Titre Original : Cyberpunk Edgerunners
2022 – Japon / Pologne / Etats Unis
Genre : Animation
Durée : 10 épisodes de 24 minutes
Réalisation : Imaishi Hiroyuki
Musique : Yamaoka Akira
Scénario : Usa Yoshiki et Otsuka Masahiko
Avec les voix de Kenn, Yuki Aoi, Tôchi Hiroki, Kaiden Michiko, Kurosawa Tomoyo, Honda Tanako, Inoue Kazuhiko et Tsuda Kenjiro
Synopsis : Un enfant des rues essaie de survivre dans une ville du futur obsédée par la technologie et les modifications corporelles. Ayant tout à perdre, il choisit de rester en vie en devenant un edgerunner – un hors-la-loi mercenaire également connu comme un cyberpunk.
Voilà, vous ne pourrez pas dire que je suis mauvaise langue, je me prépare à dire du bien d’une série animée qui sort sur Netflix… Mais absolument pas produite par Netflix, vu que le projet est surtout entre les studios Trigger (Kill La Kill) et donc le Japon et les studios de CD Projekt qui sont derrière le jeu Cyberpunk 2077, et donc la Pologne. Donc en gros, forcément, à force d’acheter les droits de tout et n’importe quoi, il y a forcément quelque chose de bon dans le lot. Cyberpunk Edgerunners, c’est la bonne surprise de 2022 à mon sens, l’œuvre qui relève le niveau désastreux dans lequel les plateformes de streaming sont dans leur course au contenu pour garder en otage les clients… je veux dire les spectateurs ! 10 petits épisodes de 24 minutes plus tard, j’étais ravi. En réalité, dés l’arrivée de la bande annonce, je le sentais bien, et Cyberpunk Edgerunners a finalement dépassé mes espérances. Oui, la série met en avant Night City, oui le contenu est mature et contient du gore et du cul comme la bande annonce l’annonçait. Mais heureusement, la série ne se limite aucunement à ça, et son contenu clairement mature ne sert que de toile de fond, pour bien mettre en avant son univers, l’univers de la ville de Night City, dans laquelle les corpos font la loi, les fixers se retrouvent au bar Afterlife pour donner des contrats aux mercenaires, et où tout le monde va chez le charcudoc pour se faire installer des implants. Heureusement oui, tout ceci, c’est du background, de l’univers, de l’ambiance, et la série a bel et bien une histoire à raconter, celle du jeune David Martinez, fils qui peut se rendre à l’académie grâce aux sacrifices de sa mère.
Mais tout s’écroule pour lui dés l’épisode 1 lorsqu’après un accident de voiture, sa mère ne survit pas. Après tout, elle n’avait pas d’assurance, les docteurs n’allaient donc pas trop en faire pour préserver sa vie… En fouinant dans ses affaires, David va trouver un implant de type militaire, et donc illégal et très couteux, qu’il va se faire installer, et de là, les emmerdes commencent, les rencontres aussi, mais également les rêves de grandeur. Rapidement, un peu par le fruit du hasard, David va tomber sur Lucy, une edrunner, et à partir de là, David va rejoindre sa bande de mercenaires, celle de Maine, et David va devoir grandir pour survivre dans le milieu. Grandir moralement, mais physiquement, à coups de scalpels, en métamorphosant son corps, pour atteindre son rêve… ou pour protéger les rêves des autres. Tout en ne dépassant pas ces limites, car comme chaque joueur le sait, à force de modifications corporelles, la psychose n’est jamais loin, la perte de contrôle, la chute dans la folie. Pour le joueur, Cyberpunk Edgerunners est une petite pépite, qui ne nous prend pas forcément par la main, et qui étend l’univers déjà bien façonné avec Cyberpunk 2077. On retrouve les lieux iconiques comme l’Alfterlife (et donc oui, une apparition très furtive de quelques personnages connus), la corporation Arasaka est au cœur de l’intrigue, tout comme Militech, et la psychose, les charcudocs, les implants, les mercenaires, fixers et autres éléments bien connus sont dans l’intrigue, sans forcément foncer dans le fan service en réalité, loin de là. Aucun réel lien avec le jeu vidéo, si ce n’est que le tout se déroule dans la même ville et donc le même univers. Et ce qui permet à tout ça de fonctionner et d’être passionnant au final, c’est grâce aux personnages, pour la plupart attachants, même si on en laissera forcément certains sur le bas-côté, et on se doute bien pourquoi (oui, la mort, ça survient sans prévenir).
La relation entre David et Lucy est au centre du récit, et elle fonctionne très bien. Graphiquement, le studio Triger a fait du très bon boulot, on reconnait clairement l’univers futuriste tout en néon de Cyberpunk 2077, le tout avec une animation fluide et un style très marqué au niveau des personnages. L’intrigue, elle aussi confiée aux artistes Japonais passé l’écriture des grandes lignes, se découpe clairement en deux parties pour nous montrer les différentes facettes de David, et c’est du plutôt bon boulot, même si on pourra regretter le côté bien plus prévisible de la seconde partie, les quatre derniers épisodes en somme. Il y a quelque chose de très « Japonais » dans la direction prise par l’intrigue, mais ça fonctionne, et la courte durée de l’ensemble fait que l’on ne s’y ennuie jamais. Entre ses personnages, son univers, son style graphique, son contenu mature, il y a de quoi faire, et si on rajoute en plus que la musique est signée par un certain Yamaoka Akira, il y a encore plus de quoi rendre curieux. En fait, mon seul vrai regret vis-à-vis de la série, c’est que celle-ci aborde un rythme plus ou moins posé (mais néanmoins explosif) durant les six premiers épisodes qui se suivent très bien avant d’accélérer drastiquement durant les derniers épisodes, avant un petit saut temporel entre deux épisodes, ce qui rushe quelque peu l’évolution des personnages, et c’est dommage. Peut-être que si l’ensemble avait duré 2 épisodes de plus, le tout aurait été plus fluide, plus homogène sur toute la durée. Mais qu’importe, car au final, ce fut un super moment, bien qu’à plusieurs reprises, je me suis demandé si quelqu’un n’ayant jamais touché au jeu ne sera pas paumé par certains éléments ou termes. Au moins, la série évite d’avoir un lancement catastrophique, contrairement au jeu…
Les plus
10 épisodes qui se voient vite
Visuellement fluide et joli
L’univers cyberpunk
Mature : c’est violent, c’est gore, il y a du cul
David et Lucy, des personnages attachants
Les moins
Une seconde partie un peu plus prévisible et rushée
En bref : Cyberpunk Edgerunners, c’est exactement ce que la bande annonce nous vendait. Du bruit, des néons, des corporations, des corps explosés, des corps modifiés, du cul. Mais c’est aussi le parcours de deux personnages en quête de leurs rêves, des personnages attachants évoluant dans un univers plaisant pour les yeux.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ 10 enjoyable episodes ♥ Visually, pretty and ambitious ♥ The cyberpunk world ♥ For a mature audience : blood gore and sex ♥ David and Lucy, two well written characters |
⊗ The second part of the story, predictable and rushed |
Cyberpunk Edgerunners is exactly what the trailer was selling us. Noisy, neon lights, corporations, exploded bodies, modified bodies, naked bodies. But it is also the journey of two characters in search of their dreams, endearing characters evolving in a universe pleasing to the eyes. |