Titre Original : The Negociator
1998 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 2h20
Réalisation : F. Gary Gray
Musique : Graeme Revell
Scénario : James DeMonaco et Kevin Fox
Avec Samuel L. Jackson, Kevin Spacey, David Morse, Ron Rifkin, John Spencer, J.T. Walsh, Siobhan Fallon Hogan, Paul Giamatti, Regina Taylor et Bruce Beatty
Synopsis : Les hélicoptères de la police tournent sans relâche dans la nuit de Chicago. L’antigang, le FBI et les médias sont aux aguets. Au vingtième étage d’un immeuble, Danny Roman tient sous la menace d’une arme Niebaum, responsable de la police des polices, le commandant Forst, un indicateur et une secrétaire. Danny Roman est tout sauf un criminel. Policier aguerri, il est considéré comme le meilleur négociateur de Chicago. Seulement il est accusé d’un crime odieux. Bouc emissaire d’un terrifiant complot, Niebaum détient, apparemment, la clé du mystère mais refuse de la lui livrer.
Négociateur est un film que j’ai toujours apprécié, depuis sa découverte en location vidéo à la fin des années 90. Cette douce époque où l’on pouvait faire des films policiers solides sans se mordre la queue avec des scénarios se voulant beaucoup plus malins qu’ils ne le sont, qui bénéficiaient de casting plutôt appliqués, et qu’en les revoyant aujourd’hui, la première chose me venant à l’esprit, c’était que les années 90, c’était plus simple. Pourquoi ? Imaginez le même film en 2022, et vous obtiendrez sans doute un métrage sur lequel les critiques et le public s’exclamera sur le bien fondé du casting d’un acteur de couleur dans le premier rôle, au centre d’une conspiration policière dans l’ère du temps, et donc, d’un message visant à politiser inutilement un métrage. Mais là, nous sommes en 1998, et ce qui comptait, c’était juste de faire un film solide, avec de bons personnages interprétés par de bons acteurs, et c’est tout, point barre. D’ailleurs, Négociateur, ou The Negociator, ça ne devait pas du tout ressembler à ça, puisqu’au lancement du projet, Kevin Spacey devait jouer le rôle principal, le preneur d’otages donc, et face à lui, celui appelé à la rescousse pour désamorcer la situation, Sylvester Stallone était prévu. Lorsqu’il quitte le projet, Spacey annonce vouloir donc récupérer le rôle du négociateur, et Samuel L. Jackson est casté pour le rôle principal. Voilà voilà. Et avec le recul, et en jetant ne serait-ce qu’un œil à l’équipe technique, on ne peut qu’être surpris de voir dans un sens les premiers pas de personnalités bien plus connues pour de bonnes ou mauvaises raisons de nos jours. F. Gary Gray réalisateur avant qu’il ne signe Un Homme à Part, Braquage à l’Italienne, Be Cool, ou récemment, les mauvais Fast & Furious 8 et Men in Black International. Au scénario, ils sont deux, mais on trouve James DeMonaco avant qu’il ne signe sa saga American Nightmare (The Purge) pour Blumhouse des années plus tard. Et Négociateur, et bien ça tient toujours très bien la route en 2022.
De quoi ça parle donc ? Simple, nous suivons un négociateur (on ne s’en doutait pas hein), Danny, joué par Samuel L. Jackson, doué et apprécié de tous, bien qu’aux techniques parfois un peu folles, qui se retrouve accusé du meurtre de son collègue, et aussi du vol du fond de retraite de la police ayant eu lieu il y a peu. Des preuves sont retrouvées chez lui, et donc forcément, ça s’annonce mal pour lui. Il ne compte pas se laisser faire, et tout ce qu’il sait finalement, c’est que Niebaum, aux affaires internes, est possiblement mêlé à toute cette histoire. Alors qu’il tente de le confronter verbalement, ça tourne mal, et Danny se retrouve à prendre en otage Niebaum (J.T. Walsh, second couteau du genre), ainsi que sa secrétaire, un indic et le lieutenant de la police. Ne sachant pas en qui il peut avoir confiance, Danny, encerclé par la police qui ne semble vouloir qu’une chose, l’éliminer, va demander à négocier avec Chris Sabian, Kevin Spacey donc, qu’il connait peu, mais qui justement, lui semble parfait puisqu’étranger, et donc extérieur à toute cette histoire de meurtre et de vol de fonds. Et voilà, c’est parti pour une prise d’otage de 2h20, entre des flics qui prennent toutes les mauvaises décisions, un négociateur dépassé que beaucoup refusent d’écouter, un complot qui ne demande qu’à éclater, et finalement donc, un duel à la fois physique et psychologique entre une poignée de personnages. Rien d’original dans le fond, les années 90 étant riches de ce genre de métrages, mais un film rythmé, généreux et bien fichu qui parvient à tenir en haleine sur la durée. Le casting y est clairement pour quelque chose, car si jusque là j’ai cité Samuel L. Jackson et Kevin Spacey, qui tiennent les rôles principaux et qui étaient alors extrêmement en vogue, le premier ayant fait Pulp Fiction, True Romance, Kiss of Death et Die Hard 3, le second Usual Suspects, Seven, Alerte et L.A. Confidential, le reste du casting n’a pas à rougir et aligne les seconds couteaux de l’époque.
David Morse qui sortait de Crossing Guard et Rock, Ron Rifkin qui côtoyait justement Spacey dans L.A. Confidential, John Spancer qui sortait lui aussi de Rock, J.T. Walsh habitué aux bad guys après Red Rock West et Breakdown ou encore Paul Giamatti, la liste est longue. Ca se bouscule au casting et ça donne immédiatement un côté sérieux et même prestigieux à l’ensemble. Un sans faute à ce niveau. Par contre, et on doit clairement ça à l’âge avancé du métrage maintenant, mais on pourra dire clairement que certaines scènes en font un peu trop pour tenter de faire naitre l’émotion dans le métrage, via la musique, via l’éclairage. Rien qui n’entache le métrage, qui se suit toujours avec un vrai plaisir tant le tout est bien rodé, que son suspense reste efficace, tout en se permettant, malgré son unité de lieu sur quasiment toute la durée du métrage dés que l’événement déclencheur a lieu, de nous balancer quelques scènes d’action, avec fusils mitrailleurs et grenades aveuglantes à la clé. On est presque en réalité entre un mélange détonant entre Le Fugitif et Die Hard 3, justement avec Jackson, sauf que Négociateur fait le choix intéressant de vraiment cloisonner son intrigue dans un lieu quasi unique. F. Gary Gray signe une mise en scène souvent propre, se servant comme il faut du format scope et n’hésitant pas à abuser des gros plans lors des scènes de confrontations entre les deux acteurs principaux, et ça fonctionne. En fait, et avec le recul, on pourrait surtout reprocher au métrage sa relative simplicité que l’on doit finalement à son époque. Oui, voir un duel entre deux négociateurs, c’est assez facile, tout comme le fait que Jackson devienne rapidement un preneur d’otages qui parfois pète un câble, alors que par extension, son métier le prépare à ses situations et donc à rester calme. Oui, son final est assez facile et convenu même, on le voit venir. Mais tout ça, on l’accepte dés lors que l’on prend Négociateur pour ce qu’il est. Un produit de son époque, qui cherche à divertir. Mission accomplie.
Les plus
Excellent casting
Un suspense efficace
Bavard mais prenant
Rythmé avec quelques scènes d’action
Les moins
Des moments un peu faciles
Final prévisible
En bref : Négociateur est typiquement un thriller de son époque, les années 90. Simple, direct, avec un casting 4 étoiles et un rythme bien rodé, l’ensemble se suit avec plaisir.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ An excellent cast, both for the leads and the others ♥ A suspenseful story ♥ It talks a lot but it’s never boring ♥ Well paced with a few action sequences |
⊗ But yes, a few twists are a bit easy ⊗ Predictable ending |
The Negociator is the typical thriller from the 90s. Simple, straightforward, with an excellent cast and a well done pacing, it’s a very enjoyable movie no matter what. |
J’en garde un excellent souvenir. Vu sans doute lors de sa diffusion sur Canal+ ? Je ne sais plus. Avec ma femme, on va essayer de le revoir, tiens !
Comme tu as pu le lire, il passe toujours très bien en 2022. Il a clairement ce côté années 90, juste avant l’arrivée de la folie des CGI. Un solide petit polar que je ressors de temps en temps.
Enfin revu ce soir ! Je trouve ce film absolument fantastique ! On se retrouve embarqué comme à la belle époque, immergé dans l’intrigue, avec un super casting (Kevin/Samuel c’est sublime, et tous ces seconds rôles qu’on adorait durant ces années-là, dont JT Walsh qui décéda avant la sortie du film…). Tu as raison la fin est un peu facile mais peu importe, ça reste un film, qui respire l’honnêteté de son époque : réalisateurs, scénaristes et producteurs n’étaient pas soumis à un « agenda » comme maintenant. C’était un autre monde. Ah et tu le cites dans ta chronique, mais j’ai été surpris de voir le nom de DeMonaco au scénario. Comme quoi, il ne vient pas de nulle part le monsieur (oui oui, j’aime la série THE PURGE ^^ ).
C’est ma review qui t’avait donné envie de le revoir ? Ou juste un pur hasard ce soir (amazon prime jp je suppose ?)
Oui JT Walsh, je l’aimais beaucoup, toujours à jouer le bad guy, mais il avait une vraie présence, un super acteur. Quand tu connais oui, ça surprend de voir que DeMonaco a débuté là comme scénariste, et donc avait déjà des choses à dire en politique et autres magouilles policières. Et tu le sais, j’aime aussi la saga THE PURGE, du moins les trois premiers réalisés par DeMonaco justement. Le quatrième film était inutile et le cinquième un peu nul mais fun.
Eh oui tu as oublié ? On en avait discuté lorsque tu l’avais revu, ça m’avait donné envie de le revoir. Comme il est un peu long, et malgré sa présence dans l’abo Prime, j »ai mis du temps mais finalement c’est fait ! C’était vraiment top les années 90.
La mémoire me joue des tours en ce moment faut croire ! C’est vrai qu’avec ses 2h20, ce n’est pas forcément le métrage que tu peux lancer à l’improviste hyper tard avant de dodo pèpère. Mais ses 2h20 paraissent bien plus pleines d’idées et de tensions qu’un film récent de 2h20, à la durée gonflée pour des raisons diverses. Ca me donne envie de ressortir quelques autres métrages des années 90 comme je le fais de temps en temps déjà ^^