THE WITCH PART 2 THE OTHER ONE (마녀(魔女) Part2. The Other One) de Park Hoon-Jung (2022)

THE WITCH PART 2 THE OTHER ONE

Titre Original : 마녀(魔女) Part2. The Other One
2022 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 2h18
Réalisation : Park Hoon-Jung
Musique : Mowg
Scénario : Park Hoon-Jung

Avec Shin Si-Ah, Jo Min-Su, Park Eun-Bin, Seo Eun-Soo, Sung Yoo-Bin, Jin Goo, Kim So-Min, Seo Yi-Ra, Justin John Harvey et Kim Da-Mi

Synopsis : Une fille se réveille dans un laboratoire secret et rencontre Kyung-Hee, qui tente de la protéger d’un gang. Lorsque le gang trouve enfin la fille, ils sont submergés par un pouvoir inattendu.

Cinquième plus gros succès de l’année 2022 en Corée du Sud, The Witch Part 2 était attendu au tournant, car mine de rien, le premier opus, datant de 2018, avait été bien apprécié. Voir adoré par certains. Sans aller jusque-là, il faut dire que le spectacle proposé par Park Hoon-Jung était solide et par certains aspects, bien réjouissant, malgré quelques défauts, facilités, et une poignée de CGI peu naturels sur la fin. La perspective de continuer l’aventure de Goo Ja-Yoon, ou Kim Da-Mi à l’écran donc, dans sa quête pour trouver en masse le produit lui permettant d’utiliser ses pouvoirs sans pour autant dégrader sa santé faisait envie, surtout que les enjeux étaient posés, on savait ce qu’il fallait savoir sur la compagnie derrière tout ça, et le personnage principal, malgré sa capacité à broyer des os, était attachant. The Witch Part 2 apparaît donc comme une amère déception, et même par certains aspects, comme un mauvais film. Pourtant quand tout commence, on est confiant, tant on semble retrouver ce qui faisait le sel du premier film, avec une ambiance travaillée, une violence frontale, des plans millimétrés. Mais aussi, immédiatement, plusieurs éléments clochent. D’entrée de jeu, on en vient à se demander si l’on regarde véritablement une suite, ou bien un remake. Car les similitudes avec le premier volet sont énormes, avec une enfant, un bain de sang, puis une évasion d’un complexe scientifique, avant que la jeune femme ne soit recueillie dans un coin paumé par une famille, ici représenté par une sœur et son jeune frère. Oui malgré quelques variantes, l’histoire est la même, mais le pire, c’est que c’est la même, mais en moins bien, en bien plus brouillon.

Un comble donc pour un second opus, de prendre la même recette et pourtant d’apparaître comme étant le brouillon, et donc faisant paraître le premier film comme celui ayant affiné la formule. Car The Witch Part 2, c’est d’un brouillon, mais constamment. Ça se sent sans cesse obligé de rajouter des personnages, des bouts d’intrigues, des organisations, et alors qu’on commence à se dire « ah je vois il sera important plus tard car… », et bien non pas le temps, on nous rajoute encore un personnage, puis un petit twist. On a donc une organisation qui va traquer la jeune femme, puis une seconde organisation avec un Américain dans le lot pour faire parler tout ce bon monde Anglais parfois, puis on aura l’oncle de la famille récupérant notre « sorcière » qui veut la maison et le terrain et aura donc droit à son intrigue secondaire, et mon dieu que c’est brouillon sans jamais rien développer. Vouloir étendre l’univers en reprenant la même formule que le premier, pourquoi pas, même si l’on n’attendait clairement pas ça du film, mais le faire ainsi, c’est pire. Car le film déborde de personnages, d’informations, et souvent, ce ne sera pas utile, et rien n’a le temps d’être développé, et du coup, on ne s’attache à personne, on subit en quelque sorte le film. On a l’impression que le squelette du film est bel et bien un remake du premier, mais que tous les petits détails qui viennent se greffer à lui viennent d’un filer dans un bien trop long animé Japonais. Mais si, vous savez, ces intrigues greffées à l’intrigue de base pour rallonger la durée d’un animé, et surtout, le faire trainer un peu pour laisser le temps au manga de sortir et donc de savoir ce que l’on va raconter ensuite. Les épisodes donc les moins intéressants. The Witch Part 2, c’est souvent un mélange de ces deux éléments.

Vous pourrez sans doute vous dire que l’action et la violence du métrage vont rattraper le coup, sauf que là aussi, ce ne sera pas franchement le cas. Alors, violent, le film l’est, mais on a envie de dire que cela ne surprend plus vraiment en 2022 dans un film Coréen. Le problème, c’est que l’action, un brin over the top mais malgré tout par moment jouissive du premier film laisse place à des combats, souvent en extérieurs, où nos personnages s’envolent en forêt, filent à la vitesse de l’éclair, se donne des coups, se déboitent l’épaule avant de la remettre en place et de poursuivre le combat. En fait, on a plus souvent l’impression de voir le concept du film accepter que donner des pouvoirs génétiquement à des personnages, c’est un peu comme créer des mutants dans X-Men, et donc qu’il faut aller à fond dans cette direction. Un Marvel Coréen donc en quelque sorte, et c’est clairement décevant tant ce n’est pas franchement non plus la bonne direction pour l’univers. Surtout qu’arrivé au bout de l’aventure, durant tout de même 2h18 pour un film qui finalement n’ajoute pas grand-chose, on en vient à se dire que le film n’est en réalité qu’une introduction pour le troisième film, une introduction qui n’aurait dû durer que 15 minutes, et que l’on a gonflé en long métrage en y ajoutant personnages et sous-intrigues. Du coup, le troisième, ce sera la bonne ? Nous verrons. Evidemment, même si sur certains aspects, c’est un désastre, on trouve malgré tout des choses à sauver, comme la photographie, la musique, une poignée de scènes vraiment efficaces, l’ouverture maitrisée. Mais pas assez pour satisfaire.