SADAKO DX (貞子 DX) de Kimura Hisashi (2022)

SADAKO DX

Titre Original : 貞子 DX
2022 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h39
Réalisation : Kimura Hisashi
Scénario : Takahashi Yuya

Avec Koshiba Fuka, Kawamura Kazuma, Kuroba Mario, Ikeuchi Hiroyuki, Nishida Naomi, Watanabe Hiroyuki et Yagi Yuki

Synopsis : Ichijo Ayaka, une étudiante, est sceptique concernant la vidéo maudite de Sadako, sensée tuer celui qui la regarde sept jours plus tard. Sa sœur, Futaba, meurt après avoir regardé la vidéo, mais seulement vingt-quatre plus tard. Ayaka décide d’enquêter.

Il y a quelque chose de fascinant avec la saga Ringu entamée en 1998 avec Nakata Hideo, c’est que le tout semble baisser de qualité de film en film. On pouvait se dire au départ que c’est car le studio n’a jamais compris pourquoi le premier Ringu marchait, sauf qu’en 2019, le studio avait justement ramené Nakata pour signer l’opus sobrement intitulé Sadako, et c’était incroyablement mauvais. Mais pas mauvais au point d’en être drôle, comme certains passages de Sadako 3D des années avant, non, juste mauvais au point d’être dépité, si bien que trois ans après, j’ai intégralement oublié le film. Un film vide, de tout. Mais nous sommes en 2022, et le studio a décidé d’aller déterrer une nouvelle fois Sadako pour lui offrir une nouvelle aventure. Une résurrection donc ? Non, plutôt un clou de plus sur le cercueil de la pauvre Sadako. L’opus du jour, c’est donc Sadako DX, sorti au Japon et en festival dans le monde, et si l’accueil est aussi froid et mitigé que sur le précédent, il est fort probable qu’on en reste là et que Sadako DX ne franchisse plus la frontière Japonaise. Honnêtement… ce ne serait pas si mal en réalité, car à moins de nous sortir un coffret intégral (au moins, ça permettrait de voir débarquer en France le grotesque Sadako VS Kayako, seul sursaut qualitatif dans la saga depuis 20 ans), je ne vois pas franchement l’intérêt commercial de sortir ça, ou plutôt, le suicide commercial. Sadako DX partait mal dés le départ de toute façon, avec son annonce, avec Kimura Hisashi à la mise en scène. Réalisateur issu du monde de la télévision, on lui devait par exemple en 2020 Masked Ward, ou Mask Ward suivant les traductions, un thriller en milieu hospitalier pas vraiment bon, mais pas vraiment mauvais non plus. Sauf que là on ne parle plus d’un thriller sans grande ambition, mais de la saga Ringu. Ça ne sentait pas bon non plus avec les premiers posters, oscillant entre le risible et la faute de goût à faire craindre un Sadako contre Power Rangers. Puis la bête fut révélée au public Japonais fin Octobre, et personne n’en parla, ce qui n’est jamais bon signe. Le film fut ensuite présenté en festival à l’international, et à part quelques rares fans amèrement déçus, même son de cloche, personne n’en parla.

Je devais juger la bête, et même si j’ai été très con de choisir Sadako DX pour être mon film de Noël, et bien, cela ne reste qu’un dur moment à passer, 1h40 et on n’en parlera plus, promis. Sadako DX, que dire ? Compliqué, car autant l’approche plus décomplexée peut se comprendre, Sadako étant devenu une icône culturelle avec le temps, et effrayer comme à l’époque du premier Ringu paraissait juste impossible, autant le résultat final semble tellement à côté de la plaque qu’on en viendrait à se demander, les yeux rivés au ciel, pourquoi ! Pourquoi la Kadokawa nous a infligé ça ? Que lui avions nous donc fait ? On ne leur a probablement rien fait, mais eux, ils ont pu récupérer quelques billets sur le dos des fans. D’entrée de jeu, les règles changent. La vidéo ne tue plus en 7 jours mais en seulement un maintenant. Une approche différente donc, qui annonce en fait déjà que le film ne s’adresse pas au même public. Adieu le lent et infernal compte à rebours pesant sur nos personnages, maintenant, il faut du rythme, multiplier les personnages, les malédictions, sinon le jeune public, il s’ennuie. Encore une fois, pourquoi pas dans les faits, nouveau public, nouvelle approche. Dans le même ordre d’idée, on peut aussi dire adieu à la vidéo, si terrifiante et étrange dans le premier film, puisque la vidéo a été refaite, constituée ce coup-ci d’une vue subjective sortant d’un puits, avant que le dernier plan de la vidéo ne montre à son spectateur sa propre maison, depuis l’extérieur. Voilà d’ailleurs l’une des meilleures idées du métrages, cette fin de vidéo, à l’heure où la vie privée et la localisation facile via les GPS et téléphones est dans le fond un souci. Au lieu d’être dérangé par une vidéo étrange, les personnages sont dérangés par le fait que la vidéo s’adapte à son spectateur, lui rappelle bien que la malédiction sait tout de lui, sait où il se trouve. Cette idée, moins marquante à mes yeux mais intéressante, le film ne sait absolument pas quoi en faire, puisqu’après avoir exposé la vidéo devant les yeux d’une poignée de personnages, le métrage n’en fera absolument rien. Que reste-t-il donc ? Sadako !

Alors, là aussi, la déception sera énorme, puisque finalement, arrivé au bout du métrage, et vu que chaque personnage sera « tourmenté » par un fantôme bien à lui, bien personnel donc, on se demande bien… pourquoi Sadako ? Que fait elle là ? Alors oui, de temps en temps, après un bien ridicule mouvement capillaire, elle pointera le bout de son nez, histoire de rappeler que c’est censé être son film, notamment lors du final, mais que le tout semble forcé histoire de rattacher le film à la saga. Mais si encore là était le principal défaut du métrage, on lui pardonnera. Hélas… Rien ne va, que ce soit dans les personnages, au choix ridicules ou jamais intéressants, le scénario d’une mollesse folle, ses tentatives de peur bien ratées, ses fantômes qui se sentent obligés de faire bouger leurs cheveux pour faire peur (plot twist, ça ne fait pas peur), sans oublier l’aspect technique du métrage en général. Pas en terme de photographie, l’éclairage du film, bien que passe-partout et sans génie, n’est pas mauvaise en soit. Là où ça devient véritablement mauvais, c’est clairement en mise en scène, car Kimura Hisashi ne semble pas savoir quoi faire ou comment filmer ses scènes pour les rendre intéressantes. Alors dans des scènes « clés » ou d’ambiance, on le voit et on le comprend son découpage, sans génie certes, mais il est là. Mais dés que des personnages se posent pour parler dans un café, où se parlent au téléphone, c’est la catastrophe intégrale, tant on a l’impression que le réalisateur a tout filmé à deux ou trois caméras en même temps, avant de laisser le monteur se démerder, ce qui nous offre parfois un montage ultra vif pour de simples dialogues d’expositions, comme pour créer artificiellement du rythme dans un métrage qui en manque vu qu’il ne passionne guère. Inutile de rabaisser les acteurs, ils ne sont ni bons, ni mauvais, vu ce qu’on leur demande, et de toute façon, l’ambulance est déjà en feu vu tous les défauts évidents déjà évoqués, défauts souvent impardonnables et décrédibilisant le métrage dés lors que les tentatives de peur se transforment en ridicule.

Les plus

Quelques rares idées

Les moins

Mise en scène pas fameuse
Le film ne fait jamais peur
Sadako ridiculisée
L’utilisation abusive des cheveux
Le scénario peu palpitant et très éloigné de la franchise

En bref : La pauvre Sadako, elle aura tenté la 3D, le reboot, la préquelle, le versus, et maintenant, avec Sadako DX, une modernisation à côté de la plaque, qui change beaucoup de règles et où Sadako elle-même ne semble pas à sa place.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A few ideas, that’s true… ⊗ Technically it’s not good
⊗ The movie is never scary
⊗ Sadako, oh poor little Sadako
⊗ What’s happening with all those hair?
⊗ The script is not really interesting and too far away from the franchise
Poor Sadako, she tried 3D, twice, she tried the reboot formula, the prequel, the versus, and now with Sadako DX, she tries to be more « modern », but she fails again. Sadako doesn’t even seem in the right film.

8 réflexions sur « SADAKO DX (貞子 DX) de Kimura Hisashi (2022) »

  1. Ça y est, j’ai lu la chronique maudite. Vais-je périr dans d’atroces souffrances dans 7 jours ?!

    En fait pour Sadako, les prod devraient plutôt se contenter de continuer à sortir des machines de pachinko…

    1. Désolé de te l’annoncer, tu vas donc périr d’ici 24 heures maintenant ! Sadako sortira de sous le sapin pour t’emmener, armée de son bonnet de Noël !

      Sérieusement, pour moi la licence est dans une impasse totale. Ou je me trompe et la Kadokawa ne fait juste appel à chaque fois qu’aux mauvais scénaristes et réalisateurs.

  2. Elle n’a donc pas fini de se marcher sur les cheveux Sadako ! Quelle indignité capillaire, mais surtout quel dommage pour le premier volet dont l’aura s’efface un peu plus à chaque suite médiocre. Dire qu’il m’avait terrifié au cinéma.

    1. Comme dit, autant je comprend la difficulté d’aborder un tel personnage aujourd’hui, car tout le monde connait Sadako, que ce soit via le génial Nakata ou le remake que je refuse de voir (mais apparemment pas mauvais). Autant faire le choix de la modernité et de l’autodérision même, ça ne me semble pas être les bons choix. Déjà RINGU 2 je n’avais pas aimé à l’époque !

  3. Vu ! C’est une catastrophe intersidérale. Le pire film de la saga RINGU, et c’était déjà descendu bien bas. La réalisation est affreuse de platitude c’est du drama du dimanche après-midi. L’interprétation est ignoble, et doublée à des personnages insupportables (la nana avec un QI de 200 qui se la joue Sherlock Holmes ne sourit jamais prend tout le monde de haut), cela rend le film difficilement regardable – parce qu’en plus ça ne fait jamais peur, c’est risible, quasiment personne ne meurt en fait dans le film… C’est une comédie ! C’est ça en réalité le twist du film, C’EST UNE PUTAIN DE COMÉDIE !!!! La Sherlock du pauvre, le mec qui sursaute à la moindre occasion en sautant deux mètres en l’air, la lyceenne qui en rajoute autant que les personnes du COLLEGE FOU FOU FOU, et la fin avec les crédits qui défilent avec la musique pop enfonce le clou, la mère de famille qui sert le thé au fantôme, les fantômes qui jettent leurs cheveux en l’air comme dans une pub pour du shampoing, etc. C’EST UNE COMÉDIE !

    1. Bon, ben, quel réveillon hein ?! Hmm hmm…
      En soit oui plus proche d’une comédie, je n’ai parlé que de ton léger (et d’auto dérision en réponse au com du Prince) car j’aurais aimé savoir ce que la prod et le réalisateur avaient vraiment en tête, mais comme souvent, à moins de naviguer facilement sur l’internet Japonais, impossible de trouver la moindre info. Mais le coup des cheveux, j’en parle, c’est d’un ridicule, à bouger leur tête dans tous les sens… Et je vois que le mec qui sursaute pour un rien, en passant toujours son doigt avec la bague sous son nez, t’as marqué également…
      Le SADAKO de 2019 était déjà allé tellement bas que je ne sais pas lequel des deux est le pire en vrai. Les deux ne fonctionnent pas.

      Bref, ton retour me rassure sur mon propre avis, sur la peur absente, le côté ridicule, et la mise en scène. T’as vu dans certaines scènes comment le montage il s’affole en coupant toutes les secondes pour changer de plan, sans raisons, j’ai pas capté.

      1. Pas compris non plus… Une honte absolue ce truc. C’est Sadako dans LE COLLÈGE FOU FOU FOU.

        Misère…

        En tous les cas, si on remonte à MASKED WARD… Son réal a sombré avec SADAKO DX, mais son acteur principal a bien rebondi puisqu’il est excellent dans HELL DOGS !

        1. Allez, faut voir le bon côté : ça ne peut plus descendre plus bas !!!

          Exact, dans HELL DOGS, et en fait je remarque que je l’avais déjà revu cette année dans un drame que j’ai beaucoup apprécié, THE LAST 10 YEARS. Comme quoi, il a très bien rebondit dans pas mal de domaines différents lui.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading