THE REINCARNATION OF GOLDEN LOTUS
Titre Original : Pān Jīnlián zhī Qiánshìjīnshēng – 潘金莲之前世今生
1989 – Hong Kong
Genre : Drame
Durée : 1h29
Réalisation : Clara Law
Musique : Wai Pang et Richard Lo
Scénario : Lillian Lee
Avec Joey Wong, Wilson Lam, Tan Lap-Man, Eric Tsang, Ku Feng, Lisa Chiao Chiao et Chan Lap-Ban
Synopsis : Pendant la dynastie Song, Pan Jinlian est trahie et décapitée. Elle se réincarnation des années plus tard en Shan Yulian, à Shanghai, après la révolution communiste Chinoise. La guerre l’a rendue orpheline, et elle est spécialisée en danse classique. Mais durant la révolution culturelle, elle est persécutée, violée par le président de sa troupe. Devenue la risée de tous, sa vie va enfin changer lorsqu’elle épouse Wu Da, vivant à Hong Kong, et qu’elle emménage là-bas.
On ne compte pas le nombre de métrages produits par Hong Kong durant les années 80, tant ce fut ultra productif. Les réalisateurs, acteurs, tout le monde enchainait film sur film. Ça ne s’est pas arrangé avec l’arrivée des années 90 et l’arrivée à grand pas de la rétrocession. Du coup, il n’est pas rare de tomber par hasard sur des films oubliés, méconnus ou juste totalement inconnus, et ce malgré un casting bien connu des amateurs. Dans le cas de ce film, Reincarnation of Golden Lotus, on a tout de même dans les rôles principaux une certaine Joey Wong, destinée depuis peu à jouer soit les fantômes, soit les femmes d’une lointaine époque suite au succès d’Histoires de Fantômes Chinois en 1987, et Eric Tsang, qu’on ne présente plus vu l’imposante filmographie du monsieur. Seulement aujourd’hui, et bien, il est fortement oublié le film. Noyé dans la masse ou oublié car ne valant pas du tout le coup d’œil ? C’est ce que l’on va voir. En tout cas, lors de sa production, le film a bénéficié d’une certaine visibilité en festival, sans doute justement grâce au succès du film de 1987, avec lequel il n’a finalement pas grand-chose en commun, si ce n’est Joey Wong, et une esthétique lors de quelques scènes. Le film fut même diffusé au festival de Toronto. Mais venons en au film. Reincarnation of Golden Lotus donc, c’est l’adaptation d’une histoire classique et connue, et surtout, d’une histoire un brin érotique. Mais non, ne salivez pas ou ne partez pas en quête du métrage si vous espérez voir Joey Wong nue, ce ne sera pas le cas. Des jambes, de la peau, un dos nue, rien de bien nouveau.
Ce qui est intéressant en tout cas, c’est que le film de Clara Law décide de transposer l’intrigue de nos jours (de nos jours en 1989 donc), et que son métrage peut être vue comme une suite à cette histoire, où une femme est tuée puisque reconnue coupable de la mort de la tête de la maison. Oui, tout ceci, ce sera des flashbacks dans le métrage, qui se focalise sur la réincarnation de la jeune femme, qui ne va vraiment pas avoir de bol, puisqu’elle va vivre une vie plutôt similaire à celle vécue des années auparavant. La première partie du métrage s’avère la plus intéressante, de par ses choix historiques. En plaçant l’intrigue en pleine révolution, Joey Wong sera rapidement martyrisé, violée, abusée, sans que le métrage insiste sur les actes, mais plutôt sur l’oppression mentale qu’elle subit. Moquée de tous au travail, ayant une réputation de… salope dans le village (appelons un chat un chat voulez-vous ?). Bref, une belle vie de merde pendant une vingtaine d’année, jusqu’à ce qu’un miracle s’accomplisse, avec l’arrivée dans le récit et dans le village d’Eric Tsang, qui, envouté par le physique de la jeune femme, sympathise avec elle et finit par la ramener à Hong Kong et l’épouser. Et à partir de son arrivée à Hong Kong, le film va donc alterner les deux intrigues en parallèle, mettant en lumière le destin tragique des deux femmes, à la vie totalement similaire. Voilà qui est intéressant, mais qui amène quelques petits défauts dans le métrage, ce qui lui vaut sans doute le fait d’être resté dans l’ombre jusque là. Car le métrage est un film lent, qui prend son temps, veut poser une ambiance, via la photographie, la musique, le montage même. Il y parvient, aisément, certaines scènes sortent du lot, sont jolies.
Mais avoir un film très lent qui monte très doucement doit avoir un final à la hauteur de l’attente. Ce qui n’est pas le cas ici, Reincarnation of Golden Lotus ayant un final torché en 25 secondes montre en main. Ce qui n’est pas rare dans le cinéma de Hong Kong (tout comme c’est vrai pour le cinéma Italien des années 70 et 80). Mais encore une fois, le fait que le métrage prenne tout son temps alors que sa résolution est éclair ne joue pas en sa faveur. On a envie de dire, tout ça pour ça ? Mais ce n’est pas tout. Si Joey Wong, est, comme à son habitude, absolument sublime à l’écran (et prendra même des poses similaires à son rôle dans un certain film déjà cité de 1987), le reste du casting a quelques failles. Eric Tsang notamment, qui se retrouve dans un rôle plus dramatique que d’habitude pour ses années là, mais que l’on a du mal à prendre au sérieux, avec son sourire, sa voix, sa gestuelle parfois. Alors quand il doit être tiraillé par divers sentiments, s’énerver, ou alors douter et avoir des remords, ça ne fonctionne pas vraiment. Des petits détails qui empêchent le film de s’envoler, mais pourtant, il est difficile de détester le métrage. Il possède des thèmes intéressants, quelques très jolies scènes (oui, je suis très sensible à la photographie des films de ces années là et de leurs filtres bleutés ou orangés), et Joey Wong y est magnifique. Au moins, en étant écrit et réalisé par des femmes, le film évite de plonger dans des scènes gratuites, et c’est déjà pas mal.
Les plus
Joey Wong, sublime et sublimée
Des thématiques plutôt intéressantes
Un film lent qui veut poser une ambiance
Le début, intriguant et envoutant
Les moins
Le final expéditif qui laisse sur notre faim
Eric Tsang, pas forcément bon
En bref : The Reincarnation of Golden Lotus, aujourd’hui oublié, a beaucoup de potentiel. Outre la beauté naturelle de Joey Wong, il explore des thèmes, politiques et sociaux, plutôt intéressants. Mais comme il prend tout son temps, on attend un final satisfaisant, ce qui n’est pas du tout le cas.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Beautiful Joey Wong ♥ Some interesting themes ♥ A slow movie, trying to have an atmosphere ♥ The beginning, intriguing |
⊗ The finale is way too quick and short ⊗ Eric Tsang is not really good in this one |
The Reincarnation of Golden Lotus is forgotten today, but still has some potential. Joey Wong is beautiful as always, the film explores a few interesting themes, political and social. But it takes all its time for a quick unsatisfying finale, too bad. |