Titre Original : Aces Go Places – 最佳拍檔
1982 – Hong Kong
Genre : Comédie d’action
Durée : 1h33
Réalisation : Eric Tsang
Musique : Samuel Hui et Teddy Robin
Scénario : Raymond Wong
Avec Samuel Hui, Karl Maka, Sylvia Chang, Dean Shek, Tsui Hark, Carroll Gordon, Chan Sing, Anna Ng, Lindzay Chan et Veronica Lau
Synopsis : Sam, alias Gant blanc vole des diamants à la mafia. Langue Chaude et Kody Jack, un inspecteur gaffeur new-yorkais sont chargés de l’enquête. Sam doit faire équipe avec la police afin d’échapper à la mafia.
Parmi les très nombreuses sagas du cinéma made in Hong Kong, j’admets sans honte que je n’avais jamais vu les Aces Go Places, connus en France sous le nom de Mad Mission. Six opus réalisés entre 1982 et 1997, si l’on compte le dernier faisant plus office de spin of avec un nouveau casting, mais majoritairement dans les années 80, des comédies d’action parodiant James Bond, avec un voleur utilisant divers gadgets, et qui va devoir travailler avec la police pour des raisons diverses et variées. Pourtant, Mad Mission, c’est un peu comme les Lucky Stars, c’est une saga clé du début des années 80, dans la nouvelle décennie qui attend Hong Kong. Si les années 70 étaient l’heure du kung-fu, les années 80 elles mettent en avant les comédies, le polar urbain, les cascades. Jackie Chan, Sammo Hung, John Woo, Tsui Hark sont les visages du renouveau. Et dans tout ça débarque Mad Mission donc le 16 Janvier 1982 à Hong Kong, non pas produit par Tsui Hark, ou par la Golden Harvest, mais par Cinema City, société fondée par un trio de comédiens : Raymond Wong, Dean Shek et Karl Maka. Un film au succès tel que la saga est en tête du box office à sa sortie, qui eu droit à une sortie mondiale, et que par la suite, quelques réalisateurs dans le besoin viendront réaliser quelques opus, notamment Tsui Hark pour le troisième opus et Ringo Lam pour le quatrième, rien que ça. Dans ce premier opus, il est question d’un vol de diamants par notre héros, joué par Samuel Hui, nommé Gant Blanc dans la version Française donc, ou Sam, ou King Kong suivant les versions, et des deux inspecteurs qui se lancent sur ses traces, joués par Karl Maka et Sylvia Chang. Le ton est résolument axé vers l’humour, les situations burlesques et improbables, sur un rythme endiablé lors des 1h33 de l’œuvre.
Car oui, Mad Mission est totalement représentatif comme je le disais de ce renouveau du cinéma de Hong Kong, avec un contexte plus urbain, des cascades impressionnantes comme Jackie Chan commençaient à en mettre par paquet de dix dans ses propres métrages, et bien entendu, de l’humour, souvent débile et burlesque. Pour ce tout premier opus, c’est Eric Tsang, qui signe avec le studio ces années là, qui se colle à la mise en scène, et je dois bien avouer que si je connais bien sa carrière d’acteur et ce malgré le nombre incroyable de métrages (environ 270), et bien en tant que réalisateur, carrière qu’il débuta en 1979, je connais peu, et ce que j’ai pu voir ne m’a pas franchement emballé. Oui, Tsang était coréalisateur parfois non crédité sur Mister Dynamite aux côtés de Jackie Chan, mais c’est un des métrages de l’acteur que je n’apprécie pas énormément, lui trouvant énormément de longueurs. Quant à son Flic de Hong Kong 3, opus d’une autre saga culte de la comédie made in HK, c’était une énorme baisse de qualité après les deux premiers films signés Sammo Hung. Bref, je ne partais pas spécialement confiant, mais ne sachant de base rien de ladite saga, mes attentes n’étaient pas folles. Au final, Mad Mission est une sympathique comédie, qui malheureusement n’exploite pas toujours son potentiel et qui souffre de quelques gros défauts. Car oui, en parodiant James Bond, avec son vol de diamants, ce voleur obligé de travailler avec deux flics très différents, avec Sylvia Chang qui frappe avant de parler et un Karl Maka beau parleur mais finalement plus débile qu’autre chose, il y avait matière à livrer une avalanche de gags avec un scénario soutenu. Et plus que James Bond, on pense également à la Panthère Rose. Tout est là. Sauf que non, l’avalanche de gags est bel et bien présente, mais niveau scénario, on repassera, le film oubliant même à de nombreuses reprises qu’il a quelque chose à raconter, et partira lors de très longs moments en roue libre sur des éléments finalement peu utiles.
Et c’est dommage. Car Mad Mission, sans être désagréable, aurait été d’autant plus marquant si l’humour avait été au service du film, et non pas son principal artifice. Attention, si l’on aime l’humour Cantonnais, Mad Mission remplira clairement sa mission, à savoir nous divertir et nous faire rire. Le duo ou plutôt trio de personnages fonctionne bien même si parfois ça peine un peu à se renouveler, l’ensemble est rythmé, va à 100 à l’heure même le plus souvent, et on a des petites scènes d’action à intervalles réguliers, dont des petites cascades bien sympathiques par moment. Mais ça ne va jamais ou rarement au-delà. Le casting semble s’éclater en tout cas, c’est certain. Mais voilà, j’aurais aimé m’amuser autant qu’eux sur la durée. Ce qui ne fut donc pas le cas. Sur la première heure, ça passe, c’est léger, c’est stupide, c’est de l’humour typique de ce genre de productions, on a des cascades parfois sympathiques, c’est loufoque, les situations et personnages s’enchaînent même si du coup aucun ne sera pleinement développé comme il faut. Mais sur la dernière demi-heure, ça lasse et j’ai fini par trouver le temps long en réalité. Car outre son scénario prétexte, ça on l’a déjà vu, on pourra reprocher à l’humour de ne jamais évoluer, de rester dans sa zone de confort sans jamais tenter des choses, et donc, ça lasse. Et puis l’action, s’il y en a, et si en soit les cascades sont sympathiques, et que tout se termine par une course poursuite loufoque en voitures, le souci, c’est que ça ne dépasse jamais le stade de la cascade en réalité. Ça ne s’inscrit clairement pas dans la logique, dans le scénario, dans la scène qui précède ou qui suivra, c’est juste une cascade, souvent sympa, qui débarque d’on ne sait où pour impressionner, et qui reste filmée comme une cascade et non pas comme un moment issu d’un long métrage. En fait malgré tous les efforts, Eric Tsang échoue encore une fois à la mise en scène à mon sens, et c’est bien triste car c’est lui qui réalise également le second opus en 1983 avant de passer la main à Tsui Hark et d’autres. En tout cas, ce premier opus, pas désagréable, ne laisse pas un grand souvenir, sauf aux moins exigeants.
Les plus
Des gags qui font parfois mouche
Le trio d’acteurs s’éclate
Léger et divertissant
Les moins
Ultra limité
Scénario vite oublié
Des gags qui finissent par lasser
Mise en scène peu inspirée
En bref : Ce premier opus de la saga Mad Mission / Aces Go Places déçoit. C’est divertissant, rythmé, tout va vite, c’est léger et bon enfant, mais c’est assez feignant sur tout le reste.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Some jokes are funny ♥ The three lead actors have fun ♥ Light and entertaining |
⊗ A limited movie ⊗ The script… is there one? ⊗ Always the same jokes ⊗ Visually it’s not really inspired |
This first Aces Go Places is a disappointment for me. It’s entertaining, well paced, it goes fast, it’s for everyone, but it’s lazy on a lot of key points. |