Titre Original : John Wick Chapter 4
2023 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h49
Réalisation : Chad Stahelski
Musique : Tyler Bates et Joel J. Richard
Scénario : Shay Hatten et Michael Finch
Avec Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Ian McShane, Donnie Yen, Bill Skarsgard, Clancy Brown, Aimée Kwan, Sanada Hiroyuki, Shamier Anderson, Sawayama Rina et Scott Adkins
Synopsis : John Wick continue sa lutte contre l’organisation criminelle connue sous le nom de la Grande Table, en affrontant un puissant ennemi, le Marquis de Gramont. Celui-ci a tissé de nombreuses alliances à travers le monde et il a transformé de vieux amis de John en ennemis.
Jamais trois sans quatre ? Quelque chose comme ça oui. John Wick, c’est une saga qui est née de manière inattendue, car personne n’aurait parié grand-chose à l’époque du premier opus dessus. Et même si je suis loin d’être fan de ce premier film, le trouvant trop classique dans les faits, il commençait pourtant à bâtir un univers qui a pris de l’ampleur avec les suites, aidé par un budget qui n’a fait que monter de film en film jusqu’à atteindre les 100 millions pour ce quatrième opus. Un opus qui faisait clairement envie, malgré quelques craintes. Car d’un côté, on nous vendait un ultime opus, en retrouvant le casting des précédents (Reeves, Fishburne, McShane, Reddick) tout en y ajoutant des noms comme Donnie Yen, Bill Skarsgard, Clandy Brown, Sanada Hiroyuki et Scott Adkins. Du tout bon, surtout que la qualité de l’action grandissait d’opus en plus. Elle grandissait à tel point que la teneur du scénario elle descendait d’opus en opus. Ce qui faisait peur justement, surtout que John Wick Chapitre 4 voit les choses très grands avec sa durée de 2h49. On peut autant avoir peur qu’attendre le film avec impatience. Au final, John Wick 4 est exactement ce qu’on attendait de lui, ni plus, ni moins. Chad Stahelski maitrise de plus en plus son art, que ce soit dans l’action ou dans la technique pure, Reeves malgré son âge donne tout ce qu’il a, les nouveaux acteurs font plaisir, l’action détonne, mais ça reste malgré tout trop long pour un scénario aussi léger, et surtout, un scénario qui finalement raconte exactement la même chose que le précédent, avec un nouveau méchant en prime. Des méchants très méchants, pleins de tueurs qui en ont après John Wick puisque sa tête est mise à prix, et c’est tout, ni plus, ni moins encore une fois. Difficile donc d’en vouloir au film qui nous donne ce que l’on était venu chercher, surtout qu’il le fait avec une réelle générosité.
Avec ses 2h49 évidemment, il se permet de développer un minimum les derniers arrivants du casting, en particulier Donnie Yen, jouant encore une fois un aveugle comme dans Rogue One (sinon le reste du casting n’avait aucune chance), ce qui retarde l’arrivée de l’action explosive, avec un prologue mettant les maigres enjeux en route, présentant les personnages importants, se débarrassant de certains d’entre eux également. Puis, arrivé à Osaka, tout débute, tout explose, et ne s’arrêtera quasiment pas jusqu’au très long final d’une heure se déroulant à Paris. Alors soyons clair, dans les domaines qu’il met en avant, John Wick est clairement le meilleur de la saga. Chad Stahelski s’amuse avec sa caméra, a pas mal de petites idées bien sympathiques, et tentera toujours d’apporter ce petit quelque chose à chaque séquence d’action pour la rendre mémorable. Dans le cinéma Américain, c’est donc clairement ce qui se fait de mieux. Une poignée de scènes s’avèrent marquantes pour des raisons variées. On pensera évidemment à l’entrée en scène de Donnie Yen à Osaka, à la scène de Scott Adkins aussi brutale qu’amusante, ou encore à ces deux tardifs morceaux de bravoure, dont tout le monde ou presque a déjà entendu parler, à savoir cette scène autour de l’arc de triomphe qui a dû être un sacré bordel à mettre en place logistiquement, et cet hommage appuyé mais oh combien jouissif à Hotline Miami. Assurément les deux gros morceaux de choix du métrage, mais surtout, deux des meilleures scènes de la saga entière, rien que ça. Stahelski comme je le disais se fait clairement plaisir, et aura quelques idées bien sympathiques pour mettre tout ça en image, sans jamais renier l’identité de la saga, avec ses mouvements de caméra fluides et esthétiques et son ambiance néo-noire éclairée aux néons. Bon, par moment, la redite n’est pas loin, puisqu’un chien sera encore de la partie, que Wick se retrouve encore avec des contrats dans la gueule. Ça ne surprend plus vraiment, mais cela reste diablement efficace.
Si bien que le principal défaut du film, à savoir sa durée, est un vrai faux défaut. Oui, c’est beaucoup trop long pour un film qui se contente d’accumuler les scènes d’action sans forcément développer le fond, puisque les précédents opus de la saga l’ont déjà fait, mais face à sa générosité constante, on ne peut pas dire non plus que la durée conséquente amène des baisses de rythme. On ne s’ennuie pas devant John Wick 4. Même lorsque le film rallonge certaines séquences plus ou moins de manière artificielle, comme lors de la scène des escaliers. Sans doute le moment le moins subtil du métrage en ce sens. De même, si le casting est impeccable, on pourra regretter que du côté des bad guys, le film fasse appel à des acteurs certes compétents et qui font bien plaisir à voir ici, mais qui, ne sachant pas se battre, donnent un final quelque peu décevant. Surtout lorsque l’on voit tout ce que notre héros traverse pour arriver à ce point dans le métrage. John Wick 4 fonctionne alors autant comme une apothéose explosive pour la saga qu’il ne se montre comme une impasse, démontrant les limites de la franchise et de son contexte, passionnant, mais déjà exposé par le passé. L’arrivée future de spin of est peut-être finalement la meilleure solution, l’univers étant parfaitement établit, il serait temps de raconter d’autres histoires dans cet univers justement, plutôt que de continuer la fuite de Wick de film en film. Bravo quoi qu’il arrive à Keanu Reeves qui a redynamisé le cinéma d’action US malgré son âge, tout en évitant l’abus de doublures et l’abus de CGI. Heureusement car lorsque les CGI sont là, on les voit, énormément.
Les plus
Un casting souvent énorme
Quelques scènes mémorables
Hyper généreux en action
Pas mal d’idées de mise en scène
Un enrobage solide et explosif
Les moins
Un scénario… basiquement le même que le 3
2h49 pour ça, trop long
Un final un poil décevant quand même
En bref : John Wick 4, c’est comme le 3, en plus long et avec encore plus de morceaux de bravoure. La saga montre ses limites mais se fait toujours très généreuse, parfois inventive, pleine d’idées et de bonne volonté.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ An enormous cast ♥ A few memorable scenes ♥ Generous ♥ Some nice ideas ♥ It looks good |
⊗ A script… basically the same as Chapter 3 ⊗ 169 minutes for that, too long ⊗ The finale is a bit disappointing |
John Wick Chapter 4, it’s like Chapter 3, but longer, with more action, more memorable moments. The franchise shows its limits, but it remains generous, creative, and it works. |
J’adore la série JW (mon préféré restant le 1er), mais oui le final est globalement décevant, bizarre. En fait, ce 4ème opus est, comme tu le dis, une redite du 3ème. Je m’attendais à ce que JW renverse The High Table, que le scénario gratte plus dans cette direction, que l’on découvre de nouveaux trucs… Mais pas du tout ! Ici on a juste droit à un nouveau méchant et à JW qui tente de faire annuler le contrat qu’il a sur la tête.
Ça reste une super série d’action avec un univers intéressant, et malgré ce dénouement décevant, je me referai tous ces films encore plusieurs fois.
Ah oui ton préféré reste le premier ? Je suis surpris, d’habitude, tout le monde cite le 3 comme leur préféré (et moi le 2).
Quoi qu’il en soit, ça reste du très bon divertissement made in US, même si scénaristiquement, ça tourne en rond depuis la seconde partie du second film en fait, depuis que le contrat sur sa tête est là. Peut-être qu’avec du temps, du recul, ou des suites ou spin of ratés, on va réévaluer tout ça et dire que le 4 est le meilleur de la saga haha.
2h49! Ça me fait peur. Si « The Raid » avait duré 2h49, je ne sais pas si j’aurais tenu jusqu’au bout.