Titre Original : Bloodline
2018 – Etats Unis
Genre : Thriller / Horreur
Durée : 1h37
Réalisation : Henry Jacobson
Musique : Trevor Gureckis
Scénario : Avra Fox-Lerner et Henry Jacobson
Avec Seann William Scott, Mariela Garriga, Dale Dickey, Christie Herring, Raymond Chm Jr., Nick Boraine, Kevin Carroll et Sean H. Scully
Synopsis : Evan Cole a une vie idéale : une famille proche, un bébé qui vient de naître et un métier de conseiller venant en aide aux étudiants difficiles. Mais la nuit, il devient un vigilant aux méthodes violentes.
Bloodline, voilà bien un film qui m’intriguait, de par sa pochette déjà, et de par son acteur principal, Seann William Scott, ayant donc la tête d’affiche dans un film à tendance horrifique. Mais si vous savez, le public le connaît surtout pour le rôle de Stiffler dans American Pie. J’aime surtout rappeler qu’il a joué dans un objet filmique non identifié et souvent peu apprécié, Southland Tales du réalisateur Richard Kelly, auteur de Donnie Darko. Et donc Bloodline ? Et bien sans être exceptionnel, ni même un grand film, nous avons là sous les yeux un film qui tente de bien faire les choses, tout en rendant hommage à un réalisateur qui me tient particulièrement à cœur. En mettant également une pincée de Dexter dans le rôle principal. Tout est dit dés que le film commence, avec ces plans millimétrés, son univers hospitalier, sa nudité frontale et débridée comme à l’époque, sa scène de douche, puis là, le drame, un couteau, du sang, un corps enterré, une ambiance nocturne plongée souvent dans des teintes bleues, un score électrique. À peine 4 minutes au compteur, et passé la grosse frayeur de lancement en apercevant le logo de Blumhouse, Bloodline me caresse dans le sens du poil. Bloodline va chercher son inspiration dans le cinéma de Brian De Palma, stylistiquement, thématiquement même parfois, notamment ses œuvres les plus personnelles (Blow Out, L’Esprit de Caïn, même peut-être un peu Carrie), actualise le tout avec un enrobage un peu plus actuel et que l’on pourrait clairement dire ancré dans son époque, avec ses teintes bleutées, parfois rouge, son score électrique qu’un Nicolas Winding Refn en association avec Cliff Martinez n’auraient pas reniés. Oui, en quelques instants, j’étais séduit, malgré la relative facilité de cette ouverture, et son classique écran survenant quelques minutes après, le fameux « 3 mois plus tôt ». Histoire de mettre le spectateur peu patient dans le bain dés le départ.
Certains clichés ont la vie dure. Mais revenons donc à Bloodline, son histoire, et surtout, son personnage principal, Evan Cole, joué par Seann William Scott. Car si stylistiquement, les influences du métrage sont voyantes dés l’ouverture, et font plutôt plaisir à voir, le film n’insistant au final que rarement dessus (un peu sur la fin il est vrai), Bloodline a également ses influences thématiques et scénaristiques. Et cela concerne avant tout son personnage principal. Homme parfait de jour, marié, avec un enfant qui vient de naître, un boulot où il vient en aide aux autres, le cas présent, des étudiants à la vie quotidienne difficile pour des raisons x ou y. Mais ça, c’est de jour. Car la nuit, tout change pour Evan, qui laisse alors ses pulsions, présentes depuis des années, s’exprimer, en sortant les couteaux. Ses victimes ? L’entourage de ceux qu’il est censé aidé de jour. Un étudiant qui viendra difficilement s’ouvrir à lui car son oncle abuse de lui, ou son père le bat et chute dans la drogue, et Evan va s’en prendre aux coupables, pour apporter une vie plus saine à ceux qu’il aide, tout en pouvant laisser ses pulsions meurtrières sortir. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, Dexter, le personnage principal de sa série du même nom, travaillant pour la police de jour, et la nuit, se servant de ses enquêtes actuelles pour punir les coupables à sa façon, en laissant la violence s’exprimer. C’est exactement le même concept ici, avec la mise en avant du concept de la famille, qui n’est pas inconnu non plus chez Dexter. La naissance de l’enfant pour Evan, son relatif passé compliqué avec son père abusif, sa mère ultra protectrice encore un peu trop présente… Il y a bien de nouvelles idées, mais le scénario ne semble pas toujours savoir quoi en faire, comme la femme d’Evan, ignorant tout des agissements de son mari, ou bien la police, soupçonnant Evan et venant jour après jour le questionner.
En ce sens, le final de Bloodline a de quoi décevoir, tant les pistes ouvertes étaient nombreuses, mais que le film, comme pour se boucler vite, prend le chemin le plus facile, le moins surprenant. Mais du haut de ses 1h37, surtout que Bloodline n’a pas de grandes prétentions, on ne lui en tiendra pas forcément rigueur, et on préférera retenir le meilleur de ce que le métrage a à proposer. Une mise en scène carrée, une jolie photographie, un rythme en soit souvent posé mais qui accroche, et un Seann William Scott excellent dans son rôle. Même lorsqu’il lui arrive de sourire, on ne voit plus le Stiffler rigolard et pervers de la bonne époque, mais plus un sourire faux, le sourire d’un homme prêt à tout pour sa famille, et dans un sens, prêt à tout pour maintenir sa propre stabilité dans l’environnement qui l’entoure, que celui-ci soit familial, professionnel, social. Un homme avec sa morale quelque peu discutable, souvent stressé et dépassé par les événements, et qui fait donc ce qu’il fait le mieux pour aller mieux : tuer ceux qui le méritent. Et comme je le disais, cerise sur le gâteau pour l’amateur, la touche stylistique mixant du De Palma, jusqu’à l’usage lors d’un plan de la demi bonnette (ou d’un procédé simulant le même effet en tout cas) et même d’un écran splité, et du Refn avec ses couleurs vives, son ambiance nocturne, parfois en voiture en plus. Bref, la petite vie familiale américaine, le rêve américain en soit, prend encore un peu de plomb dans l’aile, ou pour le coup, un coup de couteau. Ça n’invente rien, mais ses influences font plaisir, Seann William Scott est très convaincant, et si son final est expéditif, on passe un bon moment devant Bloodline.
Les plus
Techniquement solide
Seann William Scott, très bon dans son rôle
Ses influences (De Palma, Refn, Dexter)
Ne recule pas devant la représentation graphique de la violence, ou de la nudité
Les moins
Le final un peu facile et en dessous du reste
Un cheminement en soit prévisible
En bref : Bloodline, avec son personnage à la Dexter, et ses nombreuses influences visuelles, n’aurait pu être qu’un film référentiel, mais il fonctionne, il est court et rythmé, et Seann William Scott porte le film.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Technically well made ♥ Seann William Scott is really good here ♥ A huge tribute to De Palma, Refn, to the TV show Dexter ♥ It shows the violence, the nudity and everything |
⊗ The finale is less convincing ⊗ And yes, with so many influences, it’s predictable |
Bloodline, with a Dexter’s like character, its visual influences, could have been only a tribute movie of some kind, but it works, it’s short and well paced, and Seann William Scott is really good. |