SAW X de Kevin Greutert (2023)

SAW X

Titre Original : Saw X
2023 – Etats Unis
Genre : Préquelle très tardive
Durée : 1h58
Réalisation : Kevin Greutert
Musique : Charlie Clouser
Scénario : Peter Goldfinger et Josh Stolberg

Avec Tobin Bell, Shawnee Smith, Synnove Macody Lund, Steven Brand, Renata Vaca, Joshua Okamoto, Octavio Hinojosa et Paulette Hernandez

Synopsis : John Kramer, atteint d’un cancer incurable, part au Mexique afin de tenter une opération médicale hasardeuse et inédite qui pourrait le sauver, mais il réalise qu’il s’agit d’une arnaque qui profite de la détresse des gens. Il décide alors de se venger des arnaqueurs en les soumettant à des épreuves mortelles et inventives, dignes du célèbre tueur au puzzle.

Qui aurait cru en 2003 que Saw arriverait au dixième film ? Même si le neuvième, nommé Spirale, était pensé comme un spin off, finalement que l’on replace ni vu ni connu en neuvième opus. Et même si, en étant un brin objectif, Saw, c’est plutôt mauvais passé la trilogie originale. Alors oui, parfois, on peut (sans doute) y trouver ci et là des restes, ou du plaisir coupable. Mais non, pas moi. Le sixième était à la limite potable (de loin), et l’opus Jigsaw, huitième opus, s’en sortait grâce à une mise en scène qui laissait enfin au placard les filtres verts baveux et les montages épileptiques. Bref, on ne va pas refaire la chronologie à chaque nouvel opus, venons-en à Saw X. L’opus qui fait revenir Kevin Greutert à la mise en scène, qui avait signé les sixième et septième opus, conserve les deux scénaristes des derniers opus, conserve forcément Charlie Clouser à la musique depuis le premier opus, et attention, nous fait revenir Tobin Bell, non pas d’entre les morts, puisque l’histoire sera une préquelle, nous montrant les presque premiers pas de Jigsaw donc après une mésaventure au Mexique. Dans le fond, pourquoi pas, à force de vouloir à chaque fois livrer des histoires entremêlées imbuvables, revenir à la base, simple, avec un personnage que l’on connait au centre de l’intrigue, c’est même très bien. Mëme si, par extension, deux questions se posent. Pourquoi maintenant ? La réponse logique et cynique sera de dire que Spirale ayant bien floppé en tournant le dos aux pièges et au personnage de Jigsaw, il était nécessaire, pour que Saw survive, de revenir au gore, aux pièges, au tueur. D’ailleurs, vu que le film cartonne et reçoit des avis positifs, c’était bel et bien le bon choix. On pourrait, en étant optimiste et bon enfant, se dire que les scénaristes ont trouvé là de nouvelles choses à raconter sur le passé de John Kramer, qu’ils veulent explorer sa psychologie, car il est vrai que passé le troisième film, on ne le voit qu’en flashback, et donc, de courts instants.

Qu’importe, le cinéma est un business, Saw est une franchise, il faut faire des choix et remplir les caisses. Chose surprenante par contre, alors que je ne suis pas du tout fan de la franchise que j’aurais souvent descendu au fur et à mesure des années sur ce petit site, et bien Saw X, sans être parfait évidemment, s’est avéré être une plutôt bonne surprise. D’ailleurs, ses défauts, ils sont évidents. Des pièges très sophistiqués alors que l’intrigue se situe en grande majorité entre Saw 1 et 2, et donc, à une époque où les pièges étaient en réalité relativement simples. Une durée conséquente de quasi deux heures pour une préquelle qui passé une première demi-heure surprenante, joue la sécurité, et dont l’issue, préquelle oblige, est prévisible. Quelques décisions un brin risibles, ou du moins, des personnages révélant leur côté machiavélique sans pitié sans doute un brin trop tôt (le coup de la « corde »). Mais à côté, il faut bien avouer que l’équipe derrière le métrage a fait de sérieux efforts. Déjà car Saw X, avec son budget de 13 millions (beaucoup d’opus ont coûtés 10 millions), fait plus film que clip vidéo. Adieu les filtres dégueulasses, le montage épileptiques, ça se calme, c’est plutôt propre, du moins dans la technique, puisqu’à l’écran, c’est rouillé, c’est crade, ça gicle, bref, tout ce que l’on attendait en réalité d’un Saw X. Mais le film parvient par moment à surprendre, avec par exemple une première demi-heure extrêmement calme, et misant donc quasiment tout sur ses personnages, et donc, sur John, avant de faire revenir par la suite Amanda (Shawnee Smith). Ça fonctionne plutôt bien, ça surprend, c’est sobre, et si l’on n’apprend rien de véritablement fou ou neuf pour la saga, ça se suit avec un certain plaisir, celui de voir un film qui a autre chose à proposer que des pièges trop complexes et du gore à outrance. Le film ose durant sa première heure changer la narration habituelle de la saga. Pas d’enquête, pas de piège, John en héros.

L’absence totale d’enquête policière à côté, pourtant grand classique depuis le tout premier opus, fait un bien fou au métrage. Mais nous restons dans l’univers de Saw, donc bien évidemment, la seconde heure sera là pour donner au public ce qu’il attend. Des pièges sadiques, du gore, des moments bien trouvés, d’autres un peu gros, et une certaine recherche pour ne pas livrer des pièges trop classiques, ou trop improbables. Ça fait mal, mais c’est exactement ce qu’on attendait et demandait au film, donc tant mieux. Évidemment, pour continuer de faire plaisir aux fans, on trouve des petits clins d’œil un peu partout, quelques éléments bien connus, et après dix opus, ça aussi c’est presque normal. Pour cela, en réalité, que l’accueil hautement positif du film par les fans est tout à fait logique. Saw X a écouté sa communauté, est revenu à la base de la saga là où Spirale nous disait qu’il fallait tenter de s’en éloigner, maladroitement. Si James Wan a créé la saga, que Darren Lynn Bousman a été le premier à prendre le relais et a signé 4 métrages pour la saga, Kevin Greutert, lui, a sans doute mieux compris ce qui fonctionnait, et pourquoi ça fonctionnait. Maintenant, espérons que ça ne veut pas dire qu’on va avoir un nouvel opus tous les ans, comme à l’époque.

Les plus

Un retour aux sources
Une première heure assez sage qui surprend
Des moments bien sadiques
Enfin un peu de nouveauté dans la saga
Visuellement plus sobre que beaucoup d’opus

Les moins

Mais une préquelle trop tardive ?
Sans doute un peu trop long, deux heures quasi
Toujours quelques facilités et moment un peu gros

En bref : Saw X parvient, auprès des fans, à revitaliser une franchise qui allait mal depuis pas mal d’opus. Ce n’est pas parfait, évidemment c’est parfois un peu gros, l’aspect préquelle un brin tardif, mais l’ensemble tient plutôt bien la route et divertira l’amateur.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ It goes back to the roots of the franchise
♥ The first hour is kinda surprising
♥ Some sadistic moments
♥ Finally, a bit of new things here
♥ Visually, it’s calm (no crazy editing of bad filters)
⊗ Why a prequel now?
⊗ A bit too long, 2 hours
⊗ Always some writing’s flaws
Saw X, for the fans, goes back to the roots of the franchise, and it’s a good thing, because the franchise was not in good health since a while. Not perfect, we can always ask ourselves « why a prequel now? », but entertaining, gory and perfect for the fan.

3 réflexions sur « SAW X de Kevin Greutert (2023) »

    1. Ah curieux, tu n’as même pas été tenté à l’époque par le second opus ? Tu aurais même pu pousser jusqu’au 3, c’est après la catastrophe à mon sens.

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