PRIMEVAL de Michael Katleman (2007)

PRIMEVAL

Titre Original : Primeval
2007 – Etats Unis
Genre : Étrange film animalier
Durée : 1h33
Réalisation : Michael Katleman
Musique : John Frizzell
Scénario : John Brancato et Michael Ferris

Avec Dominic Purcell, Brooke Langton, Orlando Jones, Jürgen Prochnow, Gideon Emery et Gabriel Malema

Synopsis : Une équipe de journalistes se lance à la recherche d’un crocodile géant mangeur d’hommes dans un pays en pleine guerre civile.

Si les crocodiles n’ont jamais eu droit au même succès que les requins, ils reviennent de manière assez régulière sur les écrans, comme le prouve Black Water Abyss en 2020. Mais durant la décennie précédente, ils étaient encore plus présents : Black Water premier du nom, Solitaire, et ce Primeval qui nous intéresse aujourd’hui. Un film bien étrange, et assez différent des autres essais du genre, puisque là où l’on nous vends un film de crocodile bouffeur d’hommes, basé d’ailleurs sur une histoire vraie, tellement que les locaux ont nommé la bête Gustave (why not hein), et bien Primeval prend une direction totalement différente. Limite, le petit, enfin, le géant Gustave est en arrière plan. Tant mieux, puisqu’autant le dire, la bête réalisée en CGI est plutôt ratée et ses attaques peu nombreuses. Non, Primeval fait le choix étrange et osé, bien que bancal à l’écran, de se lancer dans le film politique. Après le meurtre d’une femme par Gustave, plusieurs reporters sont envoyés en Afrique, au Rwanda pour être exact, pour en tirer un scoop, et tenter de capturer la bête. Sauf que la situation là-bas n’est pas fameuse, c’est la guerre civile totale, et nos personnages vont se retrouver spectateurs des événements, et même acteurs au bout d’un moment, alors que cette guerre ne les concerne pas, et qu’au départ, ils n’étaient d’ailleurs même pas venus pour ça. Ils ne sont de toute façon même pas les bienvenus ici, et s’ils sont là, c’est uniquement car la dernière victime de Gustave est… une femme blanche. Dès leur arrivée, on leur fait bien comprendre qu’ils ne doivent pas prendre part aux événements, et ne rien filmer concernant la politique du pays, et donc, concernant cette guerre. Sauf qu’en visitant un peu le coin pour trouver Gustave, notre fine équipe sera témoin des horreurs qui se déroulent dans ce pays. À coups d’exécutions dans les champs, à coups de décapitation à la machette, ça ne plaisante pas.

Très rapidement donc, on comprend bien que le crocodile n’est finalement qu’assez secondaire dans l’aventure, et ses apparitions à l’écran peuvent d’ailleurs très probablement se compter sur les doigts d’une main, et ne pas chiffrer plus que 5 minutes de temps de présence. On aura bien les fameuses scènes obligatoires de ce genre de films, quand un héros se fera bouffer, ou sera sauvé in extremis par un ennemi menaçant qui servira de casse croute au crocodile, ou encore une scène de surveillance nocturne où l’équipe attends une possible apparition de la bête. Mais ces scènes sont le plus souvent rapides, et on repasse très rapidement aux conflits armés, que ce soit à l’AK47 ou à la machette, entre les différentes factions qui se font la guerre. Et à ce niveau là, malgré il est vrai des simplicités, et un regard extérieur très Américain, il y a pourtant beaucoup de bonnes choses. Déjà, tout simplement le fait d’avoir prit ce conflit comme toile de fond, même si finalement assez en avant, c’était une bonne idée. Cela sort le métrage du simple film animalier. Et c’est souvent dans ces moments là que le métrage se montre extrêmement violent, à coup de décapitations, tentatives de viols, destructions de preuve et j’en passe. Surtout que dans le fond, les deux sujets sont liés quand on se renseigne un peu. Le crocodile, Gustave donc, est un crocodile vénéré par une partie de la population, mais est surtout un animal qui a prit goût à la chair humaine en se nourrissant au départ des cadavres, des victimes de la guerre jetés dans les rivières ou divers fossés. En sachant cela, et avec la direction claire que prend le métrage, on peut clairement dire que le vrai monstre du film, ce n’est pas Gustave, mais les grands méchants qui se font la guerre et créés ainsi la situation.

Certes le message n’est pas nouveau, mais reste plutôt sympathique à voir. Comme dit, malgré des facilités, certains clichés, ou même certaines répliques à côté de la plaque, notamment entre le caméraman et son assistant local qui veut à tout prix partir en Amérique, le côté film politique du métrage passe plutôt bien. À condition de ne pas en attendre trop évidemment, déjà car le casting n’est pas la plus grande réussite du métrage. Placer Dominic Purcell dans le rôle principal, ce n’est pas la meilleure idée. Notons par contre la présence de Jürgen Prochnow dans le rôle du chasseur bien décidé à abattre Gustave. S’il tourne depuis des années dans un peu tout et n’importe quoi (comme le prouve son passage chez Uwe Boll), il restera toujours pour moi le capitaine de Das Boot, ou le Duc dans Dune de David Lynch, ou tout simplement Sutter Cane dans l’Antre de la Folie. Mais oui, à côté de tout ça, on nous vend Primeval comme un film de crocodile, et ce n’est clairement pas la folie à ce niveau là, la faute à un gigantesque crocodile numérique qui par moment apparaît en grand angle, en plein jour, face caméra, et ça fait mal. Ses attaques sont rares heureusement, car le plus souvent ratées. Alors quand en plus le réalisateur décide de nous gratifier d’un ralenti « somptueux » lors d’une attaque, on a plutôt envie de rire. Et c’est dommage, car on tient là un film sombre, parfois presque glauque, fait avec sérieux et l’envie de nous dire quelque chose, mais qui se fait maladroit en voulant mélanger les deux genres, et se plante littéralement sur un des deux. Mais dans le genre, on a vu bien pire.

Les plus

Le contexte politique de l’intrigue
Des scènes parfois très dures

Les moins

Le crocodile peu exploité et raté
Des facilités et maladresses

En bref : Primeval souffre d’une très mauvaise réputation dans le genre animalier. Pourtant, il y a de bonnes choses, mais à côté, du côté du film politique. Le fameux crocodile lui est plutôt raté, il faut bien l’avouer.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The political aspect of the story
♥ Some harsh scenes
⊗ The crocodile, badly done and not often here
⊗ Some flaws (in the script, in the cast)
Primeval has a bad reputation. Still, there are some nice things in here, but as as a film about a crocodile, but from the political point of view. The crocodile…yes, not the film strongest’s point.

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