JAILANGKUNG SANDEKALA de Kimo Stamboel (2022)

JAILANGKUNG SANDEKALA

Titre Original : Jailangkung Sandekala
2022 – Indonésie
Genre : Fantastique
Durée : 1h32
Réalisation : Kimo Stamboel
Musique : Fajar Yuskemal
Scénario : Kimo Stamboel et Rinaldy Puspoyo

Avec Titi Kamal, Dwi Sasono, Syifa Hadju, Muzakki Ramdhan, Giulio Parengkuan, T. Rifnu Wikana, Yoga Pratama, Mike Lucock, Pipien Putri et Muhammad Abe Baasyin

Synopsis : Adrian, Sandra et leurs deux enfants Niki et Kinan se rendent dans un petit coin reculé pour un weekend tranquille en famille. Mais rapidement, le petit Kinan disparaît. La police commence les recherches en ces lieux réputés hantés, où les enfants disparaissent régulièrement, et parfois, où leurs cadavres réapparaissent…

Depuis que Timo Tjahjanto et Kimo Stamboel se sont artistiquement séparés, on parle beaucoup moins de ce dernier, et il faut dire qu’à l’exception de The Queen of Black Magic en 2019, il est d’une part bien moins productif que son ami et confrère (ou était, car là il carbure entre séries, suites et j’en passe), mais son cinéma semble un peu moins intéresser à l’international. Ce qui ne veut pas dire que le métrage sont mauvais, loin de là. Dreadout bien qu’un peu plus grand public était fort sympathique, et en 2022, le réalisateur signa pas moins de deux longs métrages en plus d’un court métrage, avant de revenir en 2023 avec une série de 10 épisodes extrêmement bien cotée. Sans oublier en 2024 sont The Dancing Village. Mais revenons en 2022. Kimo Stamboel livra donc Ivanna pour une sortie en Décembre 2022, et ce Jailangkung Sandekala sortant… le jour de mon anniversaire, ça ne s’invente pas, ça ne pouvait qu’être bien non ? Certains considèrent d’ailleurs ce métrage comme le troisième opus de Jailangkung, formant ainsi une trilogie, mais le métrage n’entretient aucun rapport avec les deux premiers films signés Rizal Mantovani, qui ne bénéficient d’ailleurs pas d’une très bonne publicité. Ici en tout cas, Kimo Stamboel, également coscénariste comme souvent, semble vouloir plus s’axer sur l’aspect ambiance et enquête de son récit que de plonger la tête la première dans l’horreur pure comme il avait pu le faire autrefois, et encore quelques années seulement auparavant. Ce qui ne veut pas dire qu’il change littéralement son fusil d’épaule, la scène d’ouverture bien graphique étant là pour ne le rappeler dés le départ. Dans ce nouveau métrage, une famille (car Kimo Stamboel adore martyriser des familles) se rend dans un petit coin reculé avec lac et forêt pour se ressourcer avant l’accouchement de madame et donc l’arrivée d’un troisième enfant, et avant que Niki, la plus grande des enfants, ne quitte le cocon familial pour l’université l’année suivante. Du moins elle l’espère, puisque d’entrée de jeu, la famille se montre comme dysfonctionnelle.

Rien de nouveau sous le soleil dirons certains. Et ce n’est pas faux. Cependant, on peut compter sur le savoir-faire du réalisateur pour faire passer la pilule, car Jailangkung Sandekala, si la majeure partie du temps, ça s’apparente à un pseudo Dreadout (un aspect plus gentil, un passage dans une autre « dimension »), et bien à certains moments, on retrouve toute la fougue du réalisateur de The Queen of Black Magic, dans des scènes radicales qui n’hésitent pas à malmener les acteurs pour le plus grand bonheur des spectateurs. Mais en soit, oui, la formule est assez connue. Un lieu hanté, le petit Kinan, le plus jeune de la famille qui disparaît, la police qui vient aider et enquête, une vieille dame étrange vivant dans les bois toute seule, sans oublier une étrange poupée, ou totem, trouvé en pleine forêt, ou encore les classiques apparitions spectrales qui ne nous veulent pas du bien. Oui, ce que le métrage propose, on l’a souvent déjà vu ailleurs. Mais entre la fougue du réalisateur bien présente par instant et certains choix bienvenus, le métrage parvient sans peine à se hisser un poil au-dessus du lot pour faire passer un bon moment. En réalité, dés le début et la tombée de la nuit, on remarquera, ou du moins le spectateur avec un œil avisé, la présence d’un grain très particulier sur l’image dés que le métrage se déroule de nuit ou dans des endroits sombres et peu recommandables. Cela semble tout bête, mais ce simple grain, il donne une patte, une identité graphique a de nombreuses scènes, et parvient à créer ce petit quelque chose qui parvient à rendre de nombreuses scènes se voulant horrifiques ou du moins inquiétantes efficaces. En tout cas, durant la première heure, si le métrage ne surprend jamais réellement dans ses choix et dans sa narration, il demeure diablement efficace et emballé avec assez de sérieux pour divertir, même lors des scènes les plus clichées (oui, la scène du trou en pleine forêt dans lequel se trouve un téléphone).

L’aventure et cette légende, qui semble plutôt simple au demeurant, sont efficaces et agréables à suivre. Puis presque sans prévenir, voilà que Kimo Stamboel redevient un peu un sale gosse comme à la belle époque, n’hésitant alors plus du tout à martyriser ses personnages, à les faire saigner, souffrir, à les faire lutter pour leur survie avec tout ce qui leur tombe sous la main, et là, le métrage prend son envol, tardivement certes, mais en retrouvant le côté viscéral de ses meilleurs métrages. Et là, ça fait clairement plaisir, puisque tout cela, ce côté rentre-dedans brutal et frontal, il n’était plus attendu dans le métrage, qui avait sa patte, tenait la route, mais n’était pas inoubliable. On passe alors dans son dernier tiers à un tout autre niveau, et le métrage s’élève alors, enchainant les images marquantes, les scènes plus violentes, les idées, tout en enchainant donc tout ça à un rythme infernal pour que le tout tienne en seulement 1h30. Et c’est un petit pari réussi. Son film tient la route, passionne, et intéresse de plus en plus au fur et à mesure de sa narration, ce qui est en tout point positif. Si bien entendu ça n’atteindra jamais des sommets comme The Queen of Black Magic, ou même Macabre, l’effort est louable et bien mené.

Les plus

Un métrage intéressant
Techniquement solide et avec quelques idées
Quelques moments bien violents
Parfois, ça se lâche totalement

Les moins

Une première partie efficace, mais en demi-teinte
Ça aurait pu parfois aller plus loin

En bref : Ce métrage plus ou moins méconnu de Kimo Stamboel se fait d’un bon niveau, alternant un côté plus gentil et prévisible qui rappellerait presque son Dreadout, avant de partir sans prévenir dans des horizons plus sombres et brutaux, qui font bien plaisir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ An interesting film
♥ A few good technical ideas
♥ Some violent moments
♥ Sometimes, it goes crazy, literally
⊗ The first hour is effective, but not perfect
⊗ It could have gone further
This not that well known film from Kimo Stamboel is a good one again, between a soft and predictable first part, almost like Dreadout, before being more brutal and dark, and it’s nice!

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