Titre Original : Survive
2021 – Indonésie
Genre : Tueur frustré
Durée : 1h35
Réalisation : Anggy Umbara
Musique : –
Scénario : Anggy Umbara
Avec Onadio Leonardo, Anggika Bölsterli, Amanda Rigby, Omar Daniel, Arswendi Nasution, Teuku Rifnu Wikana et Cindy Nirmala
Synopsis : Une femme se réveille attachée au lit dans un sous-sol. Un tueur masqué fait son apparition, et entends bien lui faire avouer ses erreurs passées.
Le cinéma de Anggy Umbara, je l’ai finalement découvert très tardivement, avec la sortie de l’un de ces derniers films, renommé à l’international Hell Torture, à savoir Siska Neraka. Et ce n’était pas terrible. Mais face à un homme qui a une carrière assez vaste, il ne faut pas juger à un seul film, et je me suis donc procuré, avec difficulté certes, certains de ses autres métrages. Le premier sur lequel j’ai jeté mon dévolu ? Survive. Pourquoi ? Aucune idée. Ici donc, deux jeunes femmes, kidnappées par un tueur masqué, enfermées dans une cave, et qui vont être torturées jusqu’à ce qu’elles avouent leurs pêchés. Oui, on est clairement à deux doigts de se retrouver dans un film de Koshizaka Yasushi (pour ceux qui ne connaissent pas, et bien, vous êtes chanceux). Bon, rassurez-vous, pour ceux qui connaissent, on en est malgré tout loin. Car si Survive ne va pas briller ni par son scénario, ni par ses enjeux, ni par sa tension dramatique, absente, il se fait malgré tout bien plus professionnel que ce que l’on a pu subir au Japon. Ça ne brille pas par ses qualités techniques non plus, mais ça ressemble à un vrai film, avec un éclairage, une bonne prise de son, des effets spéciaux qui ne se résument pas à trois giclées de sang numériques. Bref, ça a déjà plus de gueule. Nos deux jeunes femmes kidnappées donc, jouées par Onadio Leonardo et Amanda Rigby, chacune dans une pièce, vont recevoir la visite de leur kidnappeur, qui va les interroger, les forcer à obéir. Mais point de sévices sexuels ici. Du moins au début
Et la raison, elle est simple, puisque le film va très rapidement révéler l’identité de notre tueur, et va alors nous abreuver de flashbacks, très souvent, pour nous montrer sa tendre enfance, et jouer alors du plus grand cliché du psychopathe : il est devenu ainsi car son enfance, ses parents, tout ça, c’était pas la joie. Oui, d’une simplicité extrême. Souvent, le film tente d’en faire des caisses pour aller dans le malsain. Dans le texte en tout cas, car à l’écran, c’est souvent un peu différent. Point de nudité ici même lorsque cela devrait être le cas, et les scènes sanglantes sont en soit extrêmement rares. Si l’on sent un certain effort pour les effets spéciaux, ce n’est pas non plus ce qu’on a vu de mieux, avec des prothèses qui pourront faire sourire, notamment pour les membres tranchés, d’une mollesse ultime, comme si le corps humain n’avait pas d’os. Un détail… Sans surprise, le film se déroule donc en très grande majorité dans deux pièces sombres, et vides, justifiées par le scénario, mais bien utiles lorsque le budget est très bas, et les acteurs sont quasiment, au total, au nombre de six. Trois pour le présent, trois pour les flashbacks. Malgré son côté hautement prévisible et sans surprise dans le genre, Survive parvient malgré tout, pour l’amateur, a divertir. Et parfois même, mais contre sa volonté, à amuser. Car comme je le précisais, le métrage, et donc le réalisateur, semble vouloir s’amuser par moment à vouloir choquer son public.
Ce fut déjà le cas avec son récent Siska Neraka, et c’est donc encore une fois le cas ici. Il le fait de manière assez rentre-dedans, mais pourtant, le plus souvent, ça tombe à plat et ça a le don d’amuser le spectateur. Car oui, on apprend finalement bien vite que si notre homme masqué, qui tombe rapidement le masque, est ainsi, ce n’est pas car il veut abuser de jolies jeunes Indonésiennes sexuellement, c’est justement car il ne peut rien faire, n’ayant, comme il le dit si bien, rien entre les jambes. Et lorsque le film nous révèle pourquoi, on a forcément un sourire tant tout cela paraissait évident, et pourtant, assez grotesque. Comme quoi, vouloir choquer son public, c’est bien pour le marquer, mais savoir le faire correctement, c’est mieux. Dans le cas de Survive, c’est plutôt compliqué. Amusant, et donc jamais détestable ou ennuyeux, mais ratant donc le but qu’il s’était fixé. Et c’est donc, en deux films du réalisateur, deux fois de suite qu’il rate son objectif. Peut-être serait-il temps de tenter des films de lui dans des genres différents. Ou des films de lui qu’il n’écrit pas. En tout cas, dans son genre, à savoir le pseudo ersatz de Saw et compagnie, Survive n’est assurément pas le pire, et pour le fan hardcore, ça pourrait toujours divertir et amuser. Les autres peuvent passer leur chemin sans trop de regrets.
Les plus
Pas ennuyeux dans son genre
Techniquement plutôt propre, même si fauché
Des moments amusants
Les moins
Les moments se voulant chocs qui se plantent
Rien de neuf dans le genre
Les motivations du tueur, peu crédibles
En bref : Survive, c’est comme le cinéma de Koshizaka, en moins pire. Mais c’est surtout comme Saw et compagnie, en moins bien. Fauché mais pas dégueulasse, amusant mais jamais vraiment choc, Survive se regarde pour l’amateur.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ For the genre, not boring ♥ Technically, even if super low budget, it’s clean ♥ Some amusing moments |
⊗ When it wants to be shocking, it’s ridiculous ⊗ Nothing new for a tired genre ⊗ The motivation of the killer… |
Survive, it’s like the films from Koshizaka, but not as bad. Or it’s like Saw and the others, but not as good. Low budget but not that bad; amusing but never shocking, Survive is watchable if you like the genre. |