Titre Original : TANG タング
2022 – Japon
Genre : Short Circuit pour les enfants
Durée : 1h56
Réalisation : Miki Takahiro
Musique : Hattori Takayuki
Scénario : Kaneko Arisa
Avec Ninomiya Kazunari, Mitsushima Hikari, Ichikawa Mikako, Kote Shinya, Kyômoto Taiga, Honda Nao, Kagei Hina et Takeda Tetsuya
Synopsis : Dans le futur, alors que Ken, marié avec Emi, vit une vie sans stress en ne glandant rien, il trouve dans son jardin un enfant robot nommé Tang.
Film de studio confié à Miki Takahiro, qui avait déjà signé, dans un domaine assez similaire (de la SF tout public) le sympathique The Door into Summer, Tang sentait bon la version actualisée et Japonaise d’un classique des années 80, le bien nommé Short Circuit. Et si c’est bel et bien le cas dans les autres lignes, quelque chose s’est perdu en cours de route. En voulant viser un très jeune public sans jamais réellement prendre de risques, Tang se tire littéralement une balle dans le pied… ou dans le genou… voir les deux à la fois. Viser un jeune public, c’est bien, il faut bien divertir les enfants après tout, mais les divertir tout en pouvant divertir les parents qui vont les accompagner au cinéma, ce serait mieux. Avec un sous-texte plus adulte par exemple. Tang oublie tout ça, alors qu’il sort mi 2022, à une ère où l’intelligence artificielle vient faire peur aux artistes, et finalement, à beaucoup de monde quant à notre propre avenir. Refaire Short Circuit en 2022 était une bonne idée en soit, c’était pertinent. Le casting au premier plan du film assure d’amener quelques personnes en plus dans les salles, puisque le premier rôle qui se lira d’amitié avec ce Wall-E Japonais est confié à Ninomiya Kazunari (Gantz, La Famille Asada), et le premier rôle féminin, jouant sa femme, est confié à Mitsushima Hikari (Love Exposure, First Love, Sawako Decides). Bref, un casting connu et convaincant d’ailleurs dans les faits. Mais un bon casting ne fait pas un bon film, quand le scénario est trop timide, quand le contenu est trop enfantin, quand souvent la mise en scène met en valeur des décors, des robots, des événements où tout ou presque sonne faux. Et là, c’est immédiatement beaucoup plus dommageable pour le métrage.
Dans le futur donc, Ken, qui passe ses journées à glander, est mit à la rue par sa femme après qu’il ait trouvé dans son jardin le robot Tang. Un robot pas comme les autres, avec une mentalité enfantine, mais qui semble apprendre, s’intéresser au monde qui l’entoure, bref, pas une simple intelligence artificielle faisant ce pour quoi elle fut programmée. Ken va alors entreprendre un périple pour au départ se débarrasser du robot, puis en savoir plus sur son origine, en parcourant le Japon, puis en allant en Chine, et ainsi de suite. Et rapidement, le métrage déçoit. Son contenu est beaucoup trop enfantin, très manichéen, et n’hésite jamais une seule seconde à appuyer son message et ses effets. J’aurais eu par exemple un petit sourire de gêne lorsqu’une scientifique, ayant fait la connaissance de Ken à peine quelques heures plus tôt, se dévoue pour que Ken et Tang puissent fuir, en lançant un petit « mais ne fuyez pas votre femme », comme si le spectateur ne pouvait pas comprendre par lui-même que Ken sortirait grandi de son périple et donc, qu’au final, il réussirait à recoller les morceaux avec sa femme. Durant son périple donc, Ken rencontrera quelques alliés, et forcément, des méchants corporatistes qui veulent Tang pour des raisons qui nous seront très largement expliquées lors du final, à base de méchant scientifique semblant s’être échappé d’un manga, et pas forcément d’un bon manga. Pour le reste, on ne sera jamais réellement surpris tant le tout est cousu de fil blanc, prévisible de A à Z sans jamais chercher s’éloigner des clichés. Mais le pire sans doute dans Tang, on le doit au réalisateur, qui vient alors briser ce que je pensais être une démarche dans The Door Into Summer.
Cette description d’un futur tout blanc, immaculé, qui sonne faux, aseptisé, je l’avais pris comme un choix allant avec la narration sur son précédent film. Il faut croire que je m’étais royalement trompé, puisqu’avec Tang, il va réutiliser les mêmes motifs, sans jamais rien justifier, livrant un produit sans identité, propre sur lui, et surtout où tout sonne faux. Les couleurs sont pétantes, les CGI dans les plans larges sont beaucoup trop fluides pour pouvoir rendre crédible des robots dont l’on devrait clairement ressentir le poids de chacun de leurs pas. En réalité, dés l’ouverture du film avec ce plan de drone sur une zone résidentielle aisée, tout sonne faux, tant l’on a l’impression de ne voir qu’un fond vert. Un fond vert appliqué, sans gros défauts, sans maladresses, mais juste beaucoup trop propre, trop clean pour représenter un futur possible. C’est ironiquement lors d’un très rapide passage dans une métropole Chinoise que le film s’en sort le mieux visuellement, jouant sur les hologrammes, et n’hésitant pas là à nous mettre une foule qui rend immédiatement les lieux plus vivants, plus crédibles. On passera sous silence le convenu happy ending obligatoire vu le public visé, on s’y attendait, et il n’est clairement pas le plus gros défaut du film, qui se permet tout de même d’atteindre les deux heures pour ne pas raconter grand-chose de neuf sur un sujet pourtant en or. Dommage !
Les plus
Le casting est plutôt bon en soit
Les robots et l’IA dans un film en 2022, intéressant…
Les moins
…Dommage que le film n’en fait rien
Juste un film pour les plus jeunes
Visuellement tout sonne faux
En bref : Beaucoup de potentiel jamais utilisé avec Tang, un film grand public inoffensif et beaucoup trop propre sur lui.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The cast is not bad ♥ Robots and AI in 2022, interesting… |
⊗ …Too bad the film doesn’t do a thing with it ⊗ Just a film for very young kids ⊗ Visually, it looks fake |
Lots of potential never used in Tang, a small film for kids, too clean, too « cute ». |