AFTER SCHOOL ANGLER LIFE (放課後アングラーライフ) de Jojo Hideo (2023)

AFTER SCHOOL ANGLER LIFE

Titre Original : 放課後アングラーライフ
2023 – Japon
Genre : Doux et léger
Durée : 1h23
Réalisation : Jojo Hideo
Musique : Hayashi Guido
Scénario : Jojo Hideo

Avec Toomi, Marupi, Hirai Tamao, Kato Shinsuke, Uno Shohei, Nakayama Shinobu et Mori Futaba

Synopsis : Oikawa Mezashi, une lycéenne, est devenue méfiante envers les gens après avoir été la cible d’intimidation de la part de ses camarades de classe. Transférée dans une nouvelle école dans le Kansai, elle reste méfiante envers les autres, mais elle se retrouve embarquée par une camarade de classe, Shiira, pour rejoindre le club de pêche.

Jojo Hideo est, quoi qu’on en pense, un réalisateur assez surprenant, passant d’un genre à l’autre, d’un style à l’autre. On le retrouve autant derrière du V-Cinéma horrifique fauché (Corpse Prison 1 et 2), puis l’instant d’après derrière un film plus sérieux parlant de sectes (Believers) puis sur une adaptation d’un roman à destination des adolescents, avec ce After School Angler Life. Un film qui serait passé totalement inaperçu si…. Je ne connaissais pas l’actrice principale via son compte twitter (oui, on dit X maintenant, je sais !). Du coup, la curiosité l’a emporté, même si en lisant le synopsis, le métrage est tout sauf pour moi. Car des jeunes adolescentes qui sont dans un club de pêche et vont découvrir l’amitié, oui, ce n’est pas le sujet le plus excitant du monde, même si bien évidemment, il y a d’autres choses derrière. Mais voilà, un tour sur amazon.co.jp, et voilà que le dvd arrive quelques jours après dans ma boite aux lettres. Et face à sa courte durée, 1h20, pas de quoi faire trainer les choses. Au final, j’ai été assez séduit par le métrage, sans pour autant le considérer comme un grand film, ou comme un film du même niveau des autres mettant en avant un quelconque club dans un lycée (oui, je pense à toi, Linda Linda Linda), et donc, mettant en avant ces amitiés de jeunesse. Mais After School Angler Life malgré tout possède assez d’atouts pour faire passer un bon moment aux curieux, ainsi qu’aux possibles connaisseurs du roman. Ou même aux fans des idoles tenant la tête d’affiche du métrage. Et oui, pour une fois, je ne vais pas forcément les défoncer. Pas car je les connaissais pour certaines de vue avant de voir le métrage, mais car pour une fois, on leur fait jouer quelque chose qui correspond assez bien à leur image.

Pendant 1h20, nous suivons donc la jeune Mezashi, jouée par l’idole Toomi, qui, après avoir été victime de harcèlement scolaire (le grand classique), va suivre son père et s’installer dans le Kansai, dans une petite ville. Sur place, elle va être admise dans un lycée pour filles, et bien qu’au départ extrêmement méfiante des autres et de son environnement, elle va se laisser embarquer par un groupe de trois amies dans le club de pêche, alors qu’elle n’a jamais pêchée de sa vie, ni même tenue une canne à pêche. Mais la jeune femme, bien que distante, va se prendre au jeu, découvrir un autre univers, et surtout, apprendre à reprendre confiance en elle, et à faire confiance aux autres qui l’entoure. Le classique récit positif sur la jeune qui surmonte son trauma grâce au pouvoir de l’amitié vous me direz. Et vous aurez totalement raison. Dans le fond, le film, et sans doute le roman qu’il adapte, n’inventent rien au sein d’un genre très codifié, voire convenu, et qui ne parvient souvent à tirer son épingle du jeu que grâce à des personnages attachants, et une certaine fraicheur dans sa proposition. Dans le fond, exactement ce que le métrage de Jojo Hideo propose en fait. Déjà car oui, les personnages entourant notre héroïne sont attachants. Souvent à l’opposé d’elle d’ailleurs. Mezashi est quasi muette, renfermée sur elle-même, et pourtant, elle va rapidement s’entourer de son opposé. Shira par exemple, la chef du club, est pleine de vie, bavarde, dit ce qu’elle pense et déborde d’énergie peu importe l’activité proposée. Et finalement, avec tout ça, nous suivons juste pendant 1h20 la petite quête légère de Mezashi Oikawa, à savoir se forger de réelles amitiés, fortes, et pas juste des camarades de classe pour passer le temps.

Malgré ce propos très simple et déjà vu, et on pourrait dire la même chose des personnages, le métrage fonctionne tout simplement car quoi qu’on en dise, l’écriture de manière générale sonne vraie. Rien n’est forcé, dans la narration, dans la caractérisation des personnages, et du coup l’ensemble reste très fluide et les personnages attachants puisqu’on arrive à croire à leurs peines, à leurs petits moments de joies également, aussi insignifiants soient-ils sur le moment. Mais c’est ça aussi, l’amitié. Et arrivé au terme de cette très courte aventure sans temps morts qui ne demandait en réalité pas plus de temps pour développer ses thèmes, After School Angler Life apparaît comme un feel-good movie qui accomplit parfaitement sa mission première. Nous faire quitter le métrage avec le sourire, pour avoir passé un bon moment. Et en réalité, on pourrait sans doute dire que le film va parfois trop vite. Ce qu’il gagne en fluidité et en étant aussi direct que possible, il le perd parfois quelque peu en développement. Tout va vite, très vite, et comme souvent lorsque l’on passe un bon moment, on aurait apprécié finalement passer plus de temps en compagnie de ces jeunes femmes, pour apprendre à mieux les connaître. Mais ce n’est qu’une petite tranche de leur vie, après tout, et ça remplit parfaitement son contrat à ce niveau.