Banjo Kazooie (1998 – Plateforme – Nintendo 64)

BANJO KAZOOIE

Sortie : 1998 (version Nintendo 64), 26 Novembre 2008 (version Xbox 360), 2015 (Rare Replay)
Studio : Rare Ware
Éditeur : Nintendo, Microsoft Game Studios
Joué et testé sur : Nintendo 64, Xbox One
Existe sur : Nintendo 64, Xbox 360, Xbox One, Nintendo Switch Online

Synopsis : Banjo, un ours brun, et son amie Kazooie, un héron qui est toujours dans son sac à dos, doivent se rendre dans l’antre de la sorcière Gruntilda, qui a kidnappé Tootie, la petite sœur de Banjo, afin de lui voler sa beauté et sa jeunesse. Ils vont devoir aller dans neuf mondes bien différents afin de récupérer des notes de musiques et des pièces de puzzles afin d’avancer dans l’antre de la sorcière et sauver Tootie.

La sortie de la Nintendo 64 et de Super Mario 64 aura bouleversé l’industrie, et les plans du studio Rare. Fondé en 1982, Rare est un studio anglais bien connu des joueurs. Déjà car le studio travaillait jusqu’en 2002 pour Nintendo et leur livrait souvent les meilleurs jeux de leurs consoles (avec les productions Nintendo), et puis parce qu’en 2002, le studio fut racheté par Microsoft, faisant ce coup-ci de leurs prochains jeux des productions uniquement Microsoft à destination des Xbox, Xbox 360 puis Xbox One. Un rachat qui a fait du bruit, n’a pas plu à tout le monde, et ironiquement, qui a marqué clairement une grosse baisse de qualité dans leurs productions. Adoré des joueurs sur Snes, Rare passe donc logiquement au développement sur Nintendo 64. Ce qui chamboule deux de leurs projets. Le premier étant le Project Dream, qui après le succès monstre de Super Mario 64, changera un peu de visage et deviendra ce Banjo Kazooie. Le second, ce sera Conker’s Bad Fur Day, au départ ironiquement conçu pour être dans la mouvance de Super Mario 64, mais qui changea de visage après le succès monstre de Banjo Kazooie (tout est lié) car les deux jeux se ressemblaient trop. Bref, des grands jeux, et un grand studio, qui est autant à l’aise dans la plateforme (le jeu du jour) que dans les FPS, les ayant littéralement amenés sur consoles (Goldeneye 007, puis Perfect Dark), qu’essayant de nouvelles choses (Blast Corps, Jet Force Gemini). Bref, il est temps de vous parler de Banjo Kazooie, que j’avais découvert à sa sortie sur Nintendo 64, ai terminé plusieurs fois (à 100%), avant d’oublier totalement le jeu, et d’y retoucher cette année, à la fois sur cette bonne vieille Nintendo 64 (qui parfois galère à reconnaître les cartouches) que sur Xbox One avec la compilation Rare Replay, qui met à disposition du joueur 30 jeux du studio, rien que ça !

Banjo Kazooie donc, c’est inspiré par Super Mario 64. Pas besoin d’avoir fait de grandes études en analyse de l’art pour s’en rendre compte. Après tout, nous sommes devant un jeu de plateforme, avec tout ce que cela implique de mouvements (saut, double saut, course, saut plus haut, attaque, attaque sautée), avec le repaire d’une sorcière, Gruntilda, servant de hub central, dans lequel il va falloir déverrouiller petit à petit des portes à l’aide de notes de musiques que l’on récupérera dans différents mondes, tout en récupérant 10 pièces de puzzle par monde afin d’accéder aux suivants. On ne sautera pas dans des tableaux pour accéder aux mondes, mais il faudra former avec les pièces de puzzle des tableaux ceci dit pour débloquer l’accès à ceux-ci. Et jeu de plateforme pour la Nintendo 64 oblige, le tout est peuplé d’animaux mignons, de mondes colorés, avec les grands classiques de la plateforme en termes de mondes : un désert pour l’Egypte, un monde sous la neige, des marais, une montagne. Et pourtant, après réflexion, Banjo Kazooie ne partait pas si bien que ça pour être un des musts de la console. Non pas que le jeu soit mauvais, il ne l’est absolument pas, mais outre ses emprunts bien visibles à Super Mario 64, on ne peut nier qu’en terme de contenu, le jeu contient bien moins de monde que le fameux jeu de Nintendo. Seulement neuf mondes, dont certains sont plutôt courts. Et surtout, certains, notamment les premiers, étant bien classiques. Le premier, la Montagne de Mumbo, n’est qu’une simple petite montagne avec des prairies aux alentours. La Baie du Trésor ensuite n’est finalement qu’une petite plage avec un bateau échouée à son centre. Même par la suite, on notera dans un niveau une très grande influence de Super Mario encore une fois, avec un manoir réputé hanté.

Mais grâce à pas mal d’éléments, et bien Banjo Kazooie fonctionne, se parcourt avec grand plaisir une fois la manette en main (autant celle de la Nintendo 64 que de la Xbox One d’ailleurs), et parvient à ajouter quelques petits idées à la formule qui font plaisir. Niveau gameplay déjà, quasiment chaque monde nous permet, en échange de quelques collectibles, de se transformer en un animal afin d’accéder à de nouvelles zones du monde. Une fourmi par exemple, mais aussi un phoque, un petit crocodile, une abeille. Ce qui change littéralement notre façon d’aborder le niveau, puisque les coups de base de Banjo et de Kazooie ne sont plus disponibles, mais que chaque transformation permet d’accéder à de nouveaux endroits, ou d’aborder des lieux déjà visités différemment. Un crocodile pourra croquer ses ennemis, une fourmi pourra gravir quelques lieux normalement bien trop verticaux pour nos héros, et une abeille pourra, en toute logique, voler sans contraintes. Et si le reste du gameplay reste classique (sauter, frapper, rouler), voire même encore une fois influencé par Super Mario (le fait de pouvoir voler), il incorpore ses éléments plutôt bien, et ajoute même la possibilité de lancer des œufs, et donc, d’attaquer à distance. Un gameplay donc pas totalement novateur mais qui digère bien ses influences. Au niveau du level design, c’est un peu le même programme. C’est classique, mais ça a assimilé ce qui se fait de mieux pour parfois innover de manière franchement sympathique.

Le meilleur exemple à ce niveau sera certainement le tout dernier niveau, les Bois Clic-Clac. Un niveau en somme tout simple, un grand arbre que l’on peut escalader presque jusqu’au sommet, et les quelques zones l’entourant. Mais dans les faits, le jeu innove en nous faisant visiter 4 fois le même niveau, durant les 4 saisons. Forcément, au Printemps, en Été, en Automne ou en Hiver, on aborde les choses différemment. On pourra s’envoler en hiver et glisser dans la neige, tandis que les feuilles de l’automne permettent de grimper plus facilement à certains endroits, mais que d’autres endroits sont plus difficiles d’accès. Au Printemps, on pourra s’envoler comme une abeille et nager, tandis qu’en Été, c’est la sécheresse, il n’y a pas d’eau nul part. Et bien entendu, nos actions durant une saison aura des répercutions durant la saison suivante. Simple comme idée, mais novateur et efficace. Surtout que mine de rien, plus de 20 ans après sa sortie initiale, et donc mes premiers pas dans cet univers tout mignon et coloré avec des animaux faisant des bruits au choix mignons ou insupportables, Banjo Kazooie reste toujours aussi agréable à parcourir et simple à prendre en main, alors que de base, lors de la sortie du jeu, nous sommes en 1998, et les divers développeurs ont encore bien du mal à vraiment gérer les jeux en 3D. Notamment les placements de la caméra (qui panique et fait n’importe quoi dans les lieux étroits), et tout simplement pour adapter le level design dans un jeu en 3D. Et bien pas ici. À un ou deux placements de caméra que l’on ne peut pas changer et qui s’avèrent donc assez hasardeux, l’ensemble se contrôle très bien et réagit très bien. Autant avec la manette si spéciale de la Nintendo 64 que la manette plus récente et différente de la Xbox One. Un petit temps d’adaptation peut-être pour certains mouvements ou certaines phases de plateforme bien précises, mais finalement, rien de catastrophique, et surtout un résultat global qui tient toujours bien la route en 2025. Contrôler la caméra dans des zones plus ouvertes, que ce soit avec les boutons C de la Nintendo 64 ou le stick droit de la Xbox One, c’est intuitif, logique, et chaque action qui en découle également. Visuellement forcément, le jeu accuse le poids des années, et force est de constater qu’il est évidemment plus agréable de jouer à la version Xbox One qu’à la version Nintendo 64. Non pas pour la puissance du hardware ou la manette, mais tout simplement car avec nos grosses télévisions récentes, jouer à Banjo Kazooie avec un câble péritel et en 4/3, et donc avec de grosses bandes noires sur les côtés, ou en HDMI et en 16/9, le choix est évidemment bien rapide, tant le confort est optimal encore aujourd’hui.

Bien évidemment, le graphisme, bien qu’affiné, est celui du jeu de base sur Nintendo 64. Mais Banjo Kazooie était très beau en 1998, et demeure sympathique pour les yeux en 2025, à condition évidemment d’adhérer aux univers mignons et à toutes ces couleurs bien pétantes, à ces animaux qui parlent avec des sons stridents que l’on pouvait à l’époque s’amuser à imiter (on était jeunes, chut !), à ces niveaux plutôt courts mais qui permettaient de changer régulièrement d’univers, et donc de se renouveler, et à ses quelques rares pics de difficultés, mais néanmoins bien présents, notamment dans le fameux puzzle proposé par la méchante Gruntilda, sorte de jeu de plateau grandeur nature où certaines cases proposent, en cas d’échec, la mort pure et simple et de recommencer au début. Et ça, ça fait mal. Ou encore ce boss final que l’on ne peut voir que si l’on récupère toutes les notes de musiques et de puzzle, mais là, rien d’impossible clairement. Et bien évidemment, au final, la durée relativement courte du titre surtout suivant les standards actuels (7h pour le finir récemment, à 100%), et les mondes plutôt petits peuvent aussi devenir la force du jeu, comme pour Super Mario 64 d’ailleurs. On peut se faire une partie d’une vingtaine de minutes, récupérer une ou deux pièces de puzzle, puis passer à autre chose. Un jeu donc culte, plutôt bien dosé dans tous ces aspects, avec quelques défauts (la caméra à certains moments, un grand pic de difficulté), et qui reste autant agréable à jouer aujourd’hui qu’il ne l’était à l’époque. Définitivement un des jeux de plateforme cultes de la Nintendo 64.

Les plus

Neuf mondes variés
Un gameplay simple qui fonctionne
C’était un très beau jeu sur Nintendo 64
Quelques petites idées bien sympa (le monde en 4 saisons)
Des musiques qui rentrent dans la tête
Encore aujourd’hui, super agréable à jouer

Les moins

Quelques petits soucis de caméra
Une formule un peu copiée sur Super Mario (est-ce mal de copier le meilleur ?)

En bref : Banjo Kazooie était culte, et reste excellent encore aujourd’hui. Court mais pas trop, avec des emprunts (justifiés) à Super Mario 64, des mondes variés, on parcourt l’aventure avec plaisir, découvrant ses secrets, de nouveaux coups, transformations improbables, et finalement, on parcourt le tout d’une traite. Evidemment, certains éléments ont un petit coup de vieux dans l’aile (de Kazooie ?), mais Banjo Kazooie reste encore là, sur son piédestal, comme un des meilleurs jeux de la Nintendo 64.

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