PENJAGAL IBLIS DOSA TURUNAN de Tommy Dewo (2025)

PENJAGAL IBLIS DOSA TURUNAN

Titre Original : Penjagal Iblis Dosa Turunan
2025 – Indonésie
Genre : Fantastique
Durée : 1h39
Réalisation : Tommy Dewo
Musique : Yudhi Arfani et Fajar Yuskemal
Scénario : Tommy Dewo

Avec Satine Zaneta, Marthino Lio, Niken Anjani, Kiki Narendra, Gusty Pratama, Eduward Manalu, Budi Ros, Naomi Hitanayri Christy, Lucky Moniaga et Aditya Lakon

Synopsis : Ningrum, une jeune fille de 19 ans, fut accusée d’avoir assassiné une famille lors d’une séance de roqiah. Elle jura ne pas être une meurtrière, mais une tueuse de démons. Lorsqu’un journaliste tenta de découvrir la vérité, il se retrouva pris au piège d’un conflit entre Ningrum et l’adoratrice du diable.

L’Indonésie semble friande de cinéma horrifique, et semble produire les métrages du genre plus vite que son ombre. Et comme il n’y a pas que Joko Anwar, Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto dans la vie, je vais un peu vous parler de Penjagal Iblis Dosa Turunan aujourd’hui, métrage de 2025 évidemment inédit chez nous. Le métrage, on le doit à Tommy Dewo, réalisateur plutôt méconnu ayant surtout officialisé sur des séries TV, dont la série de Joko Anwar l’année dernière tiens. En 2024 donc, il signait en prime son premier long métrage de cinéma, et ça a dû plutôt bien se passer, puisqu’en 2025, il nous livre d’une part le film qui nous intéresse en ces lignes, mais aussi un second métrage, Black Blood (Getih Ireng), lui aussi tourné vers l’horreur. Sauf que Tommy Dewo, avec ce long métrage, ne fait pas de l’horreur traditionnelle comme les autres. Il tourne déjà intégralement le dos aux jumpscares (et ça c’est très bien), mais il ne se contente pas de miser sur le gore pour marquer le spectateur, non, il va mélanger tout ça avec de l’action. Dans les faits, l’intrigue du métrage n’a rien de véritablement différente du reste de la production Indonésienne. Un démon puissant autrefois vaincu qui aimerait revenir à la vie, et un démon travaillant pour lui qui va récupérer des cœurs pour faire un rituel. Petits villages, meurtres graphiques, ambiance travaillée, forêt plongée dans la brume, corps possédés, oui, la formule, on la connait. Mais on comprend rapidement que le métrage est tout autre chose, entre deux décapitations, lorsque le réalisateur iconise certains personnages, les filmant par exemple en contre-plongée avec une lune gigantesque derrière eux, donnant un aspect plus pulp, voire plus comic book à l’ensemble.

Néanmoins, rien qui ne nous sorte du film, et en réalité, la majeure partie du temps, rien ne vient choquer, Penjagal Iblis Dosa Turunan parvient même à être un film de genre plutôt solide. Villages reculés, hôpital pour patients aux troubles mentaux loin d’être accueillant, esprits frappeurs qui n’ont que peu de reconnaissance pour la vie humaine, et au milieu de tout ça, notre héroïne, Ningrum, enfermée à l’hôpital car coupable de la décapitation d’un homme (en réalité, un homme possédé par un démon), et un journaliste, Daru, qui cherche justement à aller au bout de cette histoire, pour obtenir la vérité, aussi dure à avaler soit-elle. Et ça se suit très bien. Sans éclair de génie, sans plans de malades comme le feraient certains réalisateurs, mais c’est soigné, jamais ennuyeux, et le film mixe plusieurs influences pour se renouveler. Possessions de corps par des esprits, pacte avec certains, magie noire pour embrouiller certaines personnes, et même réanimation de cadavres. On en a un peu pour tous les goûts, et comme le film n’est pas avare en gore, on aura en prime notre lot de décapitations, démembrements et d’arrachages de cœurs. Alors oui, il y a par contre de grosses lacunes d’écritures, d’autres moments parfois peu subtils où on se dit que la subtilité est morte (ces gardiens d’hôpital qui discutent tranquillement des patientes qu’ils violent… à part pour donner l’information aux spectateurs, je ne les vois pas parler de ça aussi fort sur leur lieu de travail). Mais c’est assez bien rodé et rythmé pour divertir et passer outre. Là où par contre le film divisera bien plus, ce sera bien sur son final. Non pas qu’il change radicalement, mais il pousse alors le bouchon bien plus loin.

Le métrage ne lésinait pas sur le gore avant, maintenant il nous rend carrément hommage à Demons de Lamberto Bava le temps d’une scène. Le métrage se faisant parfois rythmé avec Ningrum affrontant des démons avec un grand couteau, mais là, elle se battra carrément avec chorégraphies, sauts, ralentis et j’en passe, si bien que par moment, on se dira que l’on est parfois plus proche d’un film de démons made in Hong Kong qu’Indonésien dans l’âme. Néanmoins, même ce basculement, il le fait avec générosité et sérieux pour faire passer la pilule. La seule véritable conséquence, c’est que Penjagal Iblis Dosa Turunan passe alors de très solide série B à gros bis qui tâche et veut avant tout divertir son public. Ça n’en fait rien d’honteux, surtout que pour le coup, on notera une utilisation massive d’effets pratiques tout le long et des CGI quasiment absents, ce qui est d’autant plus généreux envers le public visé. Son scénario comme dit est simple, et manque de subtilité, et parfois même, fonce dans les facilités (ah ce flic qui reste derrière pour se sacrifier), mais en fait là aussi, le film cherche à aller directement à l’essentiel en faisant dans la simplicité, sans prendre de détours, et donc en balançant clairement ses informations à la gueule du public. Et si on l’accepte, on passe en vérité un bon moment, bien que loin d’être inoubliable surtout la masse de propositions venant d’Indonésie.

Les plus

Enormément d’effets spéciaux pratiques
Généreux et gore
Rythmé et allant direct à l’essentiel
Démons, possessions, magie noire, et même kung fu

Les moins

Un final bien bis qui pourra déplaire
Des défauts d’écriture

En bref : Penjagal Iblis Dosa Turunan est un bon gros bis Indonésien, parfois bien gore, qui va parfois un peu loin dans certains domaines et pourra donc déplaire, mais qui se fait avant tout généreux et honnête. Un bon petit moment.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Many practical effects
♥ Generous and gory
♥ Good pacing, straight to the point
♥ Demons, possessions, black magic and even some kung fu
⊗ The end goes further into the B area (choreography, fights)
⊗ Flaws in the writing
Penjagal Iblis Dosa Turunan is another Indonesian B flick, gory, going too far in some areas, but generous and honest.

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