Titre Original : Buru Awa ni Buttobasu – ブルーアワーにぶっ飛ばす
2019 – Japon
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h32
Réalisation : Hakota Yuko
Musique : Matsuzaki Nao
Scénario : Hakota Yuko
Avec Kaho, Shim Eun-Kyung, Watanabe Daichi, Kuroda Daisuke, Shimada Kyusaku, Santamaria Yusuke, Denden et Minami Kaho
Synopsis : Sunada a 30 ans et travaille comme community manager à Tokyo. Elle ne se plait ni dans sa vie, ni dans son travail. Sunada décide de rendre visite à sa grand-mère à l’hôpital. Avec son amie Kiyoura, Sunada voyage jusqu’à sa ville natale, Ibaraki.
Cela fait toujours du bien de découvrir des films Japonais assez grand public, et donc avec des acteurs connus et un minimum bankable, mais qui ne nous servent pas la même soupe insipide que le grand public semble réclamer justement. Le film du jour, c’est Blue Hour, mettant en avant Kaho (The Funky Forest, Gamera the Brave, Puzzle, Confession of Murder, Tokyo Vampire Hotel) et la Coréenne Shim Eun-Kyung que le grand public connait pour Dernier Train pour Busan, et que j’avais personnellement découvert avec Hansel et Gretel grâce à Wild Side il y a plus d’une dizaine d’années. Une comédie dramatique mettant en avant des personnages dans la trentaine (ce qui nous change aussi des classiques romances adolescentes), et qui rejoindrait dans ma liste des films qui font sourire et donne la pèche Adrift in Tokyo que j’avais découvert en début d’année. Pas de romances, de dilemmes sentimentaux ici, mais juste deux amies, Sunada et Kiyoura, la trentaine chacune, et qui se posent des questions sur leur vie, sur leurs choix, et qui du coup, à l’approche d’une période de vacances, décident sur un coup de tête de prendre la route et de rendre visite à la grand-mère de Sunada dans sa petite ville natale, Ibaraki. Sunada a un bon boulot, elle est mariée mais distante avec son homme bien qu’en soit tout se passe bien dans son couple, rien ne l’extasie vraiment, mais pourtant elle a toujours le sourire. Kiyoura elle a une personnalité enjouée, mais elle vit seule, travaille à mi-temps et a beaucoup de temps libre, car après tout, son travail actuel ne lui demande que de… dessiner des thons (l’animal hein, pas… bref vous me comprenez).
Les deux personnages, ayant du temps libre, prennent alors la route, inconsciemment, et vont se retrouver un peu malgré elles à devoir rester chez les parents de Sunada alors qu’un gros orage les empêche de reprendre la route. Sunada tout comme Kiyouna sont deux personnages qui nous apparaissent immédiatement comme attachants. Il y a une belle complicité, une belle amitié entre les deux, et on y croit, et les voir ainsi partir à l’aventure, s’ouvrir un peu plus l’une à l’autre lors de l’exploration du passé de Sunada, ça fait sourire, ça fait plaisir à voir. On se sent bien devant le métrage, pas si bête que ça, mais qui n’hésite pas à verser dans le drame à plusieurs reprises, en jouant sur la personnalité de Sunada donc notamment, qui va parfois de désillusions en désillusions une fois de retour dans sa ville. Un peu comme si, confrontée à son passé et à ses proches, elle ne peut que paniquer, puisqu’elle n’a alors aucun contrôle sur ce qui l’entoure, contrairement à sa vie, certes pas parfaite, mais qu’elle contrôle dans un sens à la ville, entre les voyages d’affaires, les soirées entre collègues où elle termine la tête aux WC pour vomir avant de juste s’endormir sur un banc dans la rue, avant de rentrer chez elle auprès de son mari, toujours souriant. Ça aurait pu rapidement donc verser dans la psychologie de bas étage, mais le film, écrit et réalisé par Hakota Yuko (réalisatrice dont il s’agît du premier film) se fait plus subtil, et semble vouloir rester dans un ton toujours doux et bienveillant envers ses personnages. Le ton est léger donc, et parfois, on a même l’impression de voir quelques influences, envers le cinéma de Satoshi Miki, mais aussi d’Iwai Shunji. La caméra se pose, filme de manière naturelle personnages et somptueux décors naturels, voir change parfois le point de vue, en donnant à Kiyouna une petite caméra numérique.
Kiyouna d’ailleurs, encore plus que Sunada, est clairement une des grandes réussites du métrage, dont le personnage est une petite boule d’énergie, de curiosité et de bonne humeur que rien ne semble pouvoir saper le moral. Du coup, outre la relation entre les deux jeunes femmes d’un côté et l’exploration du passé du Sunada de l’autre, le métrage ne laisse que peu de places pour que les autres personnages puisent véritablement exister. Les parents de Sunada par exemple, dont le père est joué par Denden, ou son frère, ne semblent parfois être presque là que pour fournir un effet comique ou un élément narratif, et puis c’est tout. Ce qui me conforte dans l’idée que le voyage « familial » n’est finalement qu’un prétexte pour montrer à l’écran l’amitié entre les deux femmes et leur complicité, pour leur donner plus de substance. Dans ce cas, tant mieux tant cet aspect fonctionne bien. Que dire de plus ? Que oui, ça ne révolutionne rien, mais que ça donne le sourire 90% du temps, que c’est bien filmé, léger, très bien joué, et tout cela suffit amplement vu la courte durée. Si je devais finalement reprocher quelque chose à Blue Hour, ce serait plutôt sa fin, à laquelle je n’ai pas adhéré personnellement, mais chacun se fera son idée sur ça.
Les plus
Un film doux et positif
L’alchimie entre les personnages
Des moments drôles
Shim Eun-Kyung, drôle, douce, énergétique
Les moins
Le final m’aura un peu laissé de marbre
En bref : Blue Hour, c’est avant tout l’amitié entre deux Japonaises qui partent en road trip dans le village natal de l’une d’elle. Une belle histoire d’amitié, et un récit finalement hautement positif.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A sweet and positive movie ♥ The alchemy between the two characters works ♥ Some real funny moments ♥ Shim Eun-Kyung, funny, soft, full of energy |
⊗ The finale didn’t totally work for me |
Blue Hour, it’s the friendship between two girls going on a road trip in the native village of one of them. A beautiful story about friendship, and a positive one. |
Ça a l’air sympa. Tu deviens un expert du cinéma japonais. Attention, Oli va être jaloux. 😉
Peut-être qu’il l’est déjà 😮 !
Plus sérieusement, ça fait bientôt 20 ans que je connais bien, mon site à la base traitait majoritairement de cinéma Japonais entre 2004 et 2011. Avant que je ne décide de parler de tout ce que je vois.
BLUE HOUR est une bonne pioche en tout cas, un feel good movie qui n’en fait pas trop.