Titre original : Trance
2013 – Angleterre
Genre : Thriller
Durée : 1h41
Réalisation : Danny Boyle
Musique : Rick Smith
Scénario : Joe Ahearne et John Hodge
Avec James McAvoy, Vincent Cassel, Rosario Dawson, Danny Sapani, Matt Cross, Wahab Sheikh, Mark Poltimore et Tuppence Middleton
Synopsis : Simon est commissaire-priseur. Un jour, lors de la mise aux enchères d’un tableau peint par Goya, un braquage a lieu. Simon applique la procédure répétée auparavant, mettre en sécurité l’objet le plus précieux, mais tente de résister au chef des voleurs. Frappé à la tête, il est laissé inconscient. Lorsqu’il sort de l’hôpital, partiellement amnésique, Simon est confronté à Franck, l’organisateur du vol, qui veut récupérer à tout prix le tableau, disparu lors du braquage. Pour retrouver ses souvenirs et découvrir ce qu’il a fait du Goya, Simon va consulter une hypno-thérapeute, Elizabeth Lamb.
Danny Boyle a toujours été un réalisateur prometteur, et ce dés son premier long métrage pour le cinéma en 1994 : Petits meurtres entre amis. Film après film, genre après genre, il s’est battit une réputation, avec notamment Trainspotting, La Plage, 28 Jours plus Tard, Slumdog Millionaire, puis 127 heures. Autant dire que son nouveau film était attendu au tournant. Et on le sait, il divisa critique et public. Danny Boyle nous aurait-il livré un pétard mouillé ? Absolument pas. Seulement s’il séduit en se lançant dans le thriller psychologie avec une intrigue à tiroirs se déroulant à la fois dans le monde réel, le fantasme et le monde de l’hypnose, Danny Boyle, ou plutôt, ses deux scénaristes, ne vont pas toujours faire preuve de bon goût pour faire avancer l’intrigue dans sa dernière partie. Mais commençons par le début, car Trance, dans un premier temps, est un film hypnotique, pour plusieurs raisons. L’intrigue, classique en soit, va nous emmener rapidement dans un terrain ou le rêve se mélange à la réalité. Simon travaille dans un musée, et lors d’une vente aux enchères, un vol a lieu, qui tourne mal, le laissant amnésique, alors qu’il était en fait complice. Seul lui sait où se trouve le tableau. Ses complices vont bien entendu tout faire pour déverrouiller sa mémoire, et récupérer le bien estimé à 25 millions de livres. Seule solution : l’hypnose. Une histoire, simple, mais où le réalisateur peut s’amuser, en mélangeant les différents mondes, et en nous offrant des scènes assez troublantes, car après tout, dans le monde de l’hypnose, tout est possible n’est-ce pas ?
Certains pourront bien reprocher au réalisateur d’embrouiller un peu trop le spectateur et un peu trop rapidement, en jouant sur les différents mondes, les faux semblants, la réalité, la fiction, le fantasme, mais l’ensemble est mit en image avec tellement de virtuosité pour rendre l’ensemble plaisant, divertissant et magnifique que l’intrigue, simple, n’en devient que secondaire. Car Danny Boyle a deux gros atouts dans sa poche, voir trois. En premier lieu, le bonhomme maîtrise sa mise en scène sur le bout des doigts. Les différents plans, la photographie du film, le montage des différents mondes et comment ceux-ci s’emboitent les uns dans les autres, tout est absolument sublime et rapidement prenant. Mais oui, une mise en scène virtuose ne suffit pas à faire un bon film, et Danny Boyle le sait. Pour jouer ses différents personnages, qui ne sont pas tout blancs, tous autant qu’ils sont, il réunit, encore une fois, un grand casting, comme il a souvent l’habitude de le faire. Nouveau film, nouveau casting, Boyle s’entoure d’une nouvelle équipe qui saura donner vie à leurs personnages, et donc, à l’univers qui les entoure. Pour jouer Simon, l’amnésique, il fait appel à James McAvoy, en vogue depuis quelques temps, excellent acteur aperçu notamment dans Wanted ou le dernier X-Men (et donc le prochain également). Il est bluffant dans son rôle, le rendant crédible peu importe l’émotion qu’il doit jouer. À ses côtés, on trouve Vincent Cassel, qui sait donc diversifier ces rôles, et ne cachera (comme dans Ocean’s Twelve) absolument pas son origine française. Le réalisateur semble d’ailleurs s’en amuser en lui faisant dire quelques mots en français ou en le faisant regarder des matchs de foot.
Pour compléter le casting, on trouve Rosario Dawson dans le premier rôle féminin, très important pour l’intrigue. Contre toute attente, elle est crédible et complète le casting de bien belle manière. A côté de ça, de cette mise en scène sublime, de ce scénario jouant sur plusieurs niveaux pour nous perdre et de ces grands acteurs, Danny Boyle fait appel à Rick Smith du groupe Underworld (qui avait déjà composé pour Trainspotting, La Plage et Sunshine) pour faire la musique. Et quelle musique ! Les différentes notes électro parcourant les différents morceaux finissent de donner à Trance une superbe ambiance. Mais face à ces différentes qualités réunies, Danny Boyle ne parvient pourtant pas à faire le film parfait sur la durée. Pourtant assez court, (1h40 environ), le film fait alors quelques choix plus que discutables afin de justifier certaines actions ou tout simplement certains aspects de la personnalité des personnages principaux. De plus, Danny Boyle ne se refuse rien, car si il nous a souvent habitué à la violence dans ces films, et ce depuis son premier métrage, il se lâche aussi ici en nous livrant des scènes très sensuelles, joliment faites la plupart du temps, mais un brin racoleuses et inutiles. Dommage. Ces petites fausses notes font baisser le verdict final, si bien que dans la carrière de Boyle, on lui préférera par exemple des films plus carrés et maîtrisés dans l’ensemble, comme Petits Meurtres entre Amis. Mais Trance reste un morceau de choix dans la filmographie du monsieur, une invitation à voir un thriller différent, bien que parfois un peu facile.
Les plus
Mise en scène sublime
Très bon score musical de Rick Smith
Les acteurs, parfaits
Très prenant
Les moins
Quelques fausses notes sur la fin
Des passages un brin gratuits
En bref : Trance est une invitation à voyager dans plusieurs mondes qui s’emboitent pour mieux nous perdre. Dommage que des fausses notes s’invitent dans le récit dans sa dernière partie.