Titre Original : Beetlejuice Beetlejuice
2024 – Etats Unis
Genre : Comédie
Durée : 1h44
Réalisation : Tim Burton
Musique : Danny Elfman
Scénario : Alfred Gough et Miles Millar
Avec Michael Keaton, Winona Ryder, Catherine O’Hara, Jenna Ortega, Justin Theroux, Willem Dafoe, Monica Belluci, Arthur Conti, Nick Kellington, Burn Gorman et Danny DeVito
Synopsis : Après le décès de Charles, la famille Deetz fait son retour dans la ville de Winter River. Alors que Lydia est toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, sa fille Astrid ouvre accidentellement un portail sur l’Après-vie. Lydia part à sa recherche avec Rory et l’épouvantable Beetlejuice prêt à courir le danger qui plane sur les deux mondes presque vivants.
Qui aurait misé un seul euro sur Tim Burton en 2024 ? Qui aurait misé un seul euro sur une suite de Beetlejuice en 2024 ? Bon, il y en a, sans doute, mais je ne fais pas parti de ces gens-là, puisque Tim Burton, son dernier vrai grand film, pour moi, c’est Sleepy Hollow, et mine de rien, c’était dans les années 90. Et on ne parlera pas en 2011 de son Alice au Pays des Merveilles, qui a laissé quelques séquelles graves à mon cerveau malgré la gratuité de la séance à l’époque. Comme quoi, quand on fait quelque chose de terriblement horrible, même sans payer, on est marqué à vie, jusqu’à l’au-delà sans doute aussi. Et pourtant, et bien justement, Beetlejuice Beetlejuice, qui partait avec de lourds handicaps, et ce jusqu’aux récents essais nostalgiques de Michael Keaton chez DC (ah, The Flash…), c’est la belle surprise de 2024 en tant que suite tardive. Oui, la nostalgie joue, oui le fan service est présent, mais il côtoie surtout pas mal de nouvelles idées, de nouveaux personnages et donc de nouveaux acteurs qui sont venus cabotiner ici et se faire plaisir. Beetlejuice Beetlejuice, il fait mieux que Alien Romulus, il fait mieux que Apartment 7A, et il se classe niveau belles surprises aux côtés de The First Omen, c’est dire. On n’ira pas jusqu’à dire que les miracles existent, mais pas loin, quand on sait que l’idée d’une suite à Beetlejuice, elle traine dans la tête de Burton et de quelques autres depuis déjà un bon paquet d’années. Et pourtant, malgré pas mal de points qui fâchent (oui, Monica Bellucci, tu es toujours belle, mais tu ne sers strictement à rien), et d’autres qui inquiètent (on nous vend un retour aux maquettes, au cinéma à l’ancienne, mais le budget lui, il a bien gonflé pour filmer des maquettes), et un titre qui fait sourire quand on pense aux studios qui voudront faire la suite, Beetlejuice Beetlejuice Beetlejuice (vivement le 10ème opus), et bien la surprise, elle est là.
Des années après l’original donc, nous retrouvons la famille Deetz, presque comme on l’avait laissé. Lydia (Winona Ryder) a bien grandi, a une fille (Jenna Ortega), la mère, grand-mère aussi maintenant (Catherine O’Hara) est toujours aussi folle, et tout ce bon monde vit bien loin des préoccupations de la vie après la mort, jusqu’au décès de Charles, le père de Lydia. Tout le monde repart donc dans des territoires bien connus, et alors que Astrid, la fille de Lydia, se retrouve avec quelques soucis dans l’au-delà, Lydia va devoir demander l’aide de Beetlejuice pour s’en sortir. Voilà pour les grandes lignes, où l’on pourrait rajouter, en vrac, que Lydia fréquente un producteur (Justin Theroux), que l’au-delà bénéficie du talent d’un acteur décédé jouant des flics devenu flic dans l’au-delà (excellent Willem Dafoe), et que le premier amour de Beetlejuice, Delores, est de retour à coups de morceaux de cadavres agrafés (Monica Bellucci donc), bien décidée à se venger de son grand amour, qui lui n’a d’yeux de toute façon que pour Lydia depuis le premier film. Alors alors, pourquoi Beetlejuice 2 c’est si sympa ? Car malgré des défauts évidents (d’écriture, de rythme aussi, le début mettant un certain temps avant de se lancer), le métrage parvient à recapturer l’esprit du premier film, à lui rendre hommage, à jouer sur la nostalgie bien entendu, tout en se permettant de créer de nouvelles choses à côté. Ce que, au final, chaque suite devrait tenter de faire, retrouver l’esprit de l’original tout en amenant quand même du neuf. Oui, je pense à toi Alien Romulus, même si j’ai passé un bon moment. On retrouve les personnages du premier film, du moins, ceux vivants, et ceux utiles au récit, et on leur met dans les pattes un tout nouveau casting d’excentriques. On garde les mimiques du premier film, mais parfois, on n’hésite pas à mettre de nouvelles choses (le Soul Train), ou à se moquer avec tendresse de quelques règles établies (dessiner une porte sur le mur pour aller dans l’au-delà, en fait, oui, c’est con).
Et surtout, passé une trop longue introduction présentant un peu tout le monde d’un coup, leur situation, avant de vraiment nous donner ce que l’on attend du film, et bien, le film s’avère réjouissant et fait l’effet d’un gentil train fantôme qui n’a clairement pas envie de s’arrêter, alternant nouvelles idées, fan service, extension de son univers, maquettes (oui il y en a), CGI (oui il y en a aussi), le tout avec deux personnages qui marquent. Il y a Beetlejuice bien entendu, Michael Keaton a l’air plus qu’heureux de retrouver le rôle, il en fait des tonnes, il martyrise le pauvre Bob (petite tête partie trop tôt), il a de nouveaux tours dans son sac (le bébé Beetlejuice), et malgré son statut de comédie à 100 millions de budget, le métrage n’a pas peur de tenter de faire peur aux plus jeunes, à aller dans le gothique et le grotesque, et à continuer d’étendre son univers sans chercher à le rationnaliser (la maison recouverte de longs draps noirs pour montrer le deuil… pourquoi ? Pourquoi pas !). Et puis il y a Willem Dafoe, qui lui aussi a l’air super heureux d’être là, en fait des tonnes, vampirise presque l’écran à chacune de ses apparitions. Ce qui nous fera pardonner à côté les quelques éléments qui ne fonctionnent pas, ou qui ne servent à rien. On sourira devant le caméo de Danny DeVito, mais on pardonnera moins, malgré son design cool, Monica Bellucci qui traverse tout le film mais n’a strictement aucune incidence sur la narration, sur les enjeux, et sur le dénouement. De même, si le fan service du film fait souvent plaisir, il y a bien un ou deux éléments de trop (la chanson de l’enterrement). Mais si on se laisse prendre par l’énergie dévorante du métrage, on passera outre les défauts pour juste passer un bon moment.
Les plus
Une suite tardive mais réussie
Quel casting qui semble s’amuser
Le fan service fonctionne souvent
Les nouvelles idées cool
Un film drôle et débordant d’énergie
Les moins
Quelques personnages inutiles
Tout le fan service ne fonctionne pas
Un peu longuet à se mettre en place
En bref : Contre toute attente, Beetlejuice Beetlejuice est une réjouissante réussite, pas parfaite, loin de là, mais qui peut se vanter d’être la meilleure tentative de suite tardive (ou préquelle, remake, reboot) de 2024, et d’être le meilleur film de Tim Burton depuis facile Sleepy Hollow. Tout le monde semble content d’être là, s’amuse, et on s’amuse avec eux.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A late sequel, but a good one ♥ The cast seems to have fun ♥ The fan service often works ♥ The new cool ideas ♥ A fun film full of energy |
⊗ Some characters are just useless ⊗ All the fan service doesn’t work ⊗ A bit slow before it really starts |
Against all odds, Beetlejuice Beetlejuice is a nice sequel, not perfect far from it, but one of the best attempt of a late sequel (or prequel, remake, reboot) from 2024, and to be the best Burton’s film since Sleepy Hollow. Everyone seems happy to be here, have fun, and so do we. |
Content de te lire si enthousiaste à propos de ce Beetlejuice X 2 !
Complètement d’accord avec tout ce que tu écris sauf sur la chanson de l’enterrement, a mon avis un clin d’oeil perfide à l’acteur évincé Jeffrey Jones et son casier problématique.
Sur le reste, Burton étonne, retrouve son esprit de jeunesse, sans doute grâce à sa nouvelle égérie Mon … Euh, Jenna Ortega. 😉
Tu vois, des fois, on arrive enfin à être d’accord sur un film haha.
L’affaire Jeffrey Jones, j’avoue que je ne me suis pas du tout renseigné dessus, je sais juste qu’il a des casseroles au cul (encore un), mais n’étant pas du tout intéressé par la vie des stars, l’envie d’en savoir plus fut absente. J’en suis resté donc au « il a des soucis, d’où son absence du film ».
Maintenant, reste à voir la suite pour Burton. Etait-ce juste un sursaut dans sa carrière avec ce projet Burtonien de longue date, où va-t-il continuer sur sa lancée et nous faire oublier ces ALICE, DARK SHADOWS et j’en passe ?
Roh, c’était pas si nul DARK SHADOWS. Par contre ALICE…