BALLERINA de Len Wiseman (2025)

BALLERINA

Titre Original : Ballerina
2025 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h04
Réalisation : Len Wiseman
Musique : Tyler Bates et Joel J. Richard
Scénario : Shay Hatten

Avec Ana de Armas, Keanu Reeves, Ian McShane, Anjelica Huston, Gabriel Byrne, Catalina Sandino Moreno, Ava McCarthy, Juliet Doherty, Norman Reedus, Lance Reddick et Sharon Duncan-Brewster

Synopsis : Eve Macarro, une danseuse de ballet, est initiée aux traditions d’assassin des Ruska Roma et entreprend de se venger de ceux qui sont responsables de la mort de son père.

Ballerina était craint. Peu importe à quel point j’aime l’actrice Ana de Armas, qui a prouvé qu’elle savait jouer autant dans des films Espagnols que des films Américains après ses débuts aux côtés de Keanu Reeves justement. Peu importe si son passage dans le dernier James Bond, Mourir Peut Attendre, se révélait être le meilleur morceau du film. Car Ballerina, sur le papier, c’était juste un petit film opportuniste, racontant encore une énième histoire de vengeance pour prolonger l’univers de John Wick dont le succès des films aura été grandissant, de film en film. Car son réalisateur de base, Len Wiseman, n’était pas bien rassurant (Underworld 1 et 2, Die Hard 4, le remake de Total Recall), et car en coulisse, ce fut apparemment le bordel, avec Chad Stehelski, réalisateur des John Wick, qui serait revenu pour un tournage additionnel de plusieurs mois, ce qui n’est pas rien et sent la catastrophe industrielle à l’image de films récents comme Blanche Neige. Alors oui, sur le papier, ça ne sentait pas bon. Et après deux heures, on peut le dire, Ballerina n’est pas la purge annoncée, malgré son retournage, on a un métrage qui tient plutôt la route malgré certains personnages qui ne semblent être là que le temps d’une scène ou deux (coucou Norman Reedus), mais qui reste malgré tout loin d’être exceptionnel. Une chose est sûre, par contre, c’est généreux, car avec ses 2h04 au compteur, on a au moins, dans les faits, quasi une heure intégralement dédiée à l’action. Car Ballerina a la bonne idée (qui se retrouve parfois être un défaut, on y reviendra) de ne pas être un simple John Wick au féminin. D’entrée de jeu, le métrage nous le dit, Eve, le personnage, est une femme, elle est plus fine, plus athlétique mais aussi plus fragile, moins puissante, et va donc se battre de manière différente, se servir de son environnement, des points faibles de ses adversaires (oui, les couilles, méthode ancestrale qui a souvent fait ses preuves).

Nous avons donc une dynamique de l’action un poil différente, malgré un enrobage dans les faits très similaire, avec encore des tueurs à tous les coins de rues, des néons partout, des hôtels particuliers et j’en passe. L’univers est bel et bien le même, ce que le métrage raconte n’a jamais rien d’exceptionnel et n’est pas nouveau même dans la franchise, mais l’application est un poil différente. Cela se traduit à l’écran par des scènes d’action plus courtes, mais plus nombreuses, des ennemis plus nombreux mais moins puissants, et des chorégraphies où, si Eve s’en sortira forcément toujours victorieuse, elle se prendra bien plus de coups dans la face que John Wick. Un bon point donc pour ne pas avoir l’impression de juste voir un nouvel opus avec un skin féminin, mais qui par la même occasion, perd donc par contre un peu du côté marquant que pouvait avoir certaines scènes de la saga principale. Pas d’excentricités ou si peu, pas de longs combats. Là où malgré sa longueur abusive et ses CGI pas bien glorieux (et son méchant foiré), John Wick 4 pouvait se vanter d’avoir des scènes d’action inventives et marquantes, comme ce passage à la Hotline Miami assez jouissif, il n’y a quasiment rien de tout ça dans Ballerina, qui parvient donc à faire le job et à divertir, mais où, à part le passage largement teasé dans les trailers faisant appel à des lance-flammes, ne marquera absolument pas les esprits. En soit, du boulot correct mais passe-partout. Sans doute déjà car, à l’image de John Wick 4, le métrage n’a plus rien à raconter sur son univers, bien qu’il place son personnage dans une organisation différente à peine effleurée dans le troisième volet, cela ne rajoute au final pas grand-chose. Quant à la motivation du personnage, c’est une simple vengeance après un père tué, à la manière d’un jeu Ubi Soft. Et justement, à force d’enchainer les scènes d’action courtes parfois sans même nous laisser le temps de souffler, Ballerina a souvent des allures de jeu vidéo où les ennemis et les niveaux s’enchaînent.

Et John Wick ? Oui, Keanu Reeves est bien présent, mais finalement pas autant que la promo ne nous le laissait penser. Au final, c’est quoi, 15 minutes sur les deux heures du métrage, en tant que Guest de luxe où il retrouve Ana de Armas avec qui il a sympathisé depuis maintenant 10 ans. Il ne vient donc pas vampiriser le film de sa collègue, qui reste la star du film du début à la fin, et qui, au final, s’en sort plutôt bien, une fois que l’on accepte le côté beaucoup moins chorégraphié des combats, le fait que son personnage soit bien plus fragile. Ce qui nous donne donc, du coup, beaucoup d’affrontements au couteau, l’utilisation de grenades, de lance-flamme, et ça, on ne va pas se mentir, visuellement, ça a clairement de la gueule, surtout que l’utilisation de numérique semble réduite à son minimum, lorsque cela ne pouvait être fait autrement, et donc, que cette scène parvient à impressionner. Nous passerons par contre également sur le méchant, joué par Gabriel Byrne, peu présent, et finalement peu impactant et marquant également, alors qu’il est censé être à la tête d’une organisation crainte par tout le monde. Est-ce que les reshoot ont impactés son personnage et son influence ? Peut-être, on ne le sera peut-être jamais à moins que le premier montage de Len Wiseman ne fuite un jour sur internet. Mais donc, en l’état, Ballerina n’est pas une honte, il fut d’ailleurs en général apprécié par le public, ce qui ne suffit pas à en faire un succès, puisqu’il ne récolta qu’environ 130 millions au box-office, avec un budget de tout de même 90 millions. Pas sûr que l’on retrouve donc le personnage d’Eve à l’avenir, où alors dans un film qui ne lui est pas dédié. Bref, voilà, Ballerina, ça détend pendant 2h, puis ça s’oublie. Vu mes basses attentes, ce n’est pas si mal.

Les plus

Ana de Armas a enfin son film d’action
Assez généreux, bien la moitié du film tabasse
Retrouver l’ambiance, la musique, les néons
La scène des lance-flammes

Les moins

Mais très peu de moments marquants dans l’action
Une histoire prétexte et clichée
Un méchant peu présent et peu impressionnant

En bref : Loin d’être mémorable, mais loin d’être la catastrophe annoncée, Ballerina est juste un petit actionneur sympathique vite vu, vite oublié, avec une poignée de scènes qui sortent du lot et un scénario comme toujours prétexte.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Ana de Armas finally has her action flick
♥ Generous, at least half the movie is action
♥ To have the atmosphere, music, neon, all that is back
♥ The flame thrower scene
⊗ Nothing really memorable during the action
⊗ A cliché story, again a vengeance
⊗ The bad guy, not much on screen, not impressive
Ballerina is not memorable, but it’s far from the bad film we were expecting. Just a little action flick, seen and forgotten quickly after, with a few nice scenes and a forgettable script.

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