Titre Original : Tornado
2025 – Angleterre
Genre : Western
Durée : 1h30
Réalisation : John MacLean
Musique : Jed Kurzel
Scénario : John MacLean
Avec Kôki, Nathan Malone, Tim Roth, Rory McCann, Dennis Okwera, Jamie Michie, Douglas Russell, Ian Hanmore et Sammy Hayman
Synopsis : Grande-Bretagne, fin du XVIIIème siècle, la jeune japonaise Tornado et son père croisent sur leur chemin une bande de criminels dirigée par un leader impitoyable et son ambitieux fils. Commence alors une traque sanglante…
2026 approche à grands pas et c’est donc l’heure de rattraper les films de 2025 que l’on avait mit de côté histoire d’être à jour. Et jusque-là, 2025 aura été pleine de bons films, de surprises, mais aussi de déceptions et de mauvais films, parfois attendus. Et il y a ses films, dont personne ne parle, qui sortent parfois dans l’indifférence totale, souvent directement en VOD. Americana, Cleaner, Trust. Alors, c’est souvent loin d’être parfait (pour Trust, c’était même mauvais), mais on peut voir dans cette petite liste une envie de cinéma à l’ancienne. Tornado vient s’inscrire dans la même lignée, avec ce western aux élans de chanbara, ces gigantesques et majestueux décors naturels, son scénario minimaliste, son peu de dialogues, et son tournage en pellicule. Un film qui fut apprécié en festival, qui fut ensuite plutôt apprécié, avec modération, du public international, mais qui, si l’on regarde sur les sites francophones, se fait descendre. Pourtant moi, un western mixé au chanbara dans des décors écossais, avec Tim Roth en méchant et Kôki (vue déjà dans Ox-Head Village de Shimizu) dans le rôle-titre, ça m’attire immédiatement. 1h30 seulement au compteur, et au bout du compte, on peut comprendre l’avis du public. Non pas que le film soit mauvais, loin de là, mais il se fiche un peu de nos attentes et livre un métrage au rythme parfois étrange, avec certes une vengeance mais tardive et expéditive, une violence sèche mais tout aussi rare et expéditive, et parfois, presque un refus de caractériser les personnages au-delà de ce qu’ils sont censés représenter. Nous sommes en Angleterre en 1790, Tornado vit avec son père et ils font un spectacle de marionnettes, mais ils vont croiser la route d’un gang local dirigé par Sugarman (Tim Roth).
Tornado, le film, ne nous prend pas par la main, commençant directement par la fuite de la jeune femme et d’un enfant, qui se réfugient dans une maison. Pas de place pour les dialogues, pour les présentations, pour le pourquoi du comment. C’est la fuite qui est en avant, le cache-cache entre les personnages, on comprend par la visuel et dans le feu de l’action que le gang recherche de l’or qui fut volé, que le chef est blessé, on comprend aussi rapidement qu’au sein du gang il y a des tensions entre Sugarman et son fils, Little Sugar. Puis retour en arrière, pour un peu de contexte, pour donner aux personnages un minimum de motivations autre que la survie pure et simple, mais toujours avec un côté très épuré, très simple, très limité. Tornado tire à la fois sa force mais sa faiblesse de ses choix et de ses différents artifices, puisque dans le fond, le film est clairement un film de mise en scène, et non pas de scénario. Du coup, c’est sans surprises que l’on peut trouver beaucoup de belles choses à dire sur son enrobage visuel, que ce soit les décors, la photographie, la nature filmée comme il faut et donnant un petit côté The Revenant au métrage, la manière dont sont iconisés les personnages à l’écran, en particulier Kôki dans la dernière partie, avec un bon jeu de lumière, détourant sa silhouette, tenant un katana. Mais ce que l’on gagne dans la forme, on le perd aussi un peu dans le fond. Certes, Tornado ne dure que 1h30, générique inclus, et n’a donc pas franchement le temps de se poser pour bavarder inutilement, mais le métrage se refuse à développer trop ses personnages, peu importe qu’ils soient du côté des antagonistes, ou même de Tornado. Juste le strict minimum, et la conséquence, c’est bien que pour un film de survie, et en prime, un film de vengeance, il manque un peu d’émotions. On aurait aimé en savoir plus sur les personnages, pour vraiment les aimer, ou vraiment les haïr, mais le film nous le refuse.
Attention, Tornado n’est pas ennuyeux pour autant, malgré son rythme plus ou moins posé la plupart du temps, mais il ne parvient jamais à nous investir aux côtés des personnages. On sait que Sugarman est très méchant et dirige la bande, que Little Sugar, son fils, est ambitieux et veut garder l’or juste pour lui, que Tornado essaye d’échapper au groupe et plus tard, qu’elle voudra finalement venger la mort de son père, mais rien de plus. On suit donc une fuite en avant, puis une vengeance, magnifiquement filmée, très violente parfois, mais dans lesquels on ne s’investira jamais pleinement. C’est dommage, car à l’écran, Tim Roth est comme à son habitude impérial, Kôki est charismatique au possible et crédible, le travail sur tout le visuel est appliqué, on suit cette aventure courte sans ennui, mais il nous manque une connexion pour trouver tout ça vraiment marquant, au-dessus du lot. Surtout que si les personnages principaux manquent de développement, il est aisé de comprendre que les personnages secondaires ne seront pas mieux, n’ayant parfois même pas une seule ligne de dialogue, et ne servant donc que d’étape dans le cheminement de l’intrigue. Oui, vraiment dommage, mais pas mauvais pour autant.

Les plus
Très beau visuellement
Les décors naturels
Tim Roth et Kôki
Une vengeance violente et expéditive
Les moins
Un rythme parfois étrange
Manque de développement, et donc d’émotion
En bref : Tornado est un étrange film de vengeance mélangeant western et chanbara, visuellement somptueux, plaisant, mais malheureusement aussi dénué d’émotions à force de faire dans l’épure, dommage.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ Visually stunning ♥ The natural scenery ♥ Tim Roth and Kôki ♥ A violent and swift revenge |
⊗ A sometimes strange pacing ⊗ A lack of development, and therefore of emotion |
| Tornado is a strange revenge film mixing western and chanbara, visually sumptuous, enjoyable, but unfortunately also devoid of emotion due to its minimalist approach, which is a shame. | |



















J’avais bien aimé SLOW WEST, déjà un western pas banal, du même réalisateur… Je découvrirai donc ce nouveau film avec grand plaisir quand il sera disponible – la fille de Kimura Takuya étant au casting, ça risque bien de débarquer sur Amazon Japon…