BONS BAISERS DE PÉKIN (國產凌凌漆) de Stephen Chow et Lee Lik-Chi (1994)

BONS BAISERS DE PÉKIN

Titre original : From Beijing With Love – Guo Chan Ling Ling Qi – 國產凌凌漆
1994 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h24
Réalisation : Stephen Chow et Lee Lik-Chi
Musique : William Woo
Scénario : Stephen Chow, Roman Cheung, Vincent Kok et Lee Lik-Chi

Avec Stephen Chow, Anita Yuen, Pauline Chan, Joe Cheng, Law Kar-Ying, Indra Leech, Wong Kam-Kong et Yu Rong-Guang

Synopsis : Suite au vol d’un crâne de dinosaure d’une très grande valeur, un agent secret est envoyé à sa recherche. Ce dernier est abattu par un homme mystérieux, vêtu d’une armure indestructible et armé d’un pistolet d’or. N’ayant plus d’agents disponibles, les Services Secrets sont désormais contraints de faire appel à Ling Ling Chat, un boucher qui avait été recalé aux tests …

Bons Baisers de Pékin est un film important dans la filmographie de Stephen Chow. Alors que le public occidental connaît le bonhomme réellement depuis sa consécration au début des années 2000, avec la réalisation de Shaolin Soccer en 2001 et de Crazy Kung-Fu en 2004, Stephen Chow brille déjà dans son pays d’une réputation de roi de la comédie, et ce depuis de très nombreuses années. Commençant comme acteur dans les années 80, puis comme scénariste, on l’aura aperçu dans un paquet de petit film, notamment chez Wong Jing (God of Gamblers 2 et 3, Fight Back to Shool 3), Gordon Chan (les premiers Fight Back to School, King of Beggars, Royal Tramp 1 et 2) mais aussi chez John Woo (Just Heroes), Corey Yuen (All for the Winner, Top Bet, Fist of Fury 1 et 2) et j’en passe. C’est en 1994 qu’il passe enfin à la réalisation aux côtés de Lee Lik-Chi, avec Love on Delivery et Bons Baisers de Pékin, tournés en même temps. Et pour ce métrage qu’il coréalise, coécrit, et où il tient le rôle principal, quoi de mieux qu’une parodie de James Bond. Elles sont nombreuses, permettent aux spectateurs de rire d’un univers qu’ils connaissent parfaitement, et surtout les éléments pouvant être tournés en dérision sont nombreux. Ici, 007 est un boucher qui a été recalé aux tests, charmeur, doué au couteau, mais qui n’a absolument pas la dégaine d’être un super agent secret charmeur. Pourtant, à peine quelques minutes après que l’armée soit allée le chercher, 007 se transforme, grâce aux gadgets de De Vinci.

Le fan retrouvera donc tous les éléments à succès de la saga James Bond. Un méchant très méchant, un agent secret, la James Bond girl, un peu d’action, un complot, et bien entendu, des gadgets. Et il faut bien l’avouer, Stephen Chow fait très fort dans la première moitié de son métrage en parodiant tout ça à sa manière, en rendant le tout drôle, divertissant, et plutôt intelligent bien entendu, ce qui n’était pas une mince affaire. Si James Bond est un boucher, la James Bond Girl, jouée par Anita Yuen (Thunderbolt, Le Festin Chinois, Enter The Eagles), est un agent double qui doit en réalité l’éliminer. Le méchant, en réalité son employeur, est l’homme au pistolet d’or (oui, Goldfinger) avec une tenue pare-balles qui prête à rire. Dans ce monde où les gentils ne sont pas ceux que l’on croit (et donc idem pour les méchants), Q lui devient De Vinci, et ses gadgets sont à la hauteur de sa réputation. On aura la lampe solaire (qui ne fonctionne donc que s’il y a déjà de la lumière) ou le siège espion censé faire peur aux ennemis… Des gadgets hors du commun qui plairont à 007, puisqu’il pourra ainsi soigner son apparence, avec le téléphone qui fait rasoir, le rasoir qui fait sèche-cheveux, et d’autres. La première partie du métrage est un sans faute qui déclenchera un bon nombre de rires, entre ses éléments purement parodiques et les scènes que l’on s’attend à trouver, comme les scènes de dragues, ici doublées de tentatives d’assassinats extrêmement drôles (avec le pistolet qui tire à l’envers !).

Malheureusement, dans cette avalanche de gags autant visuels que dans les dialogues, le métrage, en allant toujours un peu plus loin, va quelque peu s’essouffler dans son final, malgré encore une fois quelques excellents moments bien trouvés, comme l’hilarante séquence pour stopper une hémorragie. Certaines scènes seront même surprenantes dans leur violence, comme celle du centre commercial. Mais à côté de ça, en voulant pousser le délire plus loin lors de l’inévitable affrontement final, le film perd un peu de sa saveur en voulant pousser la stupidité de certains personnages (Da Vinci) encore plus loin, et l’aspect super héros du méchant également plus loin. Le déferlement de situations et d’affrontements se fait alors moins spontané et moins prenant. Pour autant, sur l’ensemble de sa courte durée, Bons Baisers de Pékin s’avère une comédie qui ne manque pas de rythme ni d’idées, et donne assurément au spectateur ce qu’il est en droit d’attendre d’un tel titre. Il se fait plutôt ingénieux dans sa première partie même. L’humour si particulier mais pas si stupide que ça fait mouche et la galerie de personnages marque, ce qui est suffisant pour faire de Bons Baisers de Pékin une comédie recommandable, surtout aux fans de Stephen Chow le connaissant pour ses œuvres plus récentes (et un peu moins violentes).

Les plus

Des gags très drôles
Une première partie excellente
Plus intelligent qu’il n’y paraît

Les moins

Une seconde partie où l’humour s’essouffle

En bref : Une bonne parodie de James Bond, avec son lot de gags bien trouvés, bien que s’essoufflant un peu dans sa dernière partie, la faute à une accumulation de situations.

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