TALK TO THE DEAD (トーク・トゥ・ザ・デッド) de Tsuruta Norio (2014)

TALK TO THE DEAD

Titre original : Tôku Tu Za Deddo – トーク・トゥ・ザ・デッド
2014 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h24
Réalisation : Tsuruta Norio
Musique : –
Scénario : Tsuruta Norio, Ichise Takashige et Satô Midori

Avec Komatsu Ayaka, Jatô Kazuki, Ôtsuka Chihiro, Sakurai Yuki et Shimada Kyûsaku

Synopsis : La mère de Yui la quitte après avoir rencontré un nouvel homme, la laissant seule s’occuper de son petit frère alors qu’elle est encore elle-même au lycée, lui laissant également ses dettes. Pour s’en sortir, Yui se lance comme call girl. Un soir en rentrant du travail, elle trouve son petit frère mort dans la salle de bain. Quelques temps plus tard, une collègue, Mayu, lui parler d’une application sur téléphone portable permettant de parler avec les morts. La seule règle : ne jamais répondre si le défunt propose de venir vous voir.

Quand un producteur que l’on connaît bien (Ichise Takashige – Ring, Ju-On) lance un projet de trois films avec trois réalisateurs aux styles bien différents, il y a de quoi être curieux. On aura eu le génial Cult de Shiraishi Kôji, film qui lui permettait d’ailleurs de remonter la pente après de nombreux films bas de gamme et de revenir au talent de ses débuts (Noroi), puis un métrage de Naitô Eisuke (que je n’ai pas vu, comme tous ces films d’ailleurs) sur une grand-mère aux cheveux blancs poursuivant des jeunes, puis Tsuruta Norio. Réalisateur de films de fantômes misant plus sur l’ambiance que les effets chocs la plupart du temps (Ring 0, Premonition, Oroichi) mais qui parfois se laisse tenter par la facilité (POV et ses nombreuses apparitions en mode found footage), il se charge de réaliser ce Talk to the Dead. Un film étonnant par bien des aspects tant il tente de contourner les clichés habituels du genre pour se focaliser quasi intégralement sur l’aspect humain et psychologique, quitte à oublier en cours de route ses apparitions spectrales (peu nombreuses) et surtout de faire peur (ce qu’il ne fait absolument jamais). Et pourtant, c’est bien de par cet aspect qui tourne le dos aux conventions que Talk to the Dead se fait la plupart du temps intéressant et prenant.

En nous proposant de suivre trois personnages tour à tour, le film nous dévoile trois personnages qui essayent chacun de faire le deuil d’une personne proche tout en ayant pour chacun un souci dans leur vie quotidienne. On aura Yui, que l’on suivra la majeure partie du temps, vivant seule et faisant la call girl pour continuer de payer les dettes de son odieuse de mère l’ayant laissé seule pour s’occuper de son petit frère. Elle se reproche la mort de son petit frère justement, qu’elle retrouva mort dans la salle de bain en rentrant du travail, après avoir appris qu’il aurait pu être sauvé si elle l’avait amené plus tôt voir un docteur. Il y aura Mayu, une de ses collègues, dialoguant via une application avec sa grand-mère décédée, lui permettant ainsi de garder le moral dans un monde qui ne se fait pas facile pour elle, vu qu’elle est relativement simple d’esprit et que les autres en profitent. Pour compléter le tableau, on aura droit à une journaliste cherchant à trouver la fameuse application pour parler avec les morts, avant d’en apprendre plus sur la mort de son petit ami. Pour qui s’attend à voir un classique film de fantôme, la déception est de mise.

Le film s’attarde énormément sur ses personnages et leurs failles, traumatismes et autres, et l’aspect fantastique est relégué au deuxième voir troisième plan. On a d’ailleurs l’impression lors de la première partie du métrage de s’être trompé de film. Et pourtant, c’est cet aspect la plus grande force du métrage de Tsuruta. Rares sont les films traitant de la culpabilité et du deuil dans le cinéma de genre, et Tsuruta, malgré quelques petites faiblesses, s’en sort très bien. Puis forcément, en dernière partie du métrage, l’aspect fantastique reprend le dessus, sans pour autant trahir tout le développement qui précédait, loin de là, et quelques belles scènes d’ambiance s’installent. Les fantômes sont présents, et le stéréotype de la fille aux longs cheveux noirs n’est pas réellement présent. Le réalisateur ne tente jamais de vouloir faire peur, il annonce clairement ses apparitions à l’avance, mais pourtant, ça fonctionne. Alors bien entendu, Talk to the Dead n’est pas parfait, si on le prend comme un classique film de fantômes, il ne fait jamais peur et se fait même assez mou par moment. La mise en scène est propre mais sans éclairs de génie. Mais si on prend le métrage comme il est, on passe un très bon moment.

Les plus

Un film différent pour le genre
La psychologie des personnages
Une bonne ambiance
Quelques scènes bien foutues

Les moins

Le film ne fait pas peur
Un rythme lent, comme dans un drame

En bref : Tsuruta Norio nous livre une petite surprise avec ce film s’axant plus sur le côté humain que fantastique. Jamais effrayant, mais ça se regarde avec intérêt.

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