YAKUZA APOCALYPSE (極道大戦争) de Miike Takashi (2015)

YAKUZA APOCALYPSE

Titre original : Gokudo Daisenso – 極道大戦争
2015 – Japon
Genre : Comédie
Durée : 1h55
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Endô Kôji
Scénario : Yamaguchi Yoshitaka

Avec Ichihara Hayato, Furankî Rirî, Denden, Yayan Ruhian, Yûki Moi et Taki Pierre

Synopsis : Kamiura est un chef Yakuza légendaire. On dit qu’il est immortel, en fait c’est un vampire, un chef Yakuza vampire ! Kageyama est le plus fidèle membre de son clan, mais les autres yakuza se moquent de lui : sa peau est trop sensible pour être tatouée. Un jour, des hommes arrivent de l’étranger et lui délivrent un ultimatum : Kamiura doit retourner à un syndicat du crime international qu’il a quitté ou mourir. Kamiura refuse et son corps est démembré au terme d’une bagarre féroce. Avant de mourir, Kamiura arrive à mordre Kageyama, lui transmettant ses pouvoirs. A son réveil Kageyama, va se servir de ces pouvoirs pour venger la mort de son chef et combattre ce syndicat international du crime.

Présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes, comme le furent avant Shield of Straw ou il y a fort longtemps le génial Gozu, le nouveau Miike se veut être un retour aux sources après plusieurs films résolument sérieux, mais tout en conservant le budget, plus professionnel, auquel Miike a maintenant accès depuis quelques années. Ainsi, après plusieurs films sérieux à la qualité parfois discutable et un bon paquet d’adaptation de manga (Crows Zero 1 et 2) ou de jeux vidéo (Ace Attorney), Miike retourne au film délirant, à la comédie, avec en plus, un peu de gore, des vampires, des combats. Et il ne fait pas semblant, puisqu’il s’entoure d’un casting 4 étoiles. Malheureusement, et malgré un début réjouissant et fort amusant, son Yakuza Apocalypse fait rapidement l’effet d’un gros pétard mouillé qui se rapproche bien plus d’un N-Girls Vs Vampire (un téléfilm en deux parties réalisé par le monsieur il y a fort longtemps) avec plus d’argent qu’un délire dans la continuité de certains de ses grands films. Oui, au début, le métrage séduit, Miike semble retrouver sa folie. Et il emmène avec lui des acteurs confirmés dans leurs domaines.

On retrouve donc en chef Yakuza Furankî Rirî, dont le jeu rappelle ici son jeu dans le génial The Devil’s Path (Kyoaku). Chef Yakuza mais vampire qui plus est, toujours suivi de son fidèle employé, qui a la peau trop fragile pour se faire tatouer, joué par Ichihara Hayato, que Miike retrouve après God’s Puzzle. Les situations s’enchaînent, Miike bombarde son film d’idées saugrenues mais qui fonctionnent, comme le bar tenu par DenDen (Cold Fish, Death Water, Himizu), dont la cave regorge de vieux qui passent leur journée à tricoter en attendant de se faire marcher sur les pieds (rires assurés), servant finalement de réserve de sang. De nombreuses petites idées surnagent dans ce qui s’avèrent être pour le moment un film bien réalisé (rien à redire, la mise en scène, la photographie, tout l’aspect technique est propre), passant de courtes scènes d’action sèches et directes à un aspect comique non sensique plutôt sympathique. Mais le souci dans tout ça, c’est que le métrage dure plus de deux heures. Et lorsque Kanimura (Furankî Rirî) passe l’arme à gauche (de manière sanglante et comique) des mains de Yayan Ruhian que l’on ne présente plus (The Raid 1 et 2), et que Ichihara Hayato se retrouve avec le premier rôle, le film prend l’eau, totalement. Il n’a plus rien à nous raconter et se contente d’aller toujours plus loin dans l’humour débile, épuisant, s’étirant, et devenant de ce fait sacrément lourd.

Oui, on apprendra que le sang des Yakuza est mauvais, alors que le sang du peuple est bon et fort en énergie, mais qu’il ne faut pas en abuser. Voulant venger son patron, Kageyama (Ichihara Hayato donc) va recruter, tandis que les méchants vont s’agrandir pour nous livrer un grand final de n’importe quoi absolument pas jouissif et utilisant encore et encore les mêmes gags jusqu’à plus soif, à base d’ennemis improbables, comme un Kappa ou attention, ennemi ultime, une grenouille en costume de grenouille qui peut paralyser d’un simple regard. C’est tout ? Ben…. Finalement oui ! Les minutes défilent doucement, les gags tombent à l’eau de par leur répétitivité, et ce grand final que l’on attendait tous ne viendra jamais. Car oui, si Yakuza Apocalypse attisait également notre curiosité, c’était par ses photos et la promesse de Yayan Ruhian qui livrerait probablement un combat final dantesque… qui se limiterait à quelques coups de poings dans la gueule avant l’apparition du final… Oui, Miike fait quelque peu monter la sauce et nous refait le même coup qu’Ichi the Killer en détournant nos attentes. Seulement dans Ichi the Killer, il proposait autre chose, des images marquantes, et le spectateur savait que Asano Tadanobu n’est pas un artiste martial. Ici, il déçoit, nous fait patienter avec du vide trop longtemps pour nous livrer au final une grenouille qui sait arrêter des grenades avec ses pieds… Miike, s’il te plait, si tu nous refais des délires, fais les comme avant, ou retourne aux films sérieux bien troussés comme Lesson of the Evil ou 13 Assassins !

Les plus

Des moments amusants au début
Un grand casting

Les moins

Beaucoup trop long
Passé la première demi-heure, rarement drôle
Des gags qui se répètent
Et le combat final sinon ?

En bref : La promesse d’un bon gros délire avec ses yakuza vampires par Miike tombe à l’eau lorsqu’il démarre vraiment. Quelques rires au début ne rattrapent pas l’ennui de la seconde heure interminable.

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