INSANITARIUM de Jeff Buhler (2008)

INSANITARIUM

Titre original : Insanitarium
2008 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h29
Réalisation : Jeff Buhler
Musique : Paul D’Amour
Scénario : Jeff Buhler
Avec Jesse Metcalfe, Kiele Sanchez, Peter Stormare, Kevin Sussman, Evan Parke, Olivia Munn et Carla Gallo

Synopsis : Jack, un jeune homme dont la sœur a été internée contre son gré dans un hôpital psychiatrique. Afin de lui porter secours, il décide de se faire passer pour fou et devient l’un des patients de l’institution, dirigée par un docteur complètement timbré. Jack va très vite se rendre compte que le praticien force ses malades à ingérer des drogues qui font d’eux des cannibales à l’appétit vorace…

Jeff Buhler n’a certes pas une grande carrière derrière lui, mais il a su débuter de manière plutôt remarquée, en scénarisant Midnight Meat Train de Kitamura Ryuhei, et en réalisant la même année cet Insanitarium, DTV de luxe puisqu’il s’avère plutôt intéressant et surtout généreux. Est-ce que cela fait que l’on a des raisons de croire en son scénario pour le remake de L’Échelle de Jacob qui vient d’être tourné ? Je n’irais pas jusque là, car entre Insanitarium et un chef d’œuvre d’horreur surréaliste sur les méfaits de la guerre du Vietnam, il y a tout de même un gros fossé. Mais dans son domaine, Insanitarium n’a pas à rougir. Véritable deux en un, le métrage nous raconte l’histoire d’un grand fou qui décide de se faire interner dans un asile psychiatrique pour y retrouver sa sœur. Enfin, il est censé être sain d’esprit, mais je n’irais pas jusqu’à me faire passer pour un fou pour être enfermé dans un asile que je suspecte de faire des expériences sur ses patients. Et il faut dire que si l’on met à la tête du dit institut psychiatrique Peter Stormare, et bien on en a encore moins envie. Durant la première heure, Insanitarium, à quelques scènes près, se montre un film de genre plutôt propre, essayant de poser son ambiance, son mystère, même si l’on comprend finalement bien vite les tenants et aboutissants de l’histoire. Néanmoins, ça tient bien la route, voir Peter Stormare tenir une seringue façon Herbert West fonctionne, tout comme voir le comportement de plus en plus étrange des détenus.

Les longs couloirs, les nombreuses pièces aux murs blancs, tout cela donne une certaine ambiance au film, soutenue par une ambiance sonore discrète mais convenant bien. On passera outre certains trous du scénario, certaines facilités, ou le jeu d’acteur parfois inégal, certains aimant en faire un peu trop pour bien montrer qu’ils sont fous. Mais encore une fois, ça tient la route, et ça surprend au fur et à mesure, puisque la dernière demi-heure change radicalement, oubliant ainsi l’ambiance calme, la bande son discrète, la lente histoire, pour partir dans le gore, la caméra portée, la course pour la survie, les affrontements, et le gore. Clairement un film deux en un donc. Le rapprochement avec Herbert West et donc Re-Animator n’est pas totalement anodin, puisqu’il s’agît bel et bien ici d’une drogue inoculée aux patients, qui certes ne les tue pas, mais les change en cannibales bien furieux, qui lorsqu’ils n’ont plus rien à manger, n’hésitent pas à se manger entre eux, puis eux-mêmes. Oui rien que ça. Et c’est en cela que l’on a envie de pardonner beaucoup de choses au métrage de Jeff Buhler.

Oui, Jeff Buhler ne se montre pas le meilleur réalisateur du monde, d’ailleurs Insanitarium reste son unique réalisation à ce jour (presque 10 ans déjà), et s’il livre un scénario prévisible dans ses grandes lignes, et peuplé de personnages plutôt clichés, l’on sent par contre une réelle envie de faire plaisir aux spectateurs quoi qu’il arrive, et donc une générosité de sa part dans les péripéties proposées et dans les très nombreux effets sanglants, tous réalisés sur le plateau. Oui, si CGI il y a, ceux-ci sont extrêmement discrets, et c’est tant mieux. Quand au final, il laisse fatalement la porte ouverte à une éventuelle suite, comme de très nombreux DTV du genre. D’ailleurs au final, même si son scénario tient la route, on pourra reprocher notamment au film de ne pas se montrer plus ambitieux à ce niveau, le scénario ne faisant très classique, souvent prévisible. Malgré cela, Insanitarium se hisse sans mal au-dessus des très nombreux DTV qui sortent (celui-ci ayant été conçu comme tel, ce n’est pas un traitement spécial sur le territoire français), notamment grâce à sa deuxième partie généreuse et rentre-dedans.

Les plus

Une première partie jouant sur l’ambiance
Une deuxième partie sanglante
Un film généreux et attachant

Les moins

Des facilités
Un scénario au final assez classique

En bref : Insanitarium n’est pas un grand film, loin de là. Mais c’est un DTV tout à fait recommandable et qui saura surprendre dans sa deuxième partie, gore à souhait.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *