Titre original : Future World
2018 – Etats Unis
Genre : Post Apocalyptique
Durée : 1h30
Réalisation : James Franco et Bruce Thierry Cheung
Musique : Toydrum
Scénario : Jeremy Cheung, Jay Davis et Bruce Thierry Cheung
Avec James Franco, Suki Waterhouse, Jeffrey Wahlberg, Margarita Levieva, Snoop Dogg, Method Man, Lucy Liu et Milla Jovovich
Synopsis : Dans un futur post-apocalyptique, un jeune garçon s’allie à une jeune femme androïde pour trouver un remède pour sauver sa mère mourante. Mais ils devront affronter une bande de motards et de gangsters sans pitié prêt à tout pour les retrouver.
Je ne suis pas un fan de films dit post apo. Vous savez, ces films lancés après le succès de Mad Max 2 en 1981. Les Italiens s’en sont d’ailleurs fait une spécialité, et même Lucio Fulci s’y est frotté. Le problème du post apo, c’est que c’est souvent fauché, et que ça ne raconte souvent pas grand-chose. Mais alors que tout le monde avait cherché à copier Mad Max 2 dans les années 80, il était étonnant de voir que personne ou presque (il doit bien y avoir un mockbuster made in Asylum) n’avait cherché à copier Mad Max Fury Road après son resplendissant succès en 2015. Bon ok, il faut dire aussi qu’entre le budget du second et de son quatrième opus Mad Max, il y a un fossé qui d’emblée rend la tâche difficile aux copycats. Et pourtant, en 2018, voilà que c’est James Franco qui s’y colle. Enfin, en tout cas, il tient le rôle du grand méchant et coréalise, mais vu que l’autre réalisateur, Bruce Thierry Cheung, est également coscénariste, on peut penser que c’est plutôt lui qui est à la tête du projet depuis le début. Artiste touche à tout, il se sera fait la main sur pas mal de courts métrages, que ce soit en tant que directeur de la photo, réalisateur, scénariste, ou même caméraman et monteur. Un homme touche à tout qui connait donc bien le cinéma. Ou qui s’éparpille un peu trop, à la manière d’un Robert Rodriguez, au choix. À la vision de son Future World, le doute n’est pas permis d’ailleurs… ce n’est pas un grand réalisateur. Car Future World sent le film fauché à plein nez, le film qui a été fait avec une seule idée et qui s’y tient, mais une idée bien maigre. Et c’est très étrange de dire qu’un film est fauché lorsqu’il contient un tel casting d’acteurs connus ou reconnus. James Franco joue le bad guy, on a Milla jovovich dans un rôle assez développé, Lucy Liu qui joue la mère du héros qu’il faut sauver, Suki Waterhouse en androïde, et même des apparitions de Snoop Dogg et Method Man, rien que ça.
Ou alors l’intégralité du budget est parti dans le salaire des acteurs, je ne vois que ça. Future World nous raconte donc l’histoire d’une jeune garçon surnommé Prince, qui pour sauver sa mère malade, va entreprendre un grand et périlleux voyage dans les plaines désolées pour trouver le médicament qu’il lui faut. Simple, mais avec le bon traitement et assez de rebondissements, voilà qui peut le faire. Surtout que Future World ne veut pas afficher une esthétique hyper léchée comme pour Mad Max Fury Road, mais un ton et des couleurs plus ternes, plus brut de décoffrage. Mais dès le début, avec l’attaque de pillards et la découverte de l’androïde Ash (Suki Waterhouse) toute nue (jolie fessier), ça cloche. C’est fauché, l’action n’a aucun peps. Future World ressemble bien plus à un bis Italien des années 80 qu’à un gros budget post apocalyptique. Il ressemble plus à un film tourné à l’arrache et à l’économie qu’à un film ayant une vraie ambition. Son côté brut avec des couleurs plus ternes qui faisait envie se transforme vite du coup en énorme faute de goût, comme si le monteur n’avait effectué aucun étalonnage et que les plans du film étaient présents tels qu’ils avaient étés filmé. Le casting est 4 étoiles, mais soit certains en font des tonnes (James Franco, qui a l’air de s’amuser, ainsi que Milla Jovovich) soit ils ont l’air totalement absents. Quand à l’intrigue, ne cherchez pas une quelconque évolution ou de gros retournements de situations, il n’y en aura quasiment pas. Prince voyage avec deux amies, tombent sur James Franco, parvient à s’échapper avec Ash, tombe sur Milla Jovovich, et récupère l’antidote. Oui, je synthétise, mais les quelques retournements ne sont pas bien passionnants.
Surtout quand ils amènent de bien trop rares scènes d’action qui sont, au choix, ultra courtes (les scènes en véhicules), soit plus ambitieuses lors des combats, avec des plans séquences, mais qui manquent totalement d’énergie pour donner de la puissance aux coups donnés. C’est vraiment dommage. Seuls éléments à sauver, le cabotinage de James Franco, malheureusement pas si présent que ça non plus puisqu’il joue le méchant de l’intrigue, le méchant Warlord, et non le héros, et l’ambiance musicale pas si mauvaise, parvenant presque par moment à sauver quelques scènes. Du coup, le film ne favorise ni la forme (parfois mal filmé, manquant d’énergie, et de folie, malgré la présence d’un bar à striptease) ni le fond (simpliste et vite expédié), et on s’ennuie le plus souvent. Pas de vraie folie, pas d’ambition, pas de surprises. Pas mal de dialogues insignifiants, et un androïde décidant de devenir gentille ou méchante suivant son humeur, d’obéir ou non quand ça lui chante. Même les éléments souvent gratuits du genre sur lesquels le film aurait pu rebondir, à savoir la violence et la nudité, sont plutôt absents, ou du moins si peu importants dans l’univers dépeints qu’ils paraissent absents. Un ratage. Au final, moi qui ne suis pas fan du genre, ce n’est pas aujourd’hui que je vais me mettre à l’apprécier plus.
Les plus
Quelques rares scènes sympathiques
De base, le casting
Les moins
Le scénario inexistant
L’action pas terrible
Personnages vides
Aventure peu passionnante
En bref : James Franco s’intéresse au genre post apo. Et ce n’est pas glorieux. Malgré son casting, on s’approche plus d’un bis des années 80 que d’un vrai métrage ambitieux, sérieux et blindé d’action (par ailleurs rare).