Titre original : The Predator
2018 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h47
Réalisation : Shane Black
Musique : Henry Jackman
Scénario : Fred Dekker et Shane Black
Synopsis : Les pires prédateurs de l’univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l’ADN d’autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.
Ah la saga Predator. On peut dire ce que l’on veut, mais elle est encore plus bancale que la saga Alien. Après le premier opus signé McTiernan, culte, la 20th Century Fox ne tarde pas à commander un second opus. Personne ne revient, et la réalisation arrive entre les mains de Stephen Hopkins, alors faiseur débutant, dont la carrière oscillera entre l’honnête (La Nuit du Jugement) et le vraiment pas fameux (Perdus dans l’Espace). Un second opus qui divise, mais que personnellement, j’aime beaucoup. Puis c’est le vide pendant des années, jusqu’aux deux opus peu fameux AVP, contre Alien donc. Il faut en vérité attendre 2010 pour voir Predators, un film pas si mauvais, bien que simple remake déguisé du premier opus assez souvent. Lorsque la 20th Century Fox annonce un nouvel opus, avec Shane Black à la mise en scène, c’est parfait. Le réalisateur scénariste a en effet en parti créé le Buddy Movie dans sa forme que l’on connait (il a écrit L’Arme Fatale 1 et 2, réalisé Kiss Kiss Bang Bang, The Nice Guys), il est un réalisateur qui sait gérer un gros budget, et surtout, il était acteur dans le tout premier Predator. Il annonce vouloir un film R-Rated comme le premier (et donc très violent). Mais le film tarde à sortir une fois sa production achevée, et en effet, la 20th Century Fox réclame des reshoots, et apparemment, c’est tout le troisième acte qui est retourné, intégralement. Ça fait pas mal. À sa sortie finalement, public et critiques ne sont pas tendres envers le film, certains n’hésitant pas à dire que le film leur a fait réévaluer le second opus qu’ils n’aimaient pas jusque là. À cette période de sortie de remakes/reboots/suites, The Predator semble donc être le film qui fait tâche, à côté d’Halloween signant le retour de Jamie Lee Curtis et de John Carpenter dans la saga, ou du remake de Suspiria qui se prend des avis positifs.
J’y suis donc allé à reculons, mais je l’ai vu. Et si je peux affirmer que le film n’est pas vraiment bon sur pas mal d’aspects, je ne peux nier par contre son capital divertissant, même dans ses mauvais points. The Predator, mauvais film et bon nanar ? Pas si sûr, puisque dans le fond, on retrouve par moments la formule Shane Black, avec son humour. Donc, de l’humour volontaire. Un film donc difficile à bien classer, difficile à aimer (encore plus pour le fan du premier film), mais divertissant. Il raconte quoi donc ce nouveau Predator ? Un vaisseau Predator se crash sur Terre. Il est récupéré par l’armée pour être étudié, tandis qu’un militaire l’ayant trouvé s’est envoyé à lui-même une partie de l’équipement du vaisseau, pour couvrir ses arrières si l’armée veut se débarrasser de lui. Sauf que le Predator s’échappe, veut son équipement, le fils du militaire récupère tout ça pour ne pas faciliter les choses, et que le Predator en question est un fugitif bientôt rejoint par un Predator chasseur de prime qui veut sa peau, et détruire toute trace de sa venue et de ce qu’il était venu faire ici. À la lecture du pitch, pourquoi pas. Ça nous promet deux Predator, de l’action, des morts, des militaires encore, un enfant (car Shane Black aime les enfants). Dans les faits, c’est un peu plus différent, Shane Black et son coscénariste Fred Dekker (qui lui doit rester scénariste, car sinon il a réalisé Robocop 3) ayant décidés de mélanger les genres. The Predator est donc à la fois un film d’horreur (peu convaincant), un film d’action (parfois efficace), une comédie (parfois bien stupide), en plus d’être une suite aux trois précédents opus. Tout un programme. Et sans mentir, malgré de gros défauts, comme des personnages clichés et peu intéressants, la première heure tient plutôt bien la route. Ça va vite, ça ne traîne jamais en longueur malgré la multitude de personnages à introduire (souvent pas très réussis). Et ironiquement, ça fonctionne tant qu’il n’y a qu’un seul Predator à l’écran.
On a un peu de gore, une équipe de militaires burnés (en route normalement pour la prison), une scientifique jouée par Olivia Munn qui devient soudainement une experte en arme à feu en deux scènes, quelques scènes surprenantes, et des scènes à l’humour totalement WTF qui peuvent déclencher des fous rires, ce qui n’est, on est d’accord, pas forcément le but d’un film Predator à la base. Car voir le Predator se servir d’un bras coupé avec un pouce en l’air pour signaler à un chauffeur de camion que tout va bien à l’arrière, c’est fait avec humour, mais ça reste incroyablement con. L’humour est bien entendu également là dans les personnages, avec notamment le personnage joué par Thomas Jane qui est atteint du syndrome de la tourette. Tout un programme, donnant des scènes bien stupides, et malheureusement aussi qui s’étirent parfois en longueur. Quand à la violence donc, celle promise par le réalisateur, elle est présente, ça gicle, ça coupe, mais avec le ton comique et décontracté de l’ensemble, elle n’a pas le même effet qu’autrefois, c’est une violence plus de comic book. Mais la première heure fonctionne oui. Jusqu’à l’arrivée du chasseur de prime Predator. Un Predator beaucoup plus grand, plus brutal, accompagné de deux chiens (pour la chasse donc, traquer les proies).
Si Shane Black tease parfaitement bien son apparition, via des ombres, le sol qui tremble, et bien malheureusement dés que ce nouveau Predator est à l’écran, on ne peut s’empêcher de ne voir là qu’une créature géante en CGI peu convaincante, parfois mal finalisée, et qui semble beaucoup trop légère pour sa taille. En fait, juste un Predator plus gros que le précédent, ce qui n’ajoute pas de grosses nouveautés dans le design ou dans ses actions. Et c’est à partir de là et avec son dernier acte que les défauts du film explosent carrément à l’écran. Un chien de chasse Predator bien méchant mais qui après une balle dans la tête devient tout gentil, des personnages qui se téléportent par magie, un Predator géant qui utilise de super fonctionnalités qui jusque là n’étaient utilisées qu’avec le casque, sauf qu’il n’en a pas de tout le film. Les incohérences se multiplient, les trous de scénario aussi, et la dernière partie en forêt, de nuit, se fait bien moins convaincante, et l’action parfois moins lisible. Tout s’enchaîne comme un bête blockbuster, et même l’humour est quelque peu délaissé pour faire place à un film d’action lambda peu convaincant. Et c’est dommage. Alors oui, l’ensemble reste divertissant, on a vu bien pire, et le film semble assumer pleinement sa bêtise, mais ça n’en fait clairement pas quelque chose de vraiment bon, et ça reste à des années lumières du premier Predator, et même du second. Du coup, pas étonnant que le film se fasse descendre par une horde de fans qui eux espéraient une suite certes osée mais qui resterait dans le même ton. Sauf que The Predator est une comédie d’action SF peu subtile, et non pas un film d’action SF comme le premier qui s’amusait à briser les codes. Moi personnellement, je sais que c’est mauvais, mais dans le fond j’aurais passé un moment divertissant. Et vu le peu que j’attendais du film, et bien ça me va.
Les plus
Parfois c’est gore
Incroyablement débile
Rythmé
Quelques idées par-ci par-là
Les moins
Parfois trop lourd et débile
Les trous de scénarios et incohérences
Le dernier acte, raté
Le Predator géant en CGI
En bref : The Predator est une suite bien différente des originaux. Lorgnant bien plus vers la comédie, que ce soit de situations ou de dialogues, c’est souvent ultra débile, en plus d’être gore, et plutôt rythmé. Malheureusement, il faudra fermer les yeux malgré tout sur de très nombreux défauts. Divertissant à défaut d’être un bon film donc.
Je ne suis pas allé le voir (le Nimrod Antal m’a suffi, j’en garde à peine quelques bribes de souvenirs) mais ton article confirme mes appréhensions.
Était-ce vraiment un projet fait pour Shane Black ? Rétrospectivement, hormis sa participation au film de McT (un classique qui puise chez Raoul Walsh comme chez Walter Hill), je ne suis pas sûr qu’il eût été l’homme de la situation. Le thème et la tonalité de la franchise s’accordent assez peu avec le côté sympathiquement frapadingue du réal (Pourquoi pas « Alien » chez les Farrelly tand qu’on y est). Kiss Kiss, Nice Guys (pas vu mais qui me semble sympatoche) et même son Iron Man que je compte parmi mes Marvel préférés (eh oui) étaient sans doute des matériaux convenant davantage à son style.
Tout dépend de tes attentes. C’est sûr que le fan absolu du premier film va crier au scandale (attention hein, j’adore le premier film, et j’aime beaucoup le second également).
Mais on retrouve bien la patte de Shane Black sur le métrage (malgré les retournages, et possibles désaccords durant la prod), il n’est du coup sans doute pas celui à blamer dans cette histoire. on y retrouve le coeur de son cinéma (la bande de frapadingues, le gosse, l’humour), mais ce n’était sans doute pas le meilleur choix. Après, entre ce film bancal mais qui rend l’univers différent et le Antal qui n’osait jamais faire plus que du fan service, ce nouvel essai, malgré tout raté il faut le dire, a plus de mérites.
Et ne t’inquiètes pas, j’aime bien Iron Man 3, sans doute un des seuls films de super héros récents (outre Iron Man 1 et les films de Nolan) que j’aime 😉
Pareil je n’y suis pas allé car au vu de la bande annonce le film s’orientait davantage vers une comédie bien gore qu’un bon film d’action frissonnant ! Mais franchement, pourquoi Shane Black ? À force de vouloir faire des suites de suites les mecs se tirent une balle dans le pied. Ce film, comme tant d’autres avant lui, ne sert strictement à rien ! Le dernier Predator qui avait un soupçon de sens à mes yeux c’est Aliens vs. Predators (1)… Et encore… LOL
Oula AVP 1…….
Bon plus sérieusement, j’étais tombé aussi par hasard sur le trailer (qui a en plus beaucoup de plans venant du troisième acte original, et donc, non présents dans le film), et comme pour le nouveau Halloween, j’étais resté totalement de marbre. Mais la fin de l’année approchant, il faut bien voir tout ça, pour savoir si ça va aller dans un top 10 (lol) ou un flop 10. Au final, aucun des deux n’ira dans aucun top ni flop.
Le dernier vrai bon Predator pour moi, c’est le 2, même si déjà lui il fait souvent débat lors des soirées avec les potes. Certains adorent, d’autres détestent et le trouvent risible. Après, je ne déteste pas le premier Alien VS Predator. Enfin… je trouve le scénario et le respect des licences totalement à chier, mais la mise en scène d’Anderson est plutôt solide (son éternel souci ?)
PS : Ah ben ça fait plaisir de te revoir faire un petit coucou ici, ça faisait un bail (depuis que j’ai viré les jeux ailleurs en fait ahah).
Je ne savais même pas que tu avais lancé un autre blog pour le JV. Je viens de voir ça (très belle carte PSN Profiles). Du coup tu me verras certainement plus souvent là-bas que sur celui-ci 😁
Oui, ça devenait un peu trop bordélique à mes yeux, donc j’ai préféré séparer les deux, mais j’ai l’impression au final que personne n’a vu mon annonce pour le changement de blog, du coup c’est totalement désert maintenant haha.
Je me doute que tu seras plus là-bas, ta passion étant les jeux avant tout 😉 (et merci, bon je ne chasse pas les platines, mais je suis plutôt fier de certains).
Oui 👍🏽 Perso je n’étais pas du tout au courant ! Je suivrai ton blog JV avec curiosité et assiduité 😉