Titre original : Ju-On 2 – 呪怨2
2000 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h16
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Ashiya Gary et Sato Shiro
Scénario : Shimizu Takashi
Avec Daike Yuuko, Ashikawa Makoto, Fujii Kahori et Yanagi Yûrei
Synopsis : Le professeur Kobayashi se rend chez le petit Toshio pour parler à ses parents. Mais ceux ci semblent absents. En explorant la maison, il tombe sur un cadavre de femme.
Comme son nom l’indique, Ju-On 2 est donc la suite du premier épisode. Tourné en DV, la réalisateur parvient tout de même à nous fournir de temps à autre de belles images et surtout un grain particulier donnant un certain côté malsain à certaines séquences. Le film nous permet de suivre plusieurs personnages, dans des petites histoires plus ou moins courtes, et pas forcément chronologiques. Les premières sont plutôt longues, alors que sur la fin, le rythme s’accélère, certaines histoires sont très courtes et la tension monte très rapidement. Les deux premières histoires sont la copie exacte du premier opus, à l’exception prés que certains passages supplémentaires agrémentent le récit, et que malgré la répétitivité, le spectateur parvient tout de même à flipper, non pas par effet de surprise donc, mais plutôt en anticipant ce qui va se passer, allant jusqu’à souhaiter que les mêmes choses ne se reproduisent pas. Pour autant, le début du métrage relève du foutage de gueule, tant elle prend carrément quasi la moitié de la durée totale du film, et ce malgré le plaisir de revoir ces scènes.
Dans la première histoire, nous suivons donc le professeur dans la maison. Le début est assez calme, pour permettre une montée progressive de la peur. Le fameux passage de la fin du sketch dans l’escalier est assez ahurissant d’ailleurs, mais je n’en dirais pas plus pour ne rien gâcher. Et le personnage de l’enfant, Toshio, assez étrange, avec son miaulement de chat, marque assez les esprits, surtout qu’il fait vraiment peur, contrairement aux épisodes suivants (version cinéma et remake) où il ne deviendra qu’un enfant au teint très très pâle pas réellement flippant. Cet épisode que l’on connaît est donc une manière astucieuse de commencer le récit. La seconde histoire, elle aussi tirée du premier opus donc, nous montre la visite de la maison par l’agent immobilier qui veut vendre la maison. Quelques apparitions de fantômes assez flippantes au début, puis un rythme plus lent, parfois un peu trop même. Jusqu’au final, sympathique, mais n’ayant pas de réel impact émotionnel sur le spectateur, malgré la bonne idée générale. Après cette mise en bouche d’environ 30 minutes (tout de même, long pour un film d’à peine 1h10), le vrai récit, le nouveau film, commence. Dans la troisième histoire, nous suivons la famille de la jeune femme de la seconde histoire. Son frère et les parents. Commençant plutôt calmement, le rythme va lentement s’accélérer, mais sans non plus atteindre le niveau maximum de la peur qu’on pouvait attendre. Baisse de niveaux pour les nouvelles histoires ? Pas vraiment, la lenteur de début semble être un parti prit accentuant grandement les histoires suivantes. La suivante justement, plutôt classique, commence de la même manière, calmement, pour mieux nous tromper en amenant une belle frousse lors de son final, en seulement quelques secondes. Un coup de maître.
Les deux dernières histoires sont vraiment très courtes, environ 4 minutes chacune. Sans doute histoire d’accentuer le rythme, et donc la peur, puisque celle-ci va surgir rapidement dans des histoires commençant dans des lieux parfois banals (une école) ou connus (la maison). La première des deux histoires se passe dans une école, et est vraiment un summum de la peur. En quelques secondes, avec une apparition des plus flippantes, puis une poursuite dans les couloirs, la peur atteint son plus haut niveau. La dernière histoire n’est constituée que d’un plan séquence sur la maison, avec la voix off de deux jeunes filles, discutant, à l’intérieur. Pas flippant, mais assez astucieux en fin de compte pour boucler le film. Shimizu Takashi, réalisateur de toute la série mais également des géniaux Marebito et Tomie Rebirth, réalise un film maîtrisé visuellement, suivant les mêmes codes de narrations que le premier opus, et, aidé par la musique de Ashiya Gary (qui travailla aussi sur Tomie Rebirth et l’adaptation de Forbidden siren), analyse la peur et la retranscrit facilement à l’écran. Les sons produits par les fantômes, déjà vus et revus, n’empêche pas de savourer cette première suite pour ce qu’elle vaut : un excellent prolongement de l’univers avant de plonger dans les remakes, puis les remakes des remakes.
Les plus
Retrouver l’ambiance et la structure du premier film
La fin excellente
Ça fait franchement peur
Les moins
Le long prologue venant du premier film
En bref : Ju-On 2 réserve de bons gros moments de flippe, mais malheureusement quelques longueurs vers son milieu. Mais il faut tout de même reconnaître la maîtrise dans le domaine, surtout en DV.