LEGEND OF THE FIST: THE RETURN OF CHEN ZHEN (精武風雲-陳真) de Andrew Lau (2010)

LEGEND OF THE FIST: THE RETURN OF CHEN ZHEN

Titre original : 精武風雲-陳真
2010 – Hong Kong / Chine
Genre : Arts Martiaux
Durée : 1h46
Réalisation : Andrew Lau
Musique : Chan Kwong-Wing
Scénario : Cheung Chi-Shing et Gordon Chan

Avec Donnie Yen, Anthony Wong, Shu Qi, Huang Bo, Kohata Ryu, Akira et Yasuaki Kurata

Synopsis : Après avoir combattu en France durant la Première Guerre mondiale, Chen revient à Shanghai en prenant l’identité de Qi Tianyuan, un camarade tué au front. Chen participe à un mouvement de résistance clandestin pour arrêter l’envahisseur japonais en se déguisant en super-héros masqué. Devenu associé de Liu Yutian pour gérer le cabaret Casablanca, il tombe amoureux de kiki, qui se révèle être une japonaise. Pendant ce temps la rivalité de deux généraux Chinois, Zeng et Zhuo, est encouragée par le chef militaire japonais, le colonel Chikaraishi Takeshi.

Étrange projet que voilà. Étrange sentiment qui régnera durant toute la vision du métrage et ce jusqu’à son final. Il fallait s’en douter, avec Andrew Lau à la mise en scène, capable du meilleur (Infernal Affairs) comme du pire (la liste est longue), épaulé par Gordon Chan au scénario et à la production, qui récemment n’est plus franchement une valeur sûre (le moyen Painted Skin, le très mauvais King of Fighters) Néanmoins, on se retrouve dans le rôle de Chen et forcément, aux chorégraphies, avec Donnie Yen, ce qui nous promet au moins une bonne dose d’action, et le casting vient s’étoffer de la craquante Shu Qi ainsi que du grand et toujours aussi actif Anthony Wong. Première constatation néanmoins, Legend of the Fist est un mix assez étrange entre La Fureur de Vaincre avec Bruce Lee, Fist of Legend de Gordon Chan justement et du Frelon Vert (ou Black Mask, au choix). Car Donnie Yen reprend donc là le personnage joué par Bruce Lee, puis par Jet Li, et va se la jouer super héros masqué pendant la période d’après guerre mondiale (la première). Et ironiquement, dés que l’on pourra lui trouver une qualité, le métrage nous sortira le défaut de cette même qualité l’instant suivant, ou l’inverse. Ainsi, lorsque tout commence, on assiste à une scène surréaliste où en pleine guerre mondiale, en France, Donnie Yen sauve limite les alliés et ses compatriotes, seul, armé de couteaux et en flinguant tout le monde sans suer une seule goutte. Donnie est dieu, Donnie est invincible, longue vie à Donnie.

Surréaliste, câblée, cette scène a au moins le mérite de nous en donner pour notre argent, et à nous faire croire que la suite sera du même niveau. Ce n’est malheureusement pas le cas, et le film reprend après la guerre alors que le Japon commence à s’emparer progressivement de la Chine. Dès lors, on remarque des choses intéressantes à tous les niveaux. Le scénario dans un premier temps affiche des ambitions et de bonnes idées, permettant des trahisons, de l’action, un peu de manipulations et de faux semblants, avec une petite touche d’espionnage bien sympa. Malheureusement, à côté de ça, probablement pour gagner en rythme, le scénario prend des virages assez sévères pour nous amener en quelques minutes du point A au point C sans se soucier du point B. À savoir donc, nous montrer ce qu’il faut faire, puis l’accomplissement, et zapper tout le reste. Et ce dès le début, lorsque Anthony Wong, gérant d’un cabaret, se méfie de Donnie Yen, pianiste à première vue, puis l’instant d’après, en fait son meilleur ami, son associé, son bras droit. Pareil alors que le métrage nous propose de suivre la résistance Chinoise contre l’envahisseur Japonais, sa mise en image ne laisse place qu’aux plus gros clichés, avec des gentils très gentils et des méchants très méchants. Pas très subtil. Ce sera la même chose pour le reste, que ce soit la mise en image ou l’action.

Car si Andrew Lau est un bon directeur de la photo, sa mise en scène fait le plus souvent place à des effets de styles illisibles et gratuits. Legend of the Fist en regorge. Si bien que si on ne pourra pas renier un réel travail sur la photographie du film où les décors d’époque absolument sublime, la réalisation en elle-même pèche à bien des niveaux, à coups d’effets ratés ou encore de montage rendant l’action brouillonne et peu passionnante. Alors lorsque ces effets de styles s’invitent lors des scènes d’action, on est forcément déçu également. L’action, en plus de se faire plutôt rare, est parasitée par des effets rendant l’ensemble parfois inintéressant, voir anecdotique. Donnie Yen aura lui-même livré bien mieux en terme de chorégraphie, mais livre toujours un impressionnant jeu de jambes et se montre toujours aussi rapide. Dommage que la mise en scène ne sache pas mettre tout cela en valeur. Dans le genre film d’époque, Donnie Yen aura fait bien mieux sur IP Man. On sort fortement déçu de la vision de ce Legend of the Fist, avec une grosse impression de gâchis. Regardable, divertissant, mais dispensable.

Les plus

De sublimes décors

La scène d’ouverture

Des acteurs que l’on aime voir

Les moins

Scénario simple

Personnages stéréotypés

L’action décevante

La mise en scène

 

En bref : Legend of the Fist est une production décevante, où les bonnes idées côtoient les mauvaises.

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