EMBRASSE-MOI VAMPIRE (Vampire’s Kiss) de Robert Bierman (1988)

EMBRASSE-MOI VAMPIRE

Titre original : Vampire’s Kiss
1988 – Etats Unis
Genre : Comédie
Durée : 1h43
Réalisation : Robert Bierman
Musique : Colin Towns
Scénario : Joseph Minion

Avec Nicolas Cage, Maria Conchita Alonso, Jennifer Beals, Elizabeth Ashley, Kasi Lemmons, Robert Lujan et Jessica Lundy

Synopsis : Peter Loew se persuade d’être devenu vampire à la suite d’une morsure imaginaire. Il finit par ne plus distinguer la réalité du rêve, et croit pouvoir se soigner en terrorisant Alva l’une de ses secrétaires et en se faisant soigner par une psychanalyste, le Dr Glazer.

Embrasse-Moi Vampire est un film incompris, un film qui divise clairement les spectateurs, et qui pourtant, des années après sa sortie, a gagné un petit statut d’ovni, de film culte ! Au final, qu’il soit bon pour de vraies qualités cinématographiques ou non ne compte même pas, ce qui compte, c’est que certains voudront voir un film de vampires et ne vont pas comprendre ce qu’il se passe, tandis que d’autres y verront là une comédie avec un Nicolas Cage en roue libre comme jamais auparavant et se marreront devant tant de situations improbables. Oui, Embrasse-Moi Vampire, c’est un peu le Nicolas Cage show, alors que le film date finalement de 1988, alors que l’acteur monte, bien avant des succès comme Sailor et Lula, Leaving Las Vegas, Red Rock West, bien avant sa période dans le cinéma d’action comme Rock, Les Ailes de l’Enfer ou Volte Face. Oui, 1988, ce sont presque ses débuts, juste après Arizona Junior des frères Coen. Et entre les deux métrages, c’est un fossé. Même en terme de qualité, puisque la réalisation ici de Robert Bierman n’a rien d’inoubliable, que la musique de Colin Towns va en irriter plus d’un. Mais si on regarde Embrasse-Moi Vampire, ce n’est clairement pas pour réfléchir, mais pour se marrer un bon coup. Nicolas Cage joue donc un patron d’entreprise littéraire, et va voir sa vie basculer. À cause d’une morsure de vampire qui va le transformer en créature de la nuit ? Non même pas ! À cause du stress de la vie à New York, de sa solitude puisqu’il ne trouve pas l’amour, à cause du climat au sein de la société avec des clients voulant des contrats qui datent de la préhistoire.

Et Nicolas Cage, quand il stresse, et bien il pète un câble. Mais genre bien comme il faut. Une nuit avec une inconnue, une coupure le matin en se rasant, et son esprit lui dira que la jeune femme était une vampire et l’a mordu durant leurs ébats. À partir de là, notre brave Nic va devoir évacuer le stress, et survivre à sa nouvelle condition fictive de vampire. À savoir donc, porter des lunettes noires, surjouer un max, crier car il ne voit plus son reflet dans le miroir alors que nous le voyons très bien, et surtout, martyriser la nouvelle secrétaire au bureau, la pauvre Alva. On pourrait d’ailleurs renommer le film « Les Malheurs d’Alva » tant la pauvre va subir, et subir, et subir encore et toujours. Le brave Nic va lui demander de trouver un contrat vieux comme pas permis, et surtout mal classé, et ce fameux contrat va mettre sa vie, sa santé et la santé d’Alva en péril. C’est con ? Oui, mais c’est totalement assumé. Ou alors le réalisateur s’est rendu compte que le scénario n’était pas bon et a demandé à l’acteur de livrer la performance la plus over the top possible pour changer cette mauvaise série B en comédie. Toujours est-il que voir l’acteur martyriser la jeune femme en faisant ses grands yeux, ou encore la courser à travers tout le bureau jusque dans les toilettes des dames, ça m’a fait rire.

Alors que ces situations déjà over the top et improbables se retrouvent vite multipliées par 10 (voir 100), le résultat est proprement hallucinant. Les séances chez le psy où Nicolas Cage récite l’alphabet en gueulant et faisant de grands gestes, les passages chez Alva où Nicolas Cage l’attendrira avant de redevenir un enfoiré encore pire qu’avant car hey, « retrouver ce contrat est un boulot ingrat qui ne conviendrait à personne d’autre » ! Quand on a alors l’impression que le film a touché le fond et ne parviendra plus à se renouveler, voilà que la meilleure trouvaille scénaristique arrive. S’il est un vampire, pourquoi notre personnage n’a-t-il pas de dents pointues ? Pas grave, un passage chez un petit marchand chinois, 3,75 dollars plus tard et le voilà avec un dentier tout blanc tout moche tout rigolo, et il passera le reste du film avec… Alors oui, Embrasse-Moi Vampire, cinématographiquement, c’est plutôt le néant. Filmé platement, scénario nawak, interprétation over the top, même pas un film fantastique au final ! Mais Embrasse-Moi Vampire, c’est aussi une prestation énorme de Nicolas Cage, des moments tous plus WTF les uns que les autres. Le film finalement ne tient debout que grâce à l’acteur qui n’a aucunement peur du ridicule, pas même en mettant son canapé à l’envers pour simuler un cercueil… Certains détesteront, d’autres en feront leur film de chevet, mais une telle œuvre, il faut au moins le voir une fois !

Les plus

Nicolas Cage

Les situations WTF

Les moins

Sans Nicolas Cage, tout le monde aurait oublié le film

 

En bref : Embrasse-Moi Vampire est une curiosité. Aucunement un film fantastique, mais juste une comédie nawak. Un film où on se dit que parfois, lorsque l’on croise un pauvre type qui parle tout seul dans le métro, ce serait tellement plus fun si c’était Nicolas Cage !

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading