Titre original : 求愛敢死隊
1988 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h31
Réalisation : Wong Jing
Musique : Sherman Chow
Scénario : Wong Jing
Avec Eric Tsang, Stanley Fung, Nina Li Chi, Wong Jing, Maggie Cheung, Ellen Chan et Sandra Ng
Synopsis : Tan est un animateur de radio donnant tous les jours des conseils de cœur. Devant intervenir lors d’une tentative de suicide, il va faire la connaissance de 3 célibataires qu’il va décider d’aider, contre rémunération bien entendu. Il devra aider le vulgaire et peu patient Fei Changfan, l’efféminé qui ne pense qu’à manger Xin Jiejing et le très timide He Matong.
Wong Jing est un cas spécial, réalisateur opportuniste aimant mettre en avant des jolies filles et épuisant des filons qui ont fait recettes. How to Pick Girls Up ! fait parti de ces métrages là. Dans les années 80, les comédies HK mettant en scène des hommes courant après les filles sont nombreuses, très nombreuses. Et en cette fin d’année 80, la Shaw Brothers, célèbre studio, est en sérieuse panne d’inspiration et a du mal à s’en sortir, face à la concurrence. Avec Wong Jing à la mise en scène, ils se lancent eux aussi dans ce genre de comédies, et depuis le temps, le tour a pourtant été fait. Sauf qu’en général, plusieurs hommes se lancent en quête et se fixent une seule et unique fille comme objectif. Dans le genre, on retiendra, outre plusieurs comédies déjà réalisées par Wong Jing (dont My Romancing Star, avec déjà Maggie Cheung au casting), la saga des My Lucky Stars de Sammo Hung. Mais ici, Wong Jing voit les choses en grand. Trois apprentis dragueurs et un homme à femmes, et donc, forcément, 4 jeunes femmes. Oui, vous avez bien lus, le casting féminin est à la hausse, bien entendu, cela n’apporte pas de grande nouveauté à un genre déjà épuisé, mais permet juste de multiplier le casting féminin et ainsi d’attirer le spectateur masculin, et de multiplier les situations, souvent stupides et « out of the world », pour notre plus grand plaisir. Car à défaut de livrer une comédie intelligente (on parle de Wong Jing quand même) ou innovante (on parle encore une fois de Wong Jing), le bougre livre un film divertissant où on ne voit pas le temps passer, et en soit, c’est déjà énorme, et ce que l’on recherche dans une comédie de ce genre.
How to Pick Girls Up ! nous invite donc à suivre 4 hommes un peu ratés, pour des raisons différentes. On trouve donc Stanley Fung, fidèle à lui même, dans le rôle de Fei. Il est déjà habitué à ce genre de productions, étant déjà dans les My Lucky Stars, mais également d’autres métrages de Wong Jing, tout comme de Sammo Hung. Il joue l’excité de service, qui s’emporte pour un rien, comme le prouve l’hilarante scène d’ouverture dans laquelle il s’embrouille avec ses beaux parents et vire tout le monde de chez lui. Soucis, il n’est pas chez lui mais chez sa belle famille. Dans le rôle de Xian, petit gros à lunettes qui adore manger et est efféminé, on trouve nulle autre que Wong Jing lui même qui s’amuse à cabotiner. Dans le rôle du timide, on trouve le petit jeunot Wilson Lam, qui débutait alors en 1988, et n’a jamais brillé d’une grande carrière. Et, idée pour le moins surprenante, on trouve dans le rôle du présentateur radio dragueur qui attire toutes les filles… Eric Tsang. Oui oui, Eric Tsang, petit gros connu pour des rôles dans par exemple Infernal Affairs, et pour avoir coréalisé en 1986 Mister Dynamite avec Jackie Chan. Peu plausible, mais cela ajoute un côté dérisoire au film. Et pour leur faire face, le casting féminin n’est pas en reste. Elizabeth Lee, Chingmy Yau, Ellen Chan, Maggie Cheung et Sandra Ng se partagent en effet l’affiche, et autant le dire, elles sont toutes aussi mignonnes les unes que les autres, et elles s’en donnent toute à cœur joie pour cabotiner, comme le casting masculin. Avec tous ces personnages, tous bien différent, Wong Jing peut se faire plaisir, et n’en rate pas une d’ailleurs. Les situations comiques s’enchaînent rapidement, elles sont souvent stupides et surréalistes, mais font rire de bon cœur.
Bien entendu, le métrage n’est pas crédible un seul instant, tant les personnages masculins sont des loosers et tant les filles semblent totalement hors de leurs portées. Sauf que là, on est dans le cinéma de Wong Jing, et tous ces détails ne sont pas bien importants. Non, ce qui compte, c’est comment les gags arrivent à l’écran les uns après les autres. Les situations sont en général très plaisantes et amusent, tant les personnages osent un peu tout et n’importe quoi. Voir Stanley Fung prisonnier d’une machine à baffes ou bien se faire passer pour un handicapé mental pour avoir des câlins fait rire, assurément. Les autres personnages ne sont pas laissés derrière, même si certains verront leur traitement simplifié (Wilson Lam par exemple). Ainsi, Wong Jing lui même se retrouvera sur scène à faire une chorégraphie alors que sa tenue contient du poil à gratter (oui, ça ne vole pas haut, mais ça fait rire, c’est l’important) ou Eric Tsang draguant tout ce qui bouge, jusqu’à ce que cela se retourne contre lui. Au niveau du casting féminin, c’est plutôt le minimum syndical, on ne leur demande que d’être jolies et potiches à l’écran, sauf pour Maggie Cheung, qui elle, volera dans son « couple » la vedette à Wilson Lam, en se faisant passer pour une femme ayant du mal à parler, ayant un enfant dont le père serait mort dans une bagarre de rue. Bien entendu, comédie oblige, tout est bien qui finit bien, ce qui n’a franchement ni queue ni tête, mais là n’est pas le sujet. A la fin, les hommes sont heureux, parviennent à séduire la femme de leurs rêves, bien qu’ils soient vulgaires, timides, manquent d’assurance ou ne peuvent s’empêcher d’aller voir ailleurs. En terme de comédie, Wong Jing livre un très honnête travail, rythmé et drôle.
Les plus
Des situations bien trouvées
On rigole bien
Un casting féminin attractif
Les moins
Ça surfe sur le succès de ce genre de comédies
Pas exceptionnel non plus
En bref : Une comédie avec des gags parfois bien trouvés et un casting, aussi bien masculin que féminin, qui s’en donne à cœur joie pour cabotiner. Un agréable moment.