Titre original : Lucky Stars Go Places – 最佳福星
1986 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h35
Réalisation : Eric Tsang
Musique : Violet Lam et Sharman Chow
Scénario : Barry Wong
Avec Andy Lau, Alan Tam, Kent Cheng, Anthony Chan, Billy Lau, Maria Tung, Sammo Hung, Karl Maka, Sylvia Chang, Walter Tso, Richard Ng, Stanley Fung et Eric Tsang
Synopsis : On propose aux fameux Lucky Stars une nouvelle mission, plus dangereuse, en enquêtant sur une mystérieuse affaire de trafic d’armes entre deux gangs. Mais toute l’équipe ne rempile pas, et de nouveaux membres vont être recrutés…
Et ça continue. La saga des Lucky Stars avait su jusque là garder toujours un excellent niveau, et ce depuis le tout premier opus en 1983, connu en France sous le nom de Le Gagnant. Un excellent premier opus où l’on pouvait se délecter de scènes cultes et d’acteurs en grande forme. En effet, Sammo Hung, Richard Ng, Stanley Fung, Jackie Chan et quelques autres étaient de la partie. Les deux premières suites, connues en France sous le nom Le Flic de Hong Kong 1 et 2. Deux excellentes suites, ou Yuen Biao fait plus que de la figuration (contrairement au Gagnant) et où Eric Tsang rejoint l’équipe. Succès oblige, une suite débarque dès 1986, inédite pendant un long moment en France, et de nombreux changement sont effectués. Sammo Hung, qui coécrivait, réalisait, produisait, chorégraphiait et jouait dans tous les précédents opus, semble se désintéresser de la série. Il ne touche ainsi pas au scénario, signé Barry Wong, et laisse la mise en scène à Eric Tsang. Le casting change malheureusement lui aussi, et ça s’en ressent. Pour cette nouvelle mission donc, les Lucky Stars, nouvelle version, doivent apprendre pendant trois jours diverses techniques de combats et de camouflages afin d’être prêt à démanteler un trafic d’armes à base de diamants. Yum Yum (Maria Tung) est chargée d’entraîner la nouvelle équipe pendant trois jours avant que la mission ne commence. Le principe, qui fonctionnait à merveille jusque là sur trois films, qui fonctionnait pourtant sur la base très simple du « on prend les mêmes et on recommence » change quelque peu, pour un résultat peu glorieux. On se retrouve donc devant un « on change les personnages mais on recommence quand même » qui lasse tant le nouveau casting n’a absolument pas le même charme que dans les précédents métrages.
Après une rapide introduction nous présentant le grand méchant (Japonais) de l’histoire, la police fait immédiatement appel au grand Sammo Hung pour voler des diamants afin qu’une vente d’arme n’ai pas lieu. Bien entendu, il accepte immédiatement, car comme dans la majorité de ces rôles et dans les précédents opus, il a grand cœur et ne peut dire non. Le début du métrage commence même plutôt bien, Sammo retrouvant une amie d’enfance depuis mariée avec un policier, et les deux vont se bouffer le nez et tout faire pour embêter l’autre. Les scènes dans le commissariat sont l’occasion de voir dans un petit rôle le petit Wong Jing. Le début amuse un tant, et on arrive alors à la meilleure scène du métrage, où l’on retrouve dans le fameux appartement toute la fameuse équipe. Richard Ng, Stanley Fung, Eric Tsang et les autres sont à nouveau réunis, se moquent du petit Sammo comme d’habitude, on est content, et LÀ, C’EST LE DRAME. Passé cette scène, Sammo doit former une nouvelle équipe, et le casting des précédents métrages disparaît alors totalement de l’écran. Jackie Chan et Yuen Biao ne rempilent pas non plus pour la partie action du métrage. Place au nouveau casting, à grand coup de Alan Tam (Mister Dynamite, justement coréalisé par Tsang, Love Soldier of Fortune), Andy Lau (A Moment of Romance, God of Gamblers 2, Infernal Affairs 1 et 3) ou encore Kent Cheng (Crime Story, Il Était Une Fois en Chine). Un casting certes de valeur sure, mais qui ne va jamais vraiment fonctionner. La première partie du métrage s’axe totalement sur la comédie, la nouvelle équipe va devoir être entrainée par Maria Tung, et bien entendu, ils vont tous vouloir la draguer, les uns après les autres (ou tous à la fois). Une avalanche de gags plus ou moins réussis vont alors traîner le film vers le bas, tant l’ensemble semble la plupart du temps forcé. Même le pauvre Sammo Hung disparaît de cette partie, laissant le nouveau casting en roue libre et tenter tout et n’importe quoi, comme les attouchements lors de l’entraînement au combat, ou simuler une fuite de gaz pour avoir du bouche à bouche. Le casting change, mais les gags restent les mêmes, tout comme les personnages. On a encore un personnage enrobé, la pauvre victime qui se prend tous les coups, le peureux, celui qui a toutes les idées. Rien de neuf, et le film coule sérieusement.
Occupant la majeure partie du métrage, la grande partie comédie déçoit énormément, malgré quelques sourires par ci par là, et on finit par s’ennuyer profondément et à espérer le retour de l’équipe originale, qui ne reviendra pas. Outre son début prometteur (quand Sammo Hung est à l’écran, et dans la courte scène des VRAIS Lucky Stars), le film parvient enfin à se rattraper dans sa dernière demi-heure, car entre les deux, on ne trouve rien à véritablement sauver du métrage. Le final justement, nous propose enfin un peu d’action, le retour de Sammo Hung à l’écran, et avouons le, cela sauve le métrage qui peinait à intéresser. Sammo en profite pour caser lors d’une scène de comédie un petit clin d’œil à son film Heart of Dragon (First Mission en France) tourné la même année, avant de nous offrir avec son retour à l’écran notre quotas d’action et d’acrobaties, lors de nouvelles embrouilles avec la police qui va lui valoir de se retrouver à l’asile (une scène très sympa) avant de venir à la rescousse de la nouvelle équipe de bras cassés lors du très sympathique mais bien trop court combat final. Une chose est sure, c’est que ce Lucky Stars Go Places est une amère déception, avec son gros ventre mou, son nouveau casting pas très convaincant (malgré de bons acteurs) et son manque d’originalité. Même passé la déception de perdre le casting de base de la saga, le film ne parvient jamais à décoller et nous offre un spectacle qui ne donne pas franchement envie de se plonger dans les opus suivants.
Les plus
Le début plutôt amusant (Sammo Hung à l’écran, caméo de Wong Jing)
Le combat final sympa
Les moins
Le nouveau casting
Le manque d’originalité
Le milieu du film, peu convaincant
En bref : Un quatrième opus décevant pour les Lucky Stars. L’ancien casting ne fait que de courtes apparitions, Sammo Hung est en retrait, et on rigole rarement.