RESURRECTION de Russell Mulcahy (1999)

RESURRECTION

Titre original : Resurrection
1999 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h48
Réalisation : Russell Mulcahy
Musique : Jim McGrath
Scénario : Brad Mirman d’après l’histoire de Christophe Lambert et Brad Mirman

Avec Christophe Lambert, Leland Orser, Robert Joy, Barbara Tyson, Rick Fox et David Cronenberg

Synopsis : Chicago. L’inspecteur John Prudhomme n’a que trois semaines pour stopper un serial killer aux obsessions mystiques qui mutile atrocement ses victimes. Son projet ? Préparer l’évènement du Messie et reconstituer le corps du Christ pour Pâques, le jour de la résurrection…

Resurrection, c’est les retrouvailles entre Russell Mulcahy, réalisateur autrefois de bons films tels Highlander ou Razorback, et de Christophe Lambert, qui jouait justement dans Highlander, et qui n’a depuis fait que jouer dans toute une série de nanars ou de navets, avec parfois quelques films sortant du lot (Nirvana et Mortal Kombat dans une moindre mesure). Le film ne brille pas d’une belle réputation, et pourtant, on aura vu bien pire, que ce soit dans la filmographie de Mulcahy ou de Lambert. Fait d’ailleurs assez exceptionnel, Lambert semble vouloir donner vie à son personnage et nous livre un jeu tout à fait différent de ce qu’il faisait jusque là, et même si ce n’est pas encore ça, on ne sera que ravit de ne pas entendre son fameux rire dans un de ses films. Peut être l’acteur était-il plus motivé vu qu’il a écrit le scénario et co-produit le film en question. Finalement, le plus gros défaut de Resurrection, c’est de se rapprocher énormément dans sa trame de Seven de David Fincher. On trouve beaucoup de points similaires entre les deux métrages, mais pourtant, ce n’est pas une raison pour bouder le métrage, puisque Resurrection est correctement emballé et surtout sans temps morts et n’hésitant pas à montrer les meurtres, tous plus visuels les uns que les autres. Les dix premières minutes commencent fort, avec outre la présentation du personnage de John (Lambert), détective peu aimé par ses collègues, deux meurtres sont déjà là. Tourné en peu de temps, la réalisation opte pour de nombreux plans séquences, filmés caméra à l’épaule, style parfois tremblotant, et Mulcahy utilise parfois des objectifs déformants. Effets finalement peu utiles, mais avouons le, rendant plutôt bien à l’écran. John et son collègue Andrew (Leland Orser) découvrent un cadavre, dans une petite maison. L’homme est ligoté à une chaise, et a eu un bras arraché. Avec du sang, un message à été écrit sur la fenêtre : « Il arrive ». La caméra s’attarde sur le cadavre, le tout est montré sans détour, en gros plan. Le tueur, comme souvent dans les thrillers, a laissé un indice à la police. Ici, il s’agît d’une clé, qui va mener John dans un jardin botanique où il va trouver un nouveau cadavre. Le ton est donné, la course poursuite entre la police et le tueur peut commencer, avec l’aide du FBI.

Resurrection fait dans le classique, mais tant qu’il le fait bien, où est le problème ? Les raisons de ces meurtres sont très rapidement trouvées par notre détective, souffrant d’un lourd passé (la mort accidentelle sous ses yeux de son propre fils). Le tueur, sorte de fanatique religieux, cherche à démembrer ces victimes pour reformer le corps du Christ le jour de sa résurrection, à Pâques, un membre par semaine. A partir de là, John a suffisamment d’indices pour deviner les victimes (le tueur prenant des personnes ayant des noms d’apôtres), mais la course contre la montre continue, car outre les recherches, encore faut-il arriver avant le tueur, et surtout, parvenir à l’arrêter. Les atrocités vont alors aller de pire en pire, toujours sans nous épargner le moindre détail. Les effets spéciaux du film sont d’ailleurs très réalistes, et on plonge sans soucis dans cet univers sombre. La découverte d’un corps sans tête posé sur les toilettes dans les bas fonds de la ville de Chicago fait son petit effet. Mais outre l’aspect thriller et course poursuite, Resurrection ne mise pas tout là dessus, mais également sur son personnage principal, John Prudhomme. En effet, suite à la mort de son fils, celui ci a perdu la foi, et ne croit plus en rien, et le voir poursuivre un tueur souhaitant la résurrection du Christ est assez paradoxal pour lui. Il ira pourtant voir un prêtre pour obtenir quelques informations, prêtre joué par David Cronenberg himself. Une courte apparence faisant plaisir. Comme dans Seven, rapidement, le tueur va essayer de s’en prendre à John, sa famille, ses collègues. Rien de bien original, mais cela reste diablement efficace sur toute la durée, et finalement, on en demandait pas plus au tandem Lambert/Mulcahy, puisque aucun des deux n’a fait grand chose de passionnant depuis belles lurettes. L’enquête avance, doucement, les indices arrivent, les meurtres se succèdent, on aura aussi droit à l’arrestation quasi réussie du tueur, qui échappe aux griffes de la police.

Si un peu plus d’originalité aurait été la bienvenue, tant au niveau du scénario (classique mais efficace, tandis que les dialogues sont parfois peu inspirés) que de la mise en scène de Mulcahy, honnête, mais parfois gratuite et choisissant la facilité, le reste alterne le bon et le moins bon. La photographie et les maquillages du film sont de très bonnes factures, si bien que l’on se sent concerné par l’action qui se déroule, la découverte des corps, les différents lieux visités. Le tout est sombre et de nombreuses scènes se déroulent sous la pluie, donnant une ambiance particulière, peu originale mais prenante. Les acteurs eux semblent y croire et se donnent à fond. Lambert étonne par la différence avec le genre de rôle qu’il a tenu jusque là, en flic dont le couple est au bord de la dérive et rongé par les remords, Leland Orser est comme souvent dans le bon ton, même si on l’aura vu en meilleure forme dans des rôles un peu déjantés (Very Bad Things par exemple), tandis que Robert Joy est impressionnant de retenue. Outre le manque d’originalité, le seul véritable bémol du métrage pour le genre dans lequel il s’engouffre (le thriller sombre et sanglant) est sa bande son, très discrète et peu marquante. Le thème musical d’ouverture est lui même sans surprise. On regrettera aussi que passé certaines révélations, le rythme du métrage s’accélère un peu trop rapidement pour arriver au dénouement, mais Resurrection demeure une bonne surprise, passée inaperçue à sa sortie, souvent comparé à Seven la plupart du temps, mais qui fait passer un bon moment, pas prise de tête, simpliste et efficace.

Les plus

Une honnête réalisation
Rythmé
Prenant à défaut d’être original

Les moins

Peu original
Une bande son trop discrète

En bref : Course contre la montre, meurtres, action, intrigue tordue, le tout dans une ambiance sombre et sanglante, peu originale, mais prenante et correctement emballée.

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