LES ASSOCIÉS (縱橫四海) de John Woo (1991)

LES ASSOCIÉS

Titre original : Once a Thief – Jung Waang Sei Hoi – 縱橫四海
1991 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h48
Réalisation : John Woo
Musique : Violet Lam
Scénario : John Woo, Clifton Ko et Janet Chun

Avec Chow Yun-Fat, Leslie Cheung, Cherie Chung, Kenneth Tsang, Paul Chu, Wu Fung et Pierre Yves

Synopsis : Depuis leur plus jeune âge, Joe, Jim et Jerry ont été élevés ensemble. Ils forment aujourd’hui un trio de voleurs intrépides qui écument les musées d’Europe. Lorsqu’ils décident de prendre leur retraite, ils déclenchent la fureur de leur père adoptif, qui est aussi leur commanditaire principal…

En 1991, la carrière de John Woo va mal. Sa société va mal également. Il doit se remettre de l’échec commercial et critique de son chef d’œuvre, Une Balle dans la Tête. Pas question d’enchaîner sur un nouvel échec qui pourrait le couler définitivement et mettre un terme à sa carrière. C’est dans ses conditions que naquit Once A Thief, Les Associés en France. Un film important dans la carrière de John Woo, mais en terme de qualité, une œuvre mineure. Dans le métrage, tout est fait pour rapporter de l’argent, et plaire au plus grand nombre. Le film est tourné en un temps record, et doit sortir pour les fêtes de nouvel an. Au casting, des têtes bien connues qui plaisent au public, et surtout, une réunion de famille pour les acteurs du plus grand succès de John Woo à Hong Kong : A Better Tomorrow (Le Syndicat du Crime). Pour les thèmes, c’est un peu la même chose, le film traite de la famille, et les trois personnages principaux sont comme frères et sœur. Rien de neuf, sauf qu’au niveau du ton général du film, John Woo retourne à un ton plus léger, comme dans les comédies dans lesquelles il a débuté. Et le film fonctionna, plaisant à un large public, et rapportant assez d’argent à John Woo pour le remettre sur les rails, et pour livrer l’année suivante Hard Boiled (A Toute Épreuve). Heureusement, sans ça, la carrière du réalisateur ce serait sans doute arrêtée sur ce Once A Thief, et donc, sur une note plutôt négative, bien que le spectacle ne soit pas non plus désagréable.

Dans son métrage donc, John Woo nous invite à suivre les aventures de trois personnages, élevés ensembles dès leur plus jeune âge. Chow Yun-Fat (The Killer, A Better Tomorrow), Leslie Cheung (A Better Tomorrow, Histoires de Fantômes Chinois, Happy Together) et Cherie Chung (Le Gagnant, Pekin Opera Blues), qui termina d’ailleurs sa carrière après ce film, sont les acteurs principaux. Voleurs professionnels, ils n’hésitent pas, comme toujours chez John Woo depuis 1986, à faire parler les armes. Car comme dans Just Heroes, John Woo va ici s’amuser à mixer comédie et action. Sauf que l’aspect action sera bien en retrait, malgré une maîtrise qu’on lui reconnaît, pour se focaliser sur l’aspect comédie, dès le début. Pourtant, on retrouve bien des éléments des anciens films de John Woo. L’ultime travail à faire avant de se retirer comme dans The Killer, Chow Yun-Fat qui se retrouve handicapé, rappelant son sort dans A Better Tomorrow, et bien sûr, l’amitié et la famille, comme toujours. Leslie Cheung revient après le film cité dans le rôle du frère, de Chow Yun-Fat cette fois-ci. John Woo ajoute à son récit deux pères adoptifs, l’un bon, se préoccupant toujours de ses enfants, joué par Paul Chu (The Killer), alors que l’autre se situe de l’autre côté, et donne du travail à ses « enfants », joué par Kenneth Tsang (The Killer également, mais aussi A Better Tomorrow). Tous les thèmes sont là oui, les clins d’œil également, mais au delà de ça, il faut bien avouer que Once A Thief prend trop souvent la voie de la comédie facile et souvent un peu lourde.

Les gags sont très nombreux, parfois un peu lourds et grotesques, mais parviennent par moment à nous tirer quelques sourires. Chow Yun-Fat, lui, conscient de l’aspect comique du film, en rajoute une couche, en étant quasi totalement en roue libre. S’il reste comme à son habitude classe, comme toujours chez John Woo (mais aussi chez Ringo Lam), il cabotine à fond, allant jusqu’à nous interroger sur la direction d’acteur de John Woo dans le dit métrage. Lorsqu’il simule de présenter une émission de radio pour les enfants devant son père adoptif, il s’en donne à cœur joie et en fait des tonnes. Si l’action se fait un peu plus rare que d’habitude, sans doute la faute au budget et au temps de tournage, elle détonne dans un premier temps, puisque nous retrouvons toutes les figures de styles chères au réalisateur… jusqu’au final où John Woo se fait plaisir et mixe l’action à la comédie pour nous offrir une scène totalement folle et abstraite, qui ne sera sûrement pas du goût de tout le monde. Pourtant, John Woo nous avait déjà mit sur la voie un peu plus tôt, avec Chow Yun-Fat participant à des scènes d’action en fauteuil roulant, mais le final dépasse alors toutes les « espérances ». Si bien qu’au final, il est assez dur de savoir quoi penser du métrage dans son intégralité. Mixant le style de John Woo avant 1986 (avec la comédie) et après 1986 (pour le polar et l’action), Once A Thief est un mix assez hybride, gentillet surtout, qui a constamment le cul entre deux chaises, d’où une impression de gâchis arrivé en fin de métrage.

Les plus

Quelques bonnes scènes d’action
Divertissant
On rigole parfois devant tant de bêtises

Les moins

Chow Yun-Fat en fait vraiment trop
Parfois lourd dans l’aspect comédie
Inoffensif

En bref : Les Associés est un produit commercial divertissant, parfois lourd, et c’est tout. Il ne faut pas chercher plus loin.

3 réflexions sur « LES ASSOCIÉS (縱橫四海) de John Woo (1991) »

  1. Encore une fois, excellente critique ! Un petit film sympathique que j’ai découvert il y a quelques mois grâce aux soldes à la FNAC.
    La fin est vraiment excellente !! La scène avec les bébés aussi.lol.
    Par contre, dans l’édition HK, il y a un second film que je n’ai toujours pas vu.

    1. Merci 🙂 Oui sympathique, après j’avoue ne pas être fan, je lui préfère justement l’autre film du coffret, JUST HEROES, malgré quelques défauts également. Donc je te le conseille vivement 🙂

      1. Si j’arrive à décrocher de Kamen Rider Agito, je matte le film ce soir ! Merci pour le conseil !!

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