Titre original : Evil Ed
1997 – Suède
Genre : Gore
Durée : 1h33
Réalisation : Anders Jacobson
Musique : –
Scénario : Anders Jacobson, Göran Lundström et Christer Ohisson
Avec Johan Rudebeck, Per Löfberg, Olof Rhodin, Camela Leoerth et Gert Fylking
Synopsis : Edward, jeune homme sage et réservé, est engagé comme monteur chez un producteur de films d’horreur. Son travail consiste à expurger les scènes les plus sanglantes et provocatrices des films “gore”. Mais peu à peu, les images d’horreur qu’il visionne commencent à imprégner son cerveau… Edward, en proie à d’horribles hallucinations, va devenir encore plus maléfique que les personnages qu’il visionne !
Evil Ed, c’est un film fait par un passionné du cinéma de genre, pour les fans du genre. Aucun doute là dessus, puisque la mise en abîme tout comme les nombreux, très nombreux clins d’œil sont énormes et présents du début à la fin. Le film prend des aspects de farce gore et potache dés les premiers instants, qui va en irriter certains et en faire jubiler d’autres. Il faut dire que sa scène d’ouverture frappe fort en surjeu des acteurs, tous en roue libre totale, mais également en gore et humour bon enfant. Un monteur de films d’horreur pète les plombs (littéralement), en criant et surjouant, et alors que son patron ouvre la porte, celui-ci se fait exploser la tête avec une grenade. Giclées XXL sur les murs et sur le producteur, qui, après s’être nettoyé les lunettes (très important), lancera un « tu es viré ! ». Du grand art, qui montre le ton décomplexé du film. Puis on nous présente notre anti héros, Ed, qui va devenir monteur pour ce dit producteur, sur des œuvres Z totalement décomplexées, et surtout extrêmement gore.
Ce qui frappe en premier dans Evil Ed, ce sera la qualité de ses nombreux effets gore. On sent que le budget n’est pas bien élevé, mais l’équipe s’est grandement appliquée et on trouve des effets parfois plus réussis que dans des petites séries B sérieuses de l’époque. Assez étonnant, surtout que ces effets sont plus que nombreux, les moments gore s’enchaînent sans nous laisser de répit. Bon point. Le ton est toujours comique, puisque les films qu’Ed devra monter seront des séries Z. Ed justement, parlons en. Un personnage timide, réservé, assez mal joué (ben oui, le film est une comédie Z, tout est dans le ton), qui va rapidement perdre sa santé mentale à force de monter ce genre de films, voir des démons, des petits monstres dans le frigo, et va se mettre à buter tout le monde. Les clins d’œil aux films cultes sont légions, tout le temps, partout. Outre des affiches de films un peu partout (La Mouche, Evil Dead 2, Prince des Ténèbres et j’en passe), on aura droit à quelques dialogues cultes bien connus, provenant par exemple de La Nuit des Morts Vivants. Oui, pour le fan du genre, Evil Ed est un peu un condensé, un best of, un hommage bon enfant. On aura même droit donc à un petit monstre dans le frigo nous rappelant ces petites séries B issues du succès de Gremlins (Ghoulies, Critters et tout ça). Le problème d’Evil Ed, c’est qu’au delà de cet hommage constant et de cet amour du genre, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
C’est souvent très mal joué, et le film ne raconte pas grand-chose, si bien qu’il pourra entre deux scènes ennuyer. Le réalisateur, également coscénariste, offre parfois quelques bons plans et s’appliquent à créer une ambiance (avec énormément de filtres bleutés), il ne parvient pas à masquer son manque de consistance au delà de l’hommage. Amusant au début, cet aspect devient gênant dans la seconde partie du film, où pour atteindre la durée réglementaire des 1h30, il rajoute artificiellement des personnages à son intrigue, des personnages qui sortent d’on ne sait pas trop où. Ed devient fou, tue son employeur, et ça aurait pu s’arrêter là. Mais non, il reste encore 40 minutes. On nous rajoute donc deux voleurs armés de mitrailleuses qui débarquent sans prévenir dans la maison (pourquoi cette maison, pourquoi cette nuit là, on n’en sait rien), puis un final dans un hôpital avec un commando de militaires pour éliminer Ed. Commando qui bien entendu, visera la plupart du temps à côté, même à bout pourtant et dans un couloir vide, avant un hommage ultime mais au western cette fois. Oui, Evil Ed demeure sympathique même s’il tourne rapidement à vide. Un défouloir gore pour le fan et le fan seulement, qui pourra s’amuser du film et de ses défauts.
Les plus
Sacrément gore et bien fichu dans ces effets
Les hommages, nombreux
Quelques idées barrées
Johan Rudebeck qui surjoue à fond
Les moins
Très limité
Dernière partie de remplissage
Mal foutu par certains aspects
En bref : Evil Ed s’adresse avec un second degré constant aux fans du genre. Œuvre référentielle uniquement, il perd de son intérêt sur la fin mais demeure sympathique.