DEAD RISING (屍病汚染 DEAD RISING) de Inafume Keiji (2010)

DEAD RISING

Titre original : 屍病汚染 DEAD RISING
2010 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h23
Réalisation : Inafume Keiji
Musique : –
Scénario : Inafume Keiji
Avec Yoshida Daiki, Yazaki Hiroshi, Ando Hijiri et Nishijima Michi

Synopsis: Les zombis ont envahis le monde, encore une fois. Mais heureusement, un vaccin, appelé Zombrex, existe. Deux frères, dont le petit frère, Shin, est en chaise roulante, trouvent refuge dans un entrepôt, où se sont déjà réfugiés certains employés, une prostituée. Et Shin et son frère ne sont pas les bienvenus.

Dead Rising, le film, est un pur produit de V-Cinéma, qui a été réalisé pour coïncider avec la sortie sur X-Box 360 du nouveau jeu de Capcom, Dead Rising 2. A la mise en scène et au scénario, surprise, on trouve Keiji Inafume, responsable Capcom, qui se laisse tenter donc pour la première fois à l’expérience cinématographique. Au départ prévu pour être un court métrage, Dead Rising est finalement un long métrage d’1h20, un projet difficile tant on sait que les adaptations de jeux vidéos ne donnent jamais vraiment de bons films (Silent Hill et Forbidden Siren dans une moindre mesure sont des exceptions). Tout amateur de jeux d’horreur garde encore en mémoire les 4 opus de la saga Resident Evil. Mais entre les mains de Capcom et tourné au Japon avant tout pour le public japonais, Dead Rising à déjà plus de chances de plaire au public. Enfin avait, puisque n’ayant jamais joué au jeu vidéo, j’ai pu lire sur divers sites que le film ne reprenait finalement que peu d’éléments du jeu. Pourtant, l’ambiance qui règne tout le long du métrage nous rappelle bel et bien que nous avons affaire à un jeu vidéo, puisqu’après une scène d’introduction pour ainsi dire banale, le film nous montre enfin son mécanisme, sa structure narrative et visuelle.  L’histoire se focalise donc sur Shin, un handicapé en chaise roulante, qui s’est réfugié avec son grand frère dans un entrepôt, où ils sont dés le départ aux prises avec des employés, eux aussi réfugiés ici, et s’amusant à dégommer les zombies depuis le toit. Première constatation, le film est en vue subjective, et dans une des premières scènes, Shin joue au jeu vidéo Dead Rising dans sa chambre. Oui, nous sommes bien devant une adaptation. Le fait que le film se déroule en vue subjective est d’ailleurs une excellente idée quand elle est bien exploitée, qui nous place bien à la place du personnage (voir le récent Enter The Void). Et pour mieux comprendre comment les personnages en sont arrivés là, le film reviendra souvent en arrière pour nous montrer, tout d’abord le passé de Shin et son frère, puis d’un autre personnage qui arrivera par la suite dans l’histoire. Ces flashback, procédé purement cinématographique, sont eux tournés normalement.

Durant sa première demi-heure, malgré un manque de budget évident, le film fait totalement illusion, diverti, et ses choix s’avèrent plus que plaisants. Inafume, pour son tout premier film, s’en sort plus qu’avec les honneurs, dans sa gestion des plans séquences, du rythme et de sa narration, bien que limitée à quelques personnages et à un lieu unique. Malheureusement, ça ne va pas durer tout le temps, puisque sans doute fier de s’en sortir et des procédés qu’il utilise dans le métrage (la vue subjective, les flashbacks), il en oublie au départ un peu ces zombies. En effet, on les verra peu en début de métrage (voir en milieu), l’intrigue se focalisant sur les humains, plus occupés à se foutre sur la gueule. Pire, à force d’utiliser le procédé vue subjective puis flashback à la troisième personne, le film peine à se renouveler et passé la première demi-heure, ennuiera quelque peu. La mise en scène aura beau être honnête et les acteurs toujours dans le bon temps (je déconseille fortement la piste anglaise disponible sur le dvd, qui ne  colle pas aux mouvements des lèvres et fait passer tout le monde pour des débiles), Dead Rising commence à peiner, ne se renouvelle pas, et pire, manque d’un petit grain de folie qui généralement, est salvateur dans ce genre de petites productions. Le film est sage, trop sage parfois, et le réalisateur continue d’alterner sa vue subjective avec ses flashback, mais les scènes seront de plus en plus courtes et le concept se révèlera finalement épuisant. Seule l’arrivée dans l’histoire d’une infirmière amènera du neuf et une solution aux problèmes, avec le vaccin Zombrex.

Ce personnage, optimiste, en contradiction avec Shin, pessimiste et handicapé, apportera un peu de fraicheur au métrage, qui jusque là, après un superbe début, plongeait et n’arrivait pas à se relever. Mais il faudra pourtant attendre les 20 dernières minutes pour que le métrage décolle à nouveau, et de bien belle manière. Shin va customiser sa chaise roulante pour la transformer en arme mortelle, les zombies vont enfin déferler en masse à l’écran, ce qui va nous permettre quelques scènes sanglantes qui font bien plaisir, les autres personnages seront encore plus sadiques qu’en début de métrage, et aussi plus pervers, ce qui donnera de bonnes petites scènes, qui a défaut d’être géniales, sont plus que plaisantes. Dead Rising remonte carrément la pente jusqu’à son vrai faux final, pas folichon, avant de nous réserver le vrai final après générique, beaucoup plus convainquant, bien trouvé, et qui nous met une bonne claque. Grâce à cette fin, on sort de la vision du métrage sur une note très positive, et on se dit malgré tout avoir passé malgré ses défauts un fort bon moment, bien supérieur à certaines autres productions V-Cinéma, mais également bien supérieur aux trop nombreux films de zombies qui arrivent depuis quelques années d’un peu partout dans le monde, depuis le remake de Zombie avec le raté L’Armée des Morts.

Les plus
De bons passages
Le final
La scène après générique
Les moins
Rythme parfois laborieux

En bref : Malgré une grosse baisse de régime en milieu de récit, le film est ingénieux et parvient à divertir lors d’un grand final malgré son faible budget et son statut d’adaptation d’un jeu vidéo.

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