YAKUZA DEMON (鬼哭) de Miike Takashi (2003)

YAKUZA DEMON

Titre original : Kikoku – 鬼哭
2003 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h40
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Endô Kôji
Scénario : Takechi Shinegori

Avec Takeuchi Riki, Ishibashi Renji, Curtis Mickey, Endô Kenichi, Sone Hideki et Tamba Tetsuro

Synopsis : Deux clans ennemis, les Tendo et les Date, se préparent à entrer en guerre. Trop pauvre pour supporter financièrement ses alliés les Date, Muto promet qu’il éliminera un haut dirigeant Tendo. Mais son plus fidèle yakuza Seiji, refusant de voir son patron risquer sa vie, trouve un moyen de le faire emprisonner le temps de faire la sale besogne à sa place. Bientôt, l’efficacité redoutable de Seiji inquiétera même les Date qui ne peuvent résister à la furie vengeresse des Tendo. Alors que les conflits redoublent d’intensité, Seiji se trouve pris dans un feu croisé.

Le productif Miike Takashi a toujours enchaîné les films, en naviguant dans différents genres. En 2003, juste après avoir achevé l’un de ses chefs d’œuvres, Gozu, il enchaîne sur un petit téléfilm. Il y retrouve en grande partie certains acteurs avec qui il travaille depuis bien longtemps. Mais à la vue de la qualité plus que douteuse de l’œuvre, on en vient à se demander si tout ce bon monde n’a pas uniquement accepté par gentillesse, car Yakuza demon est bel et bien un Miike très faible, si ce n’est l’un des plus faibles. On retrouve donc devant la caméra Takeuchi Riki (La trilogie Dead or Alive, Deadly Outlaw Rekka), Ishibashi Renji (IZO, La Mort en Ligne, Gozu, Dead or Alive 1, Audition), Endô Kenichi (The Great Yokai War, Gozu, Visitor Q) ou encore Sone Hideshi, que Miike venait de diriger dans Gozu, et qu’il redirigera l’année suivante pour un petit caméo pour Zebraman. Une bien belle et grande famille, présente dans ce Yakuza demon dont quelques minutes après son visionnement, on ne retiendra pas grand-chose. Pourtant, on le sait, Miike s’y connaît suffisamment dans le milieu des Yakuza pour nous donner de bons métrages, mais cela ne suffit pas ici. L’ennui gagne le spectateur dés les premiers instants.

Les acteurs, tous sans exception, nous ressortent tous le même jeu que l’on connaît si bien, Takeuchi Riki en tête (mais on est loin du cabotinage de Tokyo Tribe de Sono Sion). Il est hallucinant de constater qu’il ne change jamais de look de film en film, continuant de nous fournir le même jeu d’acteur (surjoué), le même look (lunettes de soleil et veste en cuir cool). Si cela faisait effet au départ (dans la trilogie Dead or Alive par exemple), ça ne marche plus maintenant. Seul Sone Hideshi, le petit nouveau dans l’univers de Miike, s’en sort plutôt bien. L’intrigue en elle-même, elle n’a rien de passionnante, elle ennuie même, les scènes qui « bougent » sont très espacées et déçoivent. On pourra même noter par moment des plans provenant directement d’un des meilleurs films de Miike, Fudoh, qu’il a réalisé environ 6 ans plus tôt. Panne d’inspiration ? Manque d’argent ? Sans doute un peu les deux pour ce petit téléfilm qui ne tient même pas éveillé. Comme déjà dit, seul le personnage joué par Sone Hideshi intéresse, mais il est très peu exploité, et disparaît en milieu de récit. Le film ainsi débarrassé de son seul élément intéressant, perd tout son sens, et sa seule qualité.

Le film retourne alors à ses moutons, et continue d’ennuyer. Car oui, il en faut du courage pour venir à bout de ce métrage. Miike, en filmant son film (téléfilm) de manière si conventionnelle, et en oubliant en chemin tout ce que l’on attend de lui (quelques délires, des personnages barrés, des scènes sanglantes, un minimum de rythme), nous fournie donc un film inintéressant au possible. Le film perd toute la personnalité que son auteur aurait pu lui donner. Pire que tout, le final nous achève, nous énerve par sa simplicité et son « message », rappelant d’une certaine manière le final de Ley Lines, en plus pessimiste, mais plus « cool ». Une grosse déception à oublier rapidement, où pour ceux qui n’aiment finalement pas le cinéma de Miike.

Les plus

Le personnage de Sone Hideshi

Les moins

Beaucoup trop classique

Une histoire vue et revue

Takeuchi Riki fidèle à lui-même

Long et peu passionnant

 

En bref : Si vous aimez Miike, fuyez le film, si vous ne supportez pas ces films, c’est peut être votre chance.

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