MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE 2 (The Texas Chainsaw Massacre 2) de Tobe Hooper (1986)

MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE 2

Titre original : The Texas Chainsaw Massacre 2
1986 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h41
Réalisation : Tobe Hooper
Musique : Tobe Hooper et Jerry Lambert
Scénario : L.M. Kit Carson

Avec Caroline Williams, Dennis Hopper, Jim Siedow, Bill Moseley, Bill Johnson et Ken Evert

Synopsis : 1986, Texas ! La famille Sawyer continue son carnage. Un de leur meurtre est enregistré à la radio, ce qui va lancer Lefty, un shérif, à la poursuite de la famille cannibale afin de venger la mort de son neveu, Franklin du premier film.

Tobe Hooper aura en 1974 marqué à tout jamais le monde du cinéma avec le premier Massacre à la Tronçonneuse. Le film marque le public, et permet à la carrière de Tobe Hooper de se lancer. Il rencontre alors le scénariste L.M. Kit Carson, et envisage de lui laisser écrire son prochain film. Projet qui ne se fera pas dans l’immédiat, chacun continuant sa carrière dans son coin. Hooper enchaînera les projets avant d’obtenir son plus grand succès en s’associant en 1982 avec Steven Spielberg, ce sera Poltergeist. Hooper va alors s’associer avec la boite de production Cannon Films pour continuer sa carrière, et livrer pas moins de trois films entre 1985 et 1986. Il y aura le moyen Lifeforce écrit par Dan O’Bannon et Don Jakoby, puis L’invasion vient de Mars, toujours écrit par le même duo. Cannon propose alors un budget de presque 6 millions de dollars à Hooper pour réaliser une suite à son film culte Massacre à la Tronçonneuse. Il refait alors appel à L.M. Kit Carson qui commencera l’écriture du premier jet du scénario, livré au bout de trois semaines. Seulement la date de sortie est déjà fixée, et Tobe Hooper n’a que six mois pour livrer son film, devant sortir en Août 1986 (en France, le film débarquera en Janvier 1987). À peine la première version du scénario finalisée, l’équipe part en repérage, puis la production commence, et le scénario sera continuellement réécrit pendant le tournage même, puisque les producteurs annoncent que le métrage aura finalement 4,7 millions de budget, soit un de moins que prévu. Et vu le délai avant la sortie, une salle de montage est aménagée sur le plateau afin de ne pas perdre de temps.

Malgré sa production chaotique, et un montage final éclipsant beaucoup d’idées du scénario (la MGM et Cannon auraient coupés allègrement dans le métrage, qui devait durer dans les 2h20 d’après certaines sources), Massacre à la Tronçonneuse 2 respire à chaque instant des souhaits de leurs deux auteurs, le scénariste et le réalisateur. Car Hooper était déçu en faisant le premier métrage que l’humour noir qu’il avait inséré dans le métrage soit passé totalement inaperçu, le public ne retenant que l’aspect documentaire et glauque du métrage. Ici, avec son scénariste, pas de demi-mesure donc, le métrage sera une comédie noire, loufoque, qui se moquera ouvertement de l’époque dans laquelle il se situe. Pourquoi pas après tout, Sam Raimi n’avait-il pas avec Evil Dead 2 viré à la comédie burlesque alors que son premier métrage était un film d’horreur sérieux bricolé avec des morceaux de ficelles ? Le souci, c’est que si Massacre à la Tronçonneuse 2 part avec de sans doute très bonnes intentions (critique de son époque, humour noir déjanté, gore outrancier, traitement non seulement de la famille de cannibale, mais d’une autre famille, puisque l’un des personnages est l’oncle de Franklin du premier film et retrouve sa fille illégitime dans le métrage), à l’écran, c’est rapidement lourd et insupportable. La scène d’ouverture essaye d’ailleurs de nous prévenir du carnage, en vain, puisqu’une folle course poursuite sur un pont (qui lors du premier plan est pourtant minuscule, passons) finira dans un bain de sang où Tom Savini se fait plaisir aux effets spéciaux. Ça crie, ça gueule, ça tronçonne, c’est coloré. Pourquoi pas, bonne entrée en la matière pour couper le cordon avec le film original.

Seulement le film va rapidement se résumer à ça. Du gore outrancier (bien fait certes), des cris, encore des cris, du gore, et surtout, de l’humour lourd, mais lourd. La première demi-heure, la plus calme, sera malheureusement la plus réussie alors qu’il ne se passe rien. On découvre une présentatrice radio, Stretch, qui va passer son temps à faire l’hystérique, le shérif Lefty joué par un Dennis Hopper halluciné qui va parcourir le film (lorsqu’il ne disparaît pas pendant 20 minutes) armé d’une tronçonneuse géante qui ne lui servira qu’à couper des bouts de bois, et bien entendu, la famille de cannibales. Le grand-père est toujours là, Leatherface aussi, le cuisinier aussi, et on y ajoute un nouveau membre, Chop Top. Mais tout va dans l’humour lourd. Leatherface tombera amoureux de Stretch, ne parlera toujours pas, mais s’exprimer par ses gestes, à fort connotation sexuelle, et c’est ridicule. Le cuisinier, toujours avec de la viande humaine, gagne pour la seconde fois le prix du meilleur chili du Texas… Puis fatalement, dans la seconde partie, tout ce bon monde se retrouve dans l’antre des cannibales, véritable festival de couleurs (des ampoules rouges partout), de cris (entre Stretch qui crie à tout va et Hopper qui crie en tronçonnant tout et n’importe quoi), et une nouvelle version de la célèbre scène du repas de l’original. Mais tout tourne au ridicule le plus consternant, avec des duels de tronçonneuses, un Leatherface amoureux, des répliques débiles… Le temps paraît long, et pourtant quelques pauvres idées excellentes se retrouvent noyées dans le carnage, comme lorsque Leatherface force Stretch à porter le visage de son ami. Mais c’est bien peu face à la torture de tout ce qui entoure ces quelques idées. Adieu Tobe Hooper.

Les plus

Les effets gore
Quelques idées intéressantes

Les moins

L’humour lourd
Dennis Hopper tronçonnant tout et rien
Le ton du film
Rythme mal géré
 

En bref : Une suite très différente certes, mais tellement mal gérée, qu’à force de vouloir en faire toujours plus, elle irrite.

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