BANSHEE CHAPTER de Blair Erickson (2013)

BANSHEE CHAPTER

Titre original : Banshee Chapter
2013 – Etats Unis / Allemagne
Genre : Fantastique
Durée : 1h27
Réalisation : Blair Erickson
Musique : Andreas Weidinger
Scénario : Blair Erickson
Avec Katia Winter, Ted Levine, Michael McMillian, Corey Moosa, Monique Candelaria et Jenny Gabrielle

Synopsis : Anna enquête sur le disparition d’un de ses amis, qui faisait une expérience sur une substance développée il y a fort longtemps par le gouvernement américain. Ses recherches vont l’amener sur la piste d’un écrivain en possession de la fameuse substance, censée stimuler le cerveau et permettre de voir des créatures qui nous entourent…

Sur le papier, Banshee Chapter n’est qu’un énième found footage, ce genre popularisé depuis un peu plus de 10 ans et aujourd’hui épuisé jusque la moelle. Épuisé oui, mais coûtant tellement peu que le nombre de bobines opportuniste dans le genre sont nombreuses, voir constituent à présent la quasi intégralité du genre. Et bien entendu, en étant le plus souvent très moche, filmé avec les pieds et j’en passe. Banshee Chapter se démarque pour plusieurs raisons, notamment déjà au final son mélange entre des vidéos regardées (oui, le found footage donc) et des images de films plus traditionnelles. Mais le réalisateur, Blair Erickson, également scénariste, a eu bien des soucis pour mener son film à terme, entre un tournage rapide (moins d’un mois), un tout petit budget et j’en passe. Alors pourquoi malgré tout Banshee Chapter parvient à être meilleur que la plupart des found footage ? Plusieurs raisons. Certainement pas sa narration, puisqu’elle reste au final tout ce qu’il y a de plus banal, avec un personnage enquêtant sur la disparition d’un autre. Enquête, sursauts, ambiance, explications, final. Oui narrativement, on ne sera pas surpris. Par contre la base de son intrigue elle marque des points. Pas de fantômes aux cheveux longs, de tapis qui bougent, de portes qui se ferment (ouais Paranormal Activity, je pense à toi là), ni de zombies (REC, Pandemic), d’aliens ou autres non. L’intrigue va mixer pas mal d’éléments (parfois certes maladroitement) pour nous amener vers de nouveaux horizons.

Car ici, il est question d’une drogue qui été testée il y a fort longtemps. Le film s’ouvre donc sur de vieilles images d’archives, certaines réelles (mais qui en réalité, ne parlent bien entendu pas de cette drogue, qui n’existe pas) pour nous mettre dans le contexte. Et quand on sait (dés l’ouverture) que cette drogue fonctionne mal, ou du moins, qu’elle tue ou fait disparaître les patients, on se doute que ça ne sent pas bon pour nos personnages. D’ailleurs, plus on avance plus on comprend (du moins le connaisseur) que l’intrigue est partie piocher dans la mythologie de H.P. Lovecraft pour son intrigue. Car cette fameuse drogue finalement permet uniquement de stimuler le cerveau pour nous permettre de voir ce qui nous entoure dans la vie de tous les jours, mais que nous ne voyons habituellement pas. Oui, From Beyond de Stuart Gordon adaptait en mode gore qui tâche cette nouvelle de Lovecraft. Point de gore ici, Blair Erickson n’a pas les moyens, ni même l’envie de partir dans cette direction, préférant jouer sur l’ambiance. Et c’est au final sans doute la raison pour laquelle ce métrage fonctionne comparé à d’autres du genre : son ambiance. Le métrage n’abuse pas de jumpscares inutiles (même si on en aura, certains fonctionnant bien, d’autres étant clairement putassiers !), mais préférant poser la plupart du temps une ambiance lourde pour nous plonger dans le métrage.

Et ma foi, ça fonctionne. Du haut de ses 1h27, le métrage parvient à véritablement poser une ambiance lourde, et surtout, s’affranchit parfois des limites du support en passant en vrai film, non filmé par les acteurs. Alors certes, on sent que le budget est très limité, l’image est parfois assez granuleuse et sombre, si bien qu’on se demande où commence et où finit le found footage, mais dans l’ensemble, ça fonctionne plutôt bien. L’image est un peu crade, mais on pourra dire que cela renforce l’ambiance. Tout n’est bien entendu pas parfait non plus, puisqu’à force d’intégrer divers éléments dans son intrigue, beaucoup d’éléments ne sont que survoler. Entre la drogue, les vidéos d’archives, cet écrivain drogué, les hallucinations, les monstres (heureusement peu montrés), les jumpscares, ces messages étranges envoyés par radio, le métrage intègre beaucoup d’éléments dans son intrigue et n’a pas le temps de tout développer comme il le devrait sur sa durée. Mais l’intention est tout à fait louable, et au moins, Banshee Chapter tente clairement de nous livrer un métrage du genre qui ne ressemble pas aux autres. Mieux, il ne filera pas la migraine cette fois, sans doute grâce à l’alternance de vidéos retrouvées, du vrais film, avec quelques dialogues posés et filmés simplement. Et surtout, oui encore une fois, il tente de poser une ambiance lourde, plutôt que d’accumuler tout simplement les jumpscares insérés au sein de moments chiants et mal foutus. Pas mal donc.

Les plus

Une ambiance qui fonctionne

L’alternance found footage/vrai film

L’idée de base inspirée de Lovecraft

Les moins

Le manque de budget se fait sentir

Une intrigue ambitieuse, mais avec trop d’éléments

 

En bref : À ma grande surprise, Banshee Chapter a fonctionné sur moi. Pas totalement found footage, pas totalement vrai film, le métrage distille quelques jumpscares mais parvient surtout à poser une ambiance lourde pour ne pas rendre le tout inutile et gratuit.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading