Titre original : Yoga Hosers
2016 – Etats Unis
Genre : Comédie
Durée : 1h28
Réalisation : Kevin Smith
Musique : Christopher Drake
Scénario : Kevin Smith
Avec Lily-Rose Depp, Harley Quinn Smith, Adam Brody, Justin Long, Natasha Lyonne, Johnny Depp et Vanessa Paradis
Synopsis : Au Canada, Colleen Collette et Collen McKenzie, deux adolescentes meilleures amies qui travaillent à mi-temps dans un petit magasin, font de la musique et sont fans de Yoga vont devoir faire équipe avec le légendaire Guy LaPointe pour venir à bout de monstres terrorisant les environs.
Kevin Smith pour moi, c’est toujours quitte ou double, j’adhère une partie de sa filmographie et rejette en bloc l’autre partie. Par exemple Dogma, considéré comme culte pour beaucoup, m’amuse durant 20 minutes avant de me laisser totalement de marbre sur le reste de sa durée. Mais récemment, j’avais aimé Red State et même Tusk. Alors quand il annonce Yoga Hosers, reprenant certains personnages et censé se dérouler dans le même univers que Tusk, j’étais plus content et attendait le métrage. Puis vinrent les premières critiques lors du passage du film en festivals, le flop total au box office et les mauvaises critiques publiques. J’avais immédiatement un peu plus peur, mais tant pis, je me suis lancé dans l’aventure. Et mon dieu que ce fut catastrophique ! Car soyons clairs, rien mais rien ne fonctionne dans Yoga Hosers, si ce n’est une blague très rapide déjà aperçue dans la bande annonce (Nein Nein Nein, so much Neine it’s almost Ten). Pourtant, le début me mettait en confiance, en voyant Lily-Rose Depp (la fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis) et Harley Quinn Smith (la fille de Kevin Smith) nous interpréter un morceau musical fort sympathique. Les noms défilent, et le générique est plutôt fournit, car outre nos deux héroïnes, le film nous offre Justin Long (Tusk, Jeepers Creepers), Haley Joel Osment (Tusk également, Sixième Sens), Natasha Lyonne (Antibirth) et tiens justement, Johnny Depp et Vanessa Paradis. Pas de bol, Johnny Depp reprend exactement le même rôle que dans Tusk, à savoir celui de l’inspecteur du Québec Guy LaPointe, et dieu sait que j’avais détesté ce personnage.
Premier bon point pour le film, sans doute le seul vrai bon point d’ailleurs, mais l’alchimie entre les deux actrices fonctionne à merveille. Pour preuve, elles sont meilleures amies dans la vie de tous les jours, et cela s’en ressent. Du coup, on croit sans peine à leur complicité. Mais le gros problème, c’est qu’à côté de ça, Yoga Hosers est censé être une comédie. Et quand on se retrouve devant une comédie où absolument tous les gags tombent à plat, et bien c’est que le film n’est pas bon. Les critiques ne s’étaient pas trompées pour le coup. Car autant le film ne dépasse même pas l’heure et demi, autant celle-ci s’avère pénible, à coup de blagues potaches pas franchement drôle, de CGI qui vont nous ouvrir grand les yeux, d’accents étranges et de jeux sur les langues. Oui, Lily-Rose Depp parlera également français dans le film, Guy LaPointe étant censé venir du Québec reprend son accent à couper au couteau, et on aura un grand méchant, forcément allemand, qui pour nous expliquer son plan, imitera les plus grandes stars américaines, comme Stallone ou Pacino. Le spectateur lui reste médusé face au spectacle proposé. Car tous les acteurs semblent s’amuser comme des petits fous, à jouer les accros au portable (les héroïnes), les profs de Yoga ringards (Justin Long), les profs ou proviseurs qui veulent être branchés. Mais le spectateur ne s’amuse pas.
Si Tusk était par moment bancal faute à ses idées (oui, Guy Lapointe n’était pas une bonne idée), il parvenait toujours à intéresser grâce à plusieurs choses, comme des dialogues très bien écrits, les prestations de Justin Long et de Michael Parks, et cette frontière entre l’horreur et la comédie grâce au grotesque. Mais ici, non, on ne comprend pas où Kevin Smith veut en venir. On aura une heure de comédie avant l’arrivée du grotesque, d’un monstre géant et compagnie, mais sans vouloir verser dans l’horreur non plus, mais en restant simplement avec cette attitude de sale gosse qui fait ce qu’il veut. Oui, son pitch est original, mais l’originalité ne fait pas tout. Une invasion de petits nazis saucisses, c’est original, mais l’idée n’est pas bonne pour autant. Surtout quand tout cet aspect n’arrive finalement que tardivement dans le métrage, la longue première partie ne nous montrant que le quotidien de nos personnages, en faisant des tonnes de références et même d’autoréférences. Tout ça pour nous amener où ? Nul part. Alors oui, Yoga Hosers n’a sans doute pas la vocation de nous amener quelque part, mais il échoue lamentablement en tant que divertissement. Reste les passages musicaux.
Les plus
L’alchimie entre les actrices
Les passages musicaux
Les moins
Une comédie absolument pas drôle
Ça s’étire pour rien du tout
Guy LaPointe est de retour
Assez embarrassant au final
En bref : Kevin Smith se plante en beauté en livrant un film censé être drôle mais qui échoue à chaque instant.