FIRESTARTER (CHARLIE) de Mark L. Lester (1984)

CHARLIE

Titre original : Firestarter
1984 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h54
Réalisation : Mark L. Lester
Musique : Tangerine Dream
Scénario : Stanley Mann d’après Stephen King

Avec David Keith, Drew Barrymore, Freddie Jones, Heather Locklear, Martin Sheen et George C. Scott

Synopsis : Andy rencontre Vicky lors d’une expérience scientifique. Ils ont une fille, Charlie, qui nait avec des pouvoirs surnaturels. Elle peut contrôler le feu. L’agence derrière l’expérience met tout en œuvre pour capturer la jeune fille.

Quand on plonge un peu plus dans les adaptations au cinéma de Stephen King, et dans un sens, dans les romans de l’auteur, on comprend bien vite que certains éléments reviennent, œuvre après œuvre. Peut-être a-t-il été traumatisé plus jeune avec les comics Marvel, car les personnages doués de pouvoirs psychiques sont très courant chez lui. Carrie dans le roman et le film du même nom, Danny dans The Shining, et maintenant Charlie dans Firestarter. Et comme les adaptations cartonnent, Firestarter, fatalement renommé Charlie en France, a aussi droit à son adaptation en 1984. Ce qui est plus étonnant, c’est de voir Mark L. Lester à la mise en scène, honnête faiseur à l’époque, mais responsable de films loin d’être subtils (Commando avec Schwarzenegger l’année suivante). Ici donc, c’est une expérience scientifique secrète qui aura donné à deux personnes, Andy et Vicky, des pouvoirs psychiques. Forcément du coup, quand le jeune couple donne naissance à une jeune fille, Charlie, celle-ci possède également un don, celui de pyrokinésie, de mettre le feu par sa seule volonté. Et forcément, comme c’est beaucoup trop tentant, les grands méchants du gouvernement vont tout faire pour capturer la fillette, jouée par une jeune Drew Barrymore qui sortait tout juste d’E.T. de Steven Spielberg. Et le moins que l’on puisse dire, en revoyant le film aujourd’hui, c’est que Firestarter est bel et bien un pur produit des années 80. Son style visuel, sa musique, son rythme, son ambiance, tout sent bon les années 80. Et si par bien des aspects, on pourra dire que le film a quelque peu vieillis, il n’en reste pas moins un sympathique divertissement, faisant honorablement le boulot.

Dès le début d’ailleurs, on a l’impression que le film a été piocher son identité visuelle dans d’autres métrages sortis peu de temps avant. Ainsi, lorsque Andy, le père de Charlie, utilise ses pouvoirs (celui de matérialiser des choses devant les yeux des gens et de contrôler leurs pensées), on pense indéniablement à Scanners de David Cronenberg, bruitage à l’appui. Au delà de ça donc, Firestarter se découpe clairement en deux parties. La première nous raconte la fuite de Charlie et de son père, poursuivis par le gouvernement. Ça fonctionne plutôt bien, le métrage nous explique les tenants et les aboutissants de l’histoire avec quelques flashbacks, l’ensemble démarre doucement, on rencontre les personnages, comme souvent chez Stephen King, avec des gentils très gentils et des méchants très méchants. Le casting tient plutôt la route malgré un ou deux moments un poils moins inspirés, mais Drew Barrymore s’en sort à merveille dans un rôle pas si simple pour une gamine. Dans le camp des méchants, outre la participation de Martin Sheen (Apocalypse Now) juste après avoir déjà joué le méchant dans Dead Zone de Cronenberg, déjà d’après King, on notera la présence de George C. Scott, plutôt intéressant, mais également de Freddie Jones, acteur récurent chez Lynch dans les années 80 (Elephant Man, Dune, Sailor et Lula). Malgré un rythme posé, la première heure passe bien. Durant la seconde heure, les enjeux changent, Charlie et son père étant capturés et captifs dans un complexe scientifique.

Les personnages secondaires prennent de l’importance, mais Mark L. Lester continue de filmer son film calmement, et proprement, avec ce cachet années 80, encore plus marquant puisque la musique est signée Tangerine Dream (Le Solitaire, La Forteresse Noire, Aux Frontières de l’Aube). Musique contenant quelques excellents thèmes d’ailleurs, notamment pour la scène finale. Scène finale d’ailleurs qui, bien que dans un sens sans surprises, les écrits de Stephen King racontant quelque peu la même histoire nous ayant habitués à cette structure (Carrie), contraste avec le reste et annonce déjà la direction que prendra Mark L. Lester l’année suivante avec Commando, à savoir : faire tout exploser, faire tout brûler, tuer tout le monde, carnaaaaaaaaaaaaage ! Une scène au final jouissive, bien que perfectible (quelques effets incrustés à même la pellicule, comme les ricochets de balles, ou encore un bullet time raté avant l’heure), mais qui délivre les excès pyrotechniques que l’on est en droit d’attendre de Firestarter. Des flammes, du feu, des cadavres, des explosions, et j’en passe. Rien ne sera épargné, et étonnement, la petite Drew Barrymore n’avait rien à envier aux gros bras de Schwarzenegger dans Commando, elle faisant le même boulot pour le même résultat, sans suer une goutte, sans même être blessée. Alors oui, par certains aspects, Firestarter a prit un coup de vieux, son esthétique années 80 ne plaira pas aux réfractaires de cette époque, mais il demeure assez efficace.

Les plus

Un film divertissant
Un final dévastateur
La musique de Tangerine Dream
Bon casting

Les moins

Quelques effets perfectibles
Un cachet années 80 parfois trop prononcé

 
En bref : Honnête adaptation de Stephen King bénéficiant de bons acteurs, de pas mal d’effets pyrotechniques, d’un final « subtil » ainsi que de la bande son de Tangerine Dream, Firestarter a certes un peu vieillit mais demeure plutôt solide.

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