Titre original : Headshot
2016 – Indonésie
Genre : Action
Durée : 1h58
Réalisation : Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto
Musique : Aria Prayogi et Fajar Yuskemal
Scénario : Timo Tjahjanto
Avec Iko Uwais, Sunny Pang, Julie Estelle, David Hendrawan, Chelsea Islan, Zack Lee et Ganinda Bimo
Synopsis : Blessé, Ismaël se réveille à l’hôpital. Amnésique, il va être soigné par Ailine, une étudiante en médecine. Mais cette dernière est enlevée, et Ismaël fera tout pour la retrouver.
De film en film, les Mo Brothers, aka Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto, se font une belle petite réputation. Leur second long métrage en 2014, Killers, co-production entre l’Indonésie et le Japon, était très plaisante. Glauque, nihiliste, maîtrisé visuellement, on pouvait néanmoins lui reprocher sa durée. Oui, Killers durait 2h17, et c’était un peu trop. Pour leur nouveau métrage, Headshot, les deux réalisateurs utilisent pas mal d’acteurs venant de The Raid 2, notamment Iko Uwais et Julie Estelle, et restent encore dans un métrage se voulant extrêmement violent. Mais pas de film d’horreur ici, on est clairement plus dans la mouvance de The Raid 2 justement, et de nombreux mouvements de caméra, notamment lors des combats, nous le rappelleront. Headshot basiquement, c’est une histoire très simple mais rythmée, au service de multiples combats qui ont la pèche (malgré des défauts, parfois gros) et se terminent souvent dans une ambiance couleur rouge. On pourrait même dire que Headshot, c’est le Jason Bourne Indonésien, en sacrément plus sanglant, mais en moins bon et surprenant. Un rapide coup d’œil à l’intrigue viendra confirmer mes dires. Ismaël se réveille amnésique à l’hôpital après que son corps ai été trouvé sur la plage. Alors qu’il va tenter de comprendre qui il est, ses anciens employeurs vont se mettre à sa poursuite pour le mettre hors d’état de nuire. Oui, c’est clairement et strictement la même histoire, même si ici, notre personnage principal ne travaille pas pour la CIA mais pour un malfrat qui l’a élevé dés son plus jeune âge pour en faire un tueur.
Quoi qu’il en soit, dés la scène d’ouverture, Headshot met en confiance avec l’évasion de Lee (Zack Lee) de prison. Évasion à grand renfort de fusillades, de corps transpercés dans tous les sens, le tout sous une direction artistique très plaisante et un score musical qui met dans le bain. Si bien que oui, on voudra pardonner au métrage sa fâcheuse manie lors des fusillades d’avoir recours à des giclées de sang numériques (heureusement relativement furtives), mais aussi des détonations générées par informatique. Pas de quoi crier à la catastrophe dans tous les cas. La première heure prend des allures de remake plus violent de Jason Bourne donc. On fait connaissance avec les personnages, quelques scènes d’action s’invitent dans le récit pour nous faire comprendre les ennemis que notre héros devra affronter par la suite (dont Julie Estelle donc, la fameuse fille aux marteaux de The Raid 2). L’ensemble se fait très plaisant à suivre, malgré son intrigue bien convenue et quelques scènes moins inspirées, sans doute pour adoucir le ton notamment dans la relation entre Ismaël notre héros et la docteur Ailin (jouée par Chelsea Islan). Par moment, la niaiserie n’est pas loin.
Dans sa seconde heure par contre, Headshot change radicalement, autant dans sa structure que dans son contenu, à partir de la scène (sympathique mais perfectible) du commissariat. Dès lors, un peu à la manière de The Raid (premier comme second), le film prend des allures de jeux vidéo, dans le sens où Iko Uwais va devoir affronter divers sbires pour pouvoir arriver jusqu’au boss de fin. Une structure donc de film martial beaucoup plus classique, et qui n’hésite pas à aller dans la surenchère, sanglante et visuelle. Les combats se font plus longs, plus denses, le sang coule à flot, les ennemis de plus en plus redoutables, les armes à feu sont délaissées pour les armes blanches ou les poings, et les perdants doivent être rués de coups jusqu’à saigner pour être sûr qu’ils ne se relèvent pas. Et encore une fois, les combats s’en sortent très bien, filmés caméra à l’épaule, n’hésitant pas à se rapprocher de l’action, à ne pas découper l’action toutes les secondes, ou encore à tourner autour des personnages. Le tout au final passe comme une lettre à la poste et il est d’ailleurs agréable de voir que ce coup-ci, le métrage ne dépasse pas les deux heures. Divertissant, sanglant, sans concession, dommage encore une fois que le film n’arrive que rarement à surprendre, autant par son histoire (Jason Bourne) que par son visuel (The Raid 2), et que quelques moments fonctionnent moins, soit par la niaiserie pas loin (l’amitié avec le docteur) ou certains moments d’actions où les nombreux figurants semblent attendre.
Les plus
De bons combats
Violent
Mise en scène solide
Les moins
Manque d’envergure sur pas mal de points
En bref : Headshot est un thriller d’action sympathique. Il ne surprendra pas vraiment le connaisseur, mais est assez solide pour que l’on passe un bon moment.