CHUCK (intégrale), créée par Chris Fedak et Josh Schwartz (2007/2012)

CHUCK

Titre original : Chuck
2007/2012 – Etats Unis
Genre : Série TV
Durée : 5 Saisons
Créateurs : Chris Fedak et Josh Schwartz
Musique : Tim Jones
Avec Zachary Levi, Yvonne Strahovski, Joshua Gomez, Adam Baldwin, Sarah Lancaster, Vik Sahay et Scott Krinsky

Synopsis : Chuck Bartowski travaille au rayon Nerd Herd du Buy More de Burbank, Californie. Un mec comme les autres, très geek, pas doué avec les filles, qui vit chez sa sœur Ellie et son petit ami Devon et traîne avec son meilleur ami Morgan. Sa vie change lorsqu’il reçoit un mail d’un ancien ami, Bryce, espion pour la CIA, qui implate dans son cerveau tous les secrets du gouvernement. Chuck va alors être sous la protection de Sarah Walker de la CIA et de John Casey de la NSA.

Chuck, voilà bien une série que j’aurais mis un sacré bout de temps pour en venir à bout. Oui, je regarde très peu de séries, mais j’avais découvert Chuck à l’époque, et le mélange de genre improbable m’avait bien accroché. Malgré des défauts évidents, un scénario au départ improbable et pas palpitant, des trous énormes, des simplicités et incohérences, la sauce avait prit, la série était rafraichissante, amusante, les personnages attachants. Puis après quelques saisons, l’ensemble a voulu devenir plus ambitieux, plus sérieux par moment, tout en se dirigeant de plus en plus dans une direction sentimentale. Si bien que oui, au moment de la saison 4, deux malheureux épisodes m’auront fait totalement lâcher la série. Oui, j’aurais eu besoin de quasiment 7 ans pour me motiver et finir les deux dernières saisons. Chuck donc, c’est une histoire simple, celle de Chuck, un geek, qui reçoit par accident tous les secrets du gouvernement dans sa tête, et va donc être surveillé en permanence par deux agents, Sarah Walker pour qui il va craquer et on le comprend, et John Casey, le gros dur qui petit à petit va s’attendrir. Un point de départ donc simple, un peu con, qui promet un mélange d’action, de comédie, de suspense, et même de romance. Des ingrédients au départ parfaitement dosés dans les trois premières saisons, puis qui ont du mal à se renouveler, tournent en rond, lassent, s’éparpillent, se retrouvent mal dosés.

Chuck commence donc parfaitement bien. On s’attache très rapidement à nos personnages, on passe de situations comiques au Buy More avec les collègues débiles de Chuck à des scènes d’action lors de missions pour la CIA puis des scènes plus romantiques car oui, Chuck n’arrive pas à cacher son attirance pour Sarah Walker. La première saison, de seulement 13 épisodes, nous plonge dans le bain, et malgré de grosses erreurs de scénario, des facilités, des moments un peu gros, un humour un peu facile, et une mise en scène parfois brouillonne, on se prend au jeu. Oui, l’ensemble n’est pas excellent, et les fonds verts piquent les yeux de nos jours sur une tv HD, mais on se prend au jeu clairement, pour chaque aspect que la série nous propose. Chaque personnage intéresse, et ils sont nombreux. Chuck, un peu niais, faisant confiance à tout le monde et ayant la capacité de se mettre tout le temps en danger est bien entendu le point fort, avec sa compagne Sarah, la blonde sublime et mortelle qui se fait passer pour sa petite amie. Les deux acteurs sont parfaits dans leur rôle, et Yvonne Strahovski s’invitera d’ailleurs par la suite dans les deux dernières (et pas fameuses) saisons de Dexter. Le colonel John Casey a côté est très amusant, réelle caricature de l’agent du gouvernement froid qui ne pense qu’à appuyer sur la gâchette.

Les nombreux personnages secondaires sont amusants, avec la sœur de Chuck et son petit ami le Capitaine Awesome, et bien entendu tous les collègues de Chuck au Buy More, que ce soit son meilleur ami Morgan (énorme Joshua Gomez), Big Mike le gérant du magasin, Jeff et Lester qui nous offriront de sublimes reprises de tubes des années 80 tout au long des cinq saisons, et dans cette première saison, le nemesis de Chuck, Tang. Cette première saison courte pose les bases et surtout parvient à relativement bien mélanger les différents éléments qui constituent son intrigue. La saison 2, de 22 épisodes, continue d’ailleurs sur cette lancée, avec un Chuck toujours paumé, qu’il faut toujours protéger, quelques nouveaux personnages, certains intéressants (celui de Scott Bakula, trop rare à l’écran), d’autres moins (le nouvel assistant du magasin), mais le fameux mélange qui fait la sève de la série prend toujours et se fait toujours bien dosé. Autre bon point, qui accompagnera d’ailleurs chaque saison, la superbe bande son, que ce soit les morceaux composés par Tim Jones ou les très nombreux morceaux qui accompagnent les épisodes, allant de Rush à Styx, Iggy Pop, Billy Idol et j’en passe. La seconde saison paraît pourtant à bien des niveaux mieux construites, et le nombre d’épisodes permet clairement à la saison de mieux développer ce qui doit l’être, et parvient même à se terminer en apothéose lors du dernier épisode grandiose.

C’est à partir de là que la série Chuck commence à changer, à évoluer, voir à se chercher une nouvelle identité. Oui, arrivé à la saison 3, il faut savoir se renouveler un minimum, et il est vrai que cette troisième saison amène pas mal de nouveautés, certaines très bienvenues et permettant de faire évoluer les choses, d’autres beaucoup moins par contre. Passé quelques épisodes, l’humour semble vouloir se faire plus discret pour mettre en avant les bons sentiments (Chuck étant en relation avec Sarah à présent), le sentimentalisme (Chuck a de nouvelles personnes dans son entourages, a plus de mal à cacher la vérité à ses proches). Oui, en réalité, la saison 3, très bonne en passant, essaye d’opérer très doucement un changement. Nouveau grand méchant, plus d’action, plus de personnages, moins d’humour, plus de romance. Quelques situations restent bien funs et l’évolution du personnage de Chuck, et donc de sa relation avec Sarah ne sont pas forcément inintéressants, mais Chuck semble perdre petit à petit ce qui faisait le charme, à la fois de la série et de son personnage principal.

Et le drame arrive réellement à la saison 4, qui délaisse encore une fois l’humour pour mettre en avant le couple formé par Chuck et Sarah, leurs problèmes, les quiproquos un peu lourds, augmenter le nombre de caméos qui arrivent de plus en plus souvent, et surtout, a l’air d’avoir peur de trop chambouler ses habitudes. Même si le contenu devient moins comique et plus larmoyant, les mêmes choses se produisent toujours, les changements intéressants n’ont pas lieux (le Buy More détruit à la fin de la saison 3, mais reconstruit et tout redevient comme avant à la fin de l’épisode 1 de la saison 4), et des coïncidences énormes qui rendent la série moins prenante et encore plus invraisemblable qu’au début. Oui, car à force de « comme par hasard », la série perd doucement de son intérêt, comme si tout était lié depuis le début, et honnêtement, l’ensemble devient alors beaucoup trop gros pour être crédible un tant soit peu. Oui, malgré de bons moments, des caméos intéressants, quelques rebondissements, cette quatrième saison continue d’amorcer la descente de la série. Surtout que cette quatrième saison est la plus longue de la série.

La cinquième saison, ne faisant à nouveau que 13 épisodes, fait alors définitivement office de la saison de trop, en délaissant alors quasi intégralement l’humour au profit de l’amour et de l’amitié, en retirant les éléments qui rendaient la série fun, en oubliant quasi l’intersect, en se focalisant parfois trop sur des personnages secondaires mais jusqu’à les changer de manière pas forcément bienvenue (Morgan), tout en s’attachant à des personnages secondaires qui n’ont pourtant plus rien de neuf à apporter, comme par exemple Ellie et Devon, qui ne servent alors strictement à rien. Oui, ils sont mariés, ils ont un enfant, les secrets de famille sont dévoilés, il n’y a rien de plus à ajouter. La fin de la saison, et donc de la série, veut alors se la jouer beaucoup plus sérieuse, et surtout beaucoup plus dramatique. Au point de perdre totalement de vue ce qu’était Chuck à la base. Jusqu’à un dernier épisode qui veut se la jouer nostalgique à tous les niveaux, mais livre un final décevant. Sans doute plein de bonnes intentions mais décevant. Chuck est donc une série difficile à juger, puisqu’évoluant constamment, pas toujours pour le meilleur, cherchant à chambouler l’alchimie de ses ingrédients mais en ayant souvent peur de se renouveler. Oui, l’humour est moins présent, le drame l’est plus, mais les situations elles restent les mêmes. Déception après un très bon départ.

Les plus

Des personnages attachants
Un bon mélange de genres
Les trois premières saisons
Les seconds rôles amusants

Les moins

Les deux dernières saisons
L’humour qui disparaît quasi totalement sur la fin
Le mélodrame qui prend une place trop importante

 
En bref : Chuck, c’est la série attachante bien que totalement imparfaite. Un bon début malgré des défauts, les saisons 2 et 3 sympathique qui cherchent à se renouveler, puis les saisons 4 et 5 qui n’amènent quasi que des déceptions.

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