THE BABYSITTER de McG (2017)

Avec Judah Lewis, Samara Weaving, Robbie Amell, Hana Mae Lee, Bella Thorne, Emily Alyn Lind et Andrew Bachelor

Synopsis : Alors que ses parents partent pour le weekend, Cole est gardé par Bee, sa babysitter. Une soirée comme les autres, mais alors qu’il espionne Bee qui a fait venir ses amis la nuit tombée, les choses tournent mal.

Les babysitters ont rarement de la chance au cinéma, et ce depuis le début du slasher. Après tout, même si les motivations du tueur étaient au final différentes (et révélées dans le second opus seulement), Laurie Strode dans Halloween n’était que la babysitter. Récemment, l’effet revient à la mode, on aura eu les très sympathique Emelie, et Better Watch Out, qui parvenait à mélanger suspense et humour noir. Et depuis le vendredi 13 Octobre, c’est au tour de The Babysitter de débarquer. Production Netflix voulant se la jouer comédie horrifique comme Little Evil (réalisé par Eli Craig, le réalisateur de Tucker & Dale), The Babysitter avait de quoi faire peur à beaucoup de monde, rien que par le nom de son réalisateur. McG, oui, c’est Terminator 4, Charlie et ses Drôles de Dames, la série Chuck ou Newport Beach. Personnellement, je n’ai rien contre lui, ces films (ou séries) sont ce qu’elles sont, mais il s’avère être un plutôt bon faiseur d’image. Un mec que l’on ne qualifiera jamais d’auteur, ni d’artiste, mais qui fait proprement le boulot avec ce qu’on lui donne, et suivant ce qu’on lui demande. C’est après quelques bons avis que j’ai décidé, quelques jours seulement après la vision de Better Watch Out, de retourner dans l’univers des babysitters et des enfants que l’on doit garder pendant l’absence des parents. Et si comme le film cité, The Babysitter utilise lui aussi l’humour noir, il le fait de manière totalement différente. Better Watch Out est un film à suspense bourré d’humour noir, et on pourra dire que The Babysitter est une comédie fun (et débile, volontairement) matinée d’horreur. Mais les deux films ont des points communs, à commencer par un retournement de situation arrivant assez tôt dans le métrage.

Et bien entendu, savoir ce retournement de situation en diminue l’impact, même si le film n’est pas le plus sérieux du monde. Donc encore une fois, aucun spoiler présent ici. Nous suivons ici les aventures de Cole, un jeune garçon traumatisé par les aiguilles (tiens, comme moi), martyrisé par les jeunes de son quartier, et dont les parents pensent à divorcer. Alors que ceux-ci partent pour le weekend, la babysitter Bee vient pour garder notre gentil garçon. Persuadé qu’une fois couché, Bee appellera son copain voir plusieurs pour faire des choses peu catholiques, notre jeune garçon décide de rester éveillé pour voir de ses propres yeux les débauches sexuelles de sa babysitter. Et forcément, à partir de là, le film part dans le fun décomplexé, à coup d’humour gras (mais qui pour ma part à fonctionné), de personnages improbables, de gore totalement abusif qui tâche, le tout dans la joie, la bonne humeur, et avec au final la patte de McG que l’on pourrait presque reconnaître, face à certains tics de mise en scène (les arrêts sur images, incrustations de textes à l’écran, voir l’utilisation de vieux tubes des années 80, chose qu’il faisait déjà dans ses métrages bien avant que ce ne soit la mode). Si le scénario est au final assez banal et part rapidement dans tous les sens, volontairement, la mise en scène et surtout le montage viennent dynamiser le tout pour nous faire sourire et ne pas nous faire lâcher le film sur sa courte durée (1h25 générique inclus). On pourra même signaler quelques plans très sympathiques, et une bonne utilisation du décor, puisque chaque pièce de la maison sera exploitée ou presque, et que l’action reste lisible absolument tout le temps.

Oui, pas de shaky cam ou autre, on se retrouve devant un produit totalement carré. Plutôt bien foutu visuellement, volontairement cliché et débile, le métrage se permet pas mal de références à d’autres films, que ce soit les slashers ou autres, et la galerie de personnages improbables vient en rajouter une couche, entre le gars musclé qui retire son tshirt sans raison, le noir a qui il arrive malheur forcément, la cruche pompom girl (jouée par Bella Thorne, que l’on peut voir dans le nouveau Amityville depuis peu). L’ensemble aurait vite pu être imbuvable, mais si l’ensemble se fait peu sérieux, l’équipe responsable du métrage a elle fait du boulot sérieux, du réalisateur aux acteurs. Mentions spéciales aux deux acteurs principaux, le jeune Judah Lewis (vu dans Demolition et Point break) et Samara Weaving que l’on verra bientôt dans la série adaptant le roman Pique-Nique à Hanging Rock aux côtés de Natalie Dormer. Un projet qui me laisse de marbre tant l’adaptation signée Peter Weir en 1975 se suffisait à elle-même, en plus d’être envoutante, mais je m’égare là. The Babysitter donc, c’est un film visant le fun avant tout, et qui ne cherche pas à être plus, ni à être une œuvre inoubliable de cinéma, loin de là. Mais en tant que divertissement pur et dur, c’est une œuvre fun, improbable parfois, mais qui fait indéniablement passer un très bon moment, à condition d’adhérer à son humour bien entendu.