BAD BIOLOGY de Frank Henenlotter (2008)

BAD BIOLOGY

Titre original : Bad Biology
2008 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h24
Réalisation : Frank Henenlotter
Musique : Josh Glazer et Prince Paul
Scénario : Frank Henenlotter et R.A. The Rugged Man
Avec Charlee Danielson, Anthony Sneed, Mark Wilson, John A. Thorburn, Remedy, Tom Kohut et James Shell

Synopsis : Photographe professionnelle, Jennifer cherche l’homme qui lui fera découvrir le septième ciel. Ce n’est pas facile car la jeune femme a un appétit sexuel tel qu’elle use littéralement ses amants. Batz, quant à lui, a aussi des soucis avec sa sexualité puisqu’il dispose d’un organe aussi actif que démesuré. Leur rencontre va avoir des conséquences catastrophiques voire monstrueuses.

Il faut dire ce qui est, en 2008, absolument personne ne s’attendait à voir Frank Henenlotter reprendre la caméra. Remarqué en 1982 grâce à son culte (mais fauché) Frères de Sang, le réalisateur n’aura pas beaucoup tourné. Pour preuve, son dernier film en date était le troisième opus de la saga Basket Case (Frères de Sang donc) et datait déjà de 1991. Il faut dire que le réalisateur a un style bien a lui, souvent grotesque, très sexuel, et surtout très underground. Je ne suis pas un grand fan du réalisateur, même si j’aime beaucoup son Elmer le Remue-Méninges de 1988. Sauf qu’après ce métrage, Henenlotter a accepté de tourner Frères de Sang 2 et 3 pour faire à côté des projets plus personnels, et a du laisser ses idées de côté. Déçu par l’expérience, il quitta le monde du cinéma. C’est en 2008 donc, 17 ans après, que Henenlotter revient avec un scénario signé par lui-même et son ami R.A. The Rugged Man (un rappeur). Un scénario qui nous fait dire que malgré 17 ans d’absence et son grand âge, le réalisateur est toujours aussi fou. Après le frère siamois tueur caché dans un panier, après le petit monstre qui se nourrît de cerveaux, Henenlotter nous offre une histoire d’amour… à sa façon. Jennifer à sept clitoris, un appétit sexuel hors du commun, peut tomber enceinte et faire naître un enfant en moins de deux heures, et surtout, ses orgasmes sont si violents qu’elle tue souvent ses amants. De son côté, Batz a un pénis gigantesque suite à un abus de stéroïdes, et parfois, son pénis part même faire des petites balades la nuit, tout seul comme un grand…

Aucun doute, nous sommes dans l’univers de Henenlotter, qui se fait plaisir, a sa liberté totale, et fait ce qui lui plait. Conséquence de ces choix ? Le budget du film n’est pas bien élevé (comme souvent), beaucoup de ses acteurs sont des amateurs (comme souvent aussi), et forcément, sa direction artistique est donc assez pauvre. Mais ces défauts, le réalisateur les compense avec un ton comique, des scènes osées, quelques règles cinématographiques brisées, et des acteurs qui ont l’air là par plaisir. C’est grâce d’ailleurs à son ton plutôt bon enfant que le métrage évite la plupart du temps la vulgarité trop prononcée malgré son sujet, sa nudité très présente et ses quelques scènes chocs. Car dés le début, avec un petit monologue de Jennifer dans un bar qui repère sa proie, puis son meurtre accidentel avant un accouchement dans une baignoire, Henenlotter réalise son film comme un grand enfant. Un sale gosse certes, mais enfant tout de même. Il brise même le quatrième mur en s’adressant au spectateur, avant de déplacer sa caméra pour nous montrer l’exact opposé de ce qu’il nous disait de ne pas tenter de voir. Sale gosse je vous dis ! De la même manière, malgré pour beaucoup leur première présence devant une caméra, les acteurs ont l’air content d’être là et livrent pour la plupart des prestations honnêtes pour des amateurs, notamment les deux principaux, Charlee Danielson et Anthony Sneed.

Tout n’est pas parfait pour autant, Bad Biology trouve rapidement ces limites, autant de par son budget très réduit que par son propos au final assez niais et simpliste. Car si Bad Biology parvient à amuser par moment et à divertir, tout n’est pas drôle non plus, certains éléments ne fonctionnent pas. Le réalisateur semble en être par ailleurs conscient lui-même lorsque mi-parcours, un personnage durant une séance photo avec des femmes ayant des vagins à la place du visage s’exclamera « ce n’est pas intelligent, ce n’est pas amusant, ce n’est pas artistique ». Est-ce que Bad Biology est tout ça, ou en est l’exact opposé ? Peut-être les deux à la fois, et par moment le film s’épuise, le tout avant un final qui se renouvèle mais échoue malgré tout plus vulgaire que le reste. Le réalisateur reviendra d’ailleurs sur cette fameuse séance photo plus tard, comme pour régler ses comptes avec l’industrie cinématographique qui aura tant tentée de la brider des années avant. Oui, on demande à Jennifer des photos controversées, et quand elle s’exécute, on lui dit qu’elle est allée trop loin. Le grand retour de Henenlotter est donc plutôt bancal, à la fois amusant et parfois créatif que trouvant vite ses limites narratives et visuelles, et c’est dommage, vu que quelques scènes amusent, d’autres frappent là où il faut. Les fans du réalisateur seront par contre sûrement aux anges.

Les plus

Un concept fou
Des moments amusent
Henenlotter n’en fait qu’à sa tête

Les moins

Très limité dans son propos
Pas toujours amusant
Le final beaucoup trop vulgaire
 

En bref : Retour en demi-teinte pour Frank Henenlotter, qui devrait néanmoins ravir ces fans. Mais l’ensemble semble trop forcé et limité pour convaincre.

25 réflexions sur « BAD BIOLOGY de Frank Henenlotter (2008) »

  1. Je ne connaissais absolument rien de cette dinguerie enfantée par le papa du remue-méninges ! Malgré la note, et les arguments pas très engageants, je ne dis pas que, par curiosité…

    1. Si tu aimes son univers, tente. J’avais un peu plus aimé la première fois quand il était sorti, mais là la seconde vision pour écrire dessus fut un peu plus embarrassante.

    1. Hey hey en ce petite lundi tout gris.
      Film d’horreur avec du sexe 😉 Comme toujours chez le réalisateur. Après les thématiques du sexe et de la violence sont souvent liées dans pas mal de films. Mais je ne pense pas que celui-ci soit pour toi haha

      1. Oui c’est souvent lié mais vu les photos, j’ai l’impression qu’il y en a beaucoup quand même ^^ Nan c’est pas mon style de film d’horreur . 🤗

        1. Oui il y en a pas mal, mais bon, quand ton histoire parle cash d’un mec avec un pénis géant et une fille qui a je ne sais plus combien de clitoris, forcément, il va y en avoir ^^ (perso moi j’ai du mal à demander à mes actrices rien que de se dénuder lol).
          Je trouverais un meilleur film d’horreur pour toi demain 😉

            1. Moooh c’est mignon ton petit langage tout prude et tout 😀
              Mais scoop, il y en aura dans mon prochain film :p
              Tu veux quoi? Du vieux, du récent ? De l’ambiance, du gore, du sérieux du pas sérieux ? j’ai tellement de stock que je sais pas quoi mettre lol

              1. Bah oui hein! 😋 Ah, ça doit être dur à tourner comme scène quand même.. Oh peu importe, un film qui fait peur, avec des esprits.. tu vois le genre ! Ça fais un moment que j’en ai pas vu . ☺️

              2. Je ne m’y attendais pas :p
                C’est pas que c’est dur, mais souvent j’en ai dans mes récits et finalement je les supprime au moment du tournage, trouvant une autre manière de faire passer mon message (dans le film que tu as, il devait y en avoir, mais j’ai tout changé au moment de tourner). Mais bon, voilà voilà ^^
                Des films avec des esprits j’en ai pleins… mais pas beaucoup de bons 😀 À la limite, j’ai Mama que j’ai vu il y a peu sur Netflix, par le réalisateur de Ça (mêmes qualités, même défauts, donc ça ne fait pas peur).

              3. Hihi! Ah oui c’est mieux! Car quand il y a trop de sexe dans les films ou séries, qu’est ce que ça m’énerveeeee! D’ailleurs ton film, je l’est regarder en entier sayé! Vraiment c’est pas mal je trouve! Mais pour tes prochains, il faudrait un peu plus de texte à mon goût . 🙂 Ah oui, Mama je connais ^^

              4. Oh ça t’énerves carrément ? Même si par exemple le sexe fait parti d’un des thèmes du film (ou de la série) ? Après si c’est gratuit pour rien, oui ça m’énerve aussi parfois ceci dit, ou me fait soupirer du moins.
                J’ai faillis t’envoyer un message hier d’ailleurs pour te décrire les changements entre le scénario et la version tournée, que tu as donc. Mais après j’allais m’étendre sur certains problèmes de tournage haha (oui, même avec peu d’argent et une équipe réduite, il y a eu certains soucis).
                Ah… j’ai tendance à supprimer du dialogue et à aller doucement vers un cinéma plus sensitif que dialogué 😀 J’ai justement supprimé certains dialogues en cours de route là. Et ce n’est pas pour rien que dés le départ je voulais un personnage muet 😉

              5. Oais quand il y en a trop c’est vite énervant.. Si la série ou la film est basé sur ça, je ne regarde pas . 😉 Oui je me doute que c’est compliqué de faire exactement ce qu’on avait prévu à la base ^^ Ah oui je comprend, je préfère quand il y a plus de dialogue mais c’est pas mal, vraiment !

              6. Pour moi tout dépend comment le sujet est traité. Si c’est gratuit juste pour l’être (même si dans certains films, comme les vieilles productions Corman des années 80, c’est tellement WTF que tu rigoles).
                Oui, mais disons que nous avons eu quelques tensions au sein de l’équipe, qui se sont fait sentir rapidement, et que du coup nous avions pris du retard dés le début (et que passé, spoiler – lol – ma mort, que j’étais content de repasser uniquement derrière la caméra pour regagner tout le temps perdu). Certains plans du films sont flous, et pas volontairement, et malheureusement, ils ne sont pas de moi 🙁 Je n’ai pas eu le temps pour les refaire snif
                Disons que j’en ai parfois un peu marre des films qui nous inondent de dialogues et donc expliquent et SURexpliquent le pourquoi du comment, donc je fais le choix d’en dire le moins possible et de jouer sur le silence, les non dits, les sous entendus, et la symbolique via des choix de plans, des expressions, ou l’usage des couleurs 😉

              7. Oui, c’est sur! Ah mince, c’est dommage ça, en tout cas je n’est rien remarqué . 🙂 Ah oui, mon pauvre tu meurt rapidement.. ^^ Oui, je comprend tout à fait ton point de vue . 😉

              8. Certains sont voyants. La discussions (tu vois ça parle lol) au pieds du lit entre Sarah et moi par exemple, j’ai passé des heures en colorimétrie, filtres, travail sur l’image pour atténuer le tout, mais je vois toujours les défauts.
                Non mais j’aime mourir, je ne suis pas acteur de base, c’est plus le gag d’avoir un petit rôle à chaque fois ^^ Même si le tournage de la scène fut éprouvant (attaché pour de vrai sur la chaise, l’éclairage qui chauffait la pièce genre 40 degrés, de nuit), j’aime beaucoup cette scène.

              9. Mais du coup, je me dois de te demander deux choses: Qu’as tu pensées de Sarah l’actrice principale ? (qui est une amie, a plus de 70 films à son actif et 0 sorti en France). Et qu’as tu pensée de la musique ? (composée par deux amis de mon mixeur, et qui ont beaucoup apportés au projet).

              10. Sarah joue très bien, vraiment! & Oui la musique j’allais t’en parler, j’ai beaucoup aimer! Les musiques sont très bien choisi!

              11. Le projet est né grâce à Sarah, j’étais au départ sur un autre film avec quelqu’un d’autre, mais le projet n’a pas vu le jour (et l’actrice est devenue célèbre entre temps, donc trop chère xD). Sarah m’a trouvé elle-même (sur twitter haha), et voilà, en un mois, le projet est né, fut écrit, on avait une date. Donc merci à elle.
                Si tu veux, je peux te filer les musiques 😉

              12. Ah mince.. Ah c’est super qu’elle t’est contacté . 😁 Tu va tourner d’autre films avec elle? Ah, c’est gentil, si tu veux . 😊 Envoie les moi sur ma boîte mail . 😉

              13. Je t’en dirais plus par mail si tu veux 😉
                Oui j’ai un projet de prévu avec elle, beaucoup plus ambitieux, on attend le budget c’est tout 😀
                Ça roule.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading