UPGRADE de Leigh Whannell (2018)

UPGRADE

Titre original : Upgrade
2018 – Etats Unis / Australie
Genre : Vengeance
Durée : 1h40
Réalisation : Leigh Whannell
Musique : Jed Palmer
Scénario : Leigh Whannell
Avec Logan Marshall-Green, Betty Gabriel, Harrison Gilbertson, Melanie Vallejo, Benedict Hardie, Linda Cropper et Simon Maiden

Synopsis : Grey Trace vit avec sa femme Asha. Cette dernière travaille pour Cobolt, une entreprise travaillant sur l’amélioration humaine via des ordinateurs. Un soir, Grey et sa femme sont violemment agressés. Asha meurt sous les yeux de son mari. Paralysé, Grey Trace est approché par Eron Keen, un richissime inventeur. Ce dernier lui propose un remède expérimental qui va améliorer son corps et ses facultés. Grâce à un implant couplé à une intelligence artificielle, Grey voit ses capacités physiques décuplées. Il se lance alors dans une quête de vengeance pour tuer les assassins de sa femme.

Est-il encore utile aujourd’hui de présenter Leigh Whannell ? Pour le grand public, oui. Leigh Whannel, comme un certain James Wan, aura commencé vraiment sa carrière malgré quelques rôles secondaires (dans The Matrix Reloaded par exemple) en 2004 en écrivant et en jouant dans Saw. Une saga sur laquelle il sera resté des années, écrivant la trilogue originale, puis produisant les opus suivants. Continuant sa route avec son compère James Wan (réalisateur du premier Saw donc), il écriera pour lui Dead Silence, mais aussi la saga Insidious, tout en continuant à côté d’être acteur (Crush, Keep Watching), et en écrivant également la comédie gore Cooties. Lorsque James Wan quitte la saga Insidious après le second opus, il reste et passera à la mise en scène sur le troisième opus. Un épisode qui certes ne raconte rien de bien neuf (surtout que c’est une préquelle, dommage), mais était très efficace dans sa mise en scène. Upgrade, c’est son second long métrage, toujours produit par Blumhouse, toujours avec un budget ridicule (entre 3 et 5 millions suivant les sources), et tourné en Australie. Un métrage qu’il écrit et réalise, et qui semblait lui tenir à cœur, vu le résultat final, qui passé son pitch ultra classique, envoie sacrément du patté. Oui, je n’ai pas peur des mots, Upgrade est un film de vengeance cyber punk qui n’invente rien, mais qui fait du bien, qui a été fait avec amour et sérieux, et dont le bas budget ne devient jamais gênant, tant Leigh Whannell gère l’écriture de ses personnages pour les rendre attachants, et soigne sa mise en scène pour la rendre dynamique, inventive et surtout lisible quoi qu’il arrive. Du coup, j’ai envie de dire chapeau monsieur Whannell, pour ne pas être tombé dans tous les pièges habituels du classique film de vengeance.

Upgrade donc, ça se passe dans un futur proche, où la technologie a évoluée et est bien plus présente encore. Intelligence artificielle partout, qui parle, nous prépare de jolis thés et j’en passe. Voitures qui se conduisent toutes seules. Et des hommes qui s’implantent des composants allant de la lentille qui permet de pirater des systèmes au pistolet implanté dans le bras. Dans cet univers cyber punk, nous faisans la connaissance de Grey, joué par Logan Marshall-Green et ses airs de Tom Hardy, qui après un petit job pépère où il se rend avec sa femme, trouve sur sa route une bande de mercenaires qui vont tout simplement tuer sa femme et le laisser pour mort. Il ressort de cet incident, forcément, dévasté, mais également tétraplégique. Dur dans ces conditions de s’accrocher à la vie, et de prévoir ce que le film nous vend, à savoir une vengeance sèche et sauvage. Heureusement, on greffe rapidement à Grey une puce appelée Stem sur sa colonne vertébrale, ce qui va lui permettre de retrouver l’usage de ses membres. Mais Grey se rends rapidement compte que cette puce a d’autres facultés, notamment celle de pouvoir parler avec lui, de pirater les autres éléments informatiques autour de lui, et même de prendre le contrôle de son corps en cas de pépins. Avec l’aide de cette intelligence artificielle, Grey va partir à la recherche des meurtriers de sa femme, et essayer de comprendre pourquoi, tout en essayant de déjouer la police, puisque la détective Cortez est sur l’enquête, et va rapidement avoir des doutes sur lui. Alors oui, vous lisez bien, dans le teste, c’est archi classique. Mais oui, Leigh Whannell, en soignant tout ce qu’il entreprend, déjoue la plupart des pièges. Le personnage principal est attachant, la voix de Stem convaincante. Même la première partie, forcément la plus classique et plus lente (la mise en place) n’ennuie jamais et intéresse.

Mais une fois que Stem est là et que Grey se met en tête de se venger, le film passe clairement à la vitesse supérieure et se fait encore plus convaincant. Le budget est serré oui, et cela s’en ressent avec certains décors un peu plus vides, ou avec certains choix paraissant un peu cheap (la voiture du futur), mais le tout est fait avec un véritable sérieux, et au final, on se prend au jeu et on s’éclate. Grey va retrouver un par un les coupables, et le film va aller dans une violence sèche et radicale, aussi violente qu’expéditive (et donc non complaisante) assez hallucinante, les scènes d’action sont clairement bien foutues et Whannell nous offre quelques plans de caméra fort bien trouvés, rendant l’action à la fois fun mais surtout lisible. Pas un seul plan en shaky cam, que ça fait du bien. Et finalement, même au niveau de ce que Upgrade raconte, le film parvient doucement à surprendre et donc à s’éloigner des sentiers battus, jusqu’à nous livrer un final nihiliste franchement très bien trouvé et surprenant. Et ça on ne s’y attendait tellement pas que ça rend la surprise encore plus grande, et agréable. Alors oui, un scénario au départ classique, mais une mise en scène appliquée, une violence sèche, des acteurs investis, des personnages attachants, le tout avec une bande son très convaincante de Jed Palmer, ça donne Upgrade, un film de vengeance cyber punk qui a certes ses défauts, notamment à cause de son manque de budget, mais qui parvient 90% du temps à le camoufler pour livrer un produit honnête et extrêmement prenant. Quand on veut, on peut donc !

Les plus

Personnages attachants
Mise en scène très réussie
L’action lisible
Univers qui tient la route malgré le budget
Le final

Les moins

Quelques rares éléments un peu cheap

En bref : Upgrade, en voilà une excellente surprise. Très bien filmé, écriture en soit classique la plupart du temps mais maitrisée, acteurs convaincants pour de bons personnages, et une violence sèche et réussie. Que demander de plus. La preuve qu’avec peu mais beaucoup de bonnes intentions (et du talent), on a un résultat qui a sacrément de la gueule.

4 réflexions sur « UPGRADE de Leigh Whannell (2018) »

    1. Et encore, tu as des mouvements de caméra super sympas impossibles à capturer en photos dans le film. Pour le coup Leigh Whannell a fait du vraiment très bon taf. Et venant de Blumhouse plus habitué à produire des films d’horreur clean, ça tâche bien des fois ici.

  1. Bien aimé la plupart du temps. Beaucoup aimé parfois. Un peu gonflé assez souvent – les personnages clichés, peu attachants finalement (le héros, la flic, etc.). Mais c’est assez rafraichissant c’est vrai. L’histoire est décevante (par rapport à l’univers bien travaillé – mais pas toujours d’ailleurs !), avec en plus une espèce de

    SPOILER :

    twist presque passage obligé à la fin maintenant… Le final noir j’ai bien aimé moi aussi car les personnages m’ayant un peu gonflé, je m’étais rangé depuis un moment du côté de l’IA ^^

    1. Pour certains défauts, le faible budget vu les ambitions et l’univers sont à prendre en compte, mais Whannell a fait du beau boulot je trouve en tout cas. Ce n’est pas parfait, notamment les personnages il est vrai, mais rien de dramatique pour moi.

      Ha ha, bon tant que le final a fonctionné, peu importe la raison, c’est tout bon 😀

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