AN EROTIC VAMPIRE IN PARIS de Donald Farmer (2002)

AN EROTIC VAMPIRE IN PARIS

Titre original : An Erotic Vampire in Paris
2002 – Etats Unis
Genre : Érotique
Durée : 1h19
Réalisation : Donald Farmer
Musique : Frederick Reed IV et William Hellfire
Scénario : Donald Farmer
Avec Misty Mundae, Tina Krause, William Hellfire, Christopher Bier et Fanny Terjeki

Synopsis : La jeune et vierge Caroline apprend que sa mère est décédée à Paris. Elle se rend donc dans la ville de tous les mystères pour le service funéraire. Seule et désœuvrée, le malheur l’accable encore lorsqu’elle est sur le point d’être volée et violée par un français. Mais une certaine Isabelle vient à son secours. Caroline découvre alors qu’Isabelle est un vampire…

Cela faisait des mois que je l’avais promis, de voir et parler d’un nouveau film de la charmante Misty Mundae, alias Erin Brown maintenant. C’est chose faite, et j’ai été piocher dans le fin fond du catalogue pour ça, pour trouver un film court (pour ne pas souffrir trop longtemps) et qui avait au moins quelques cartes en main pour de ne pas faire parti du bas fond du catalogue. Après An Erotic Werewolf in London, mauvais de chez mauvais, nous voici donc dans une nouvelle ville d’Europe, que je connais bien, avec Paris. Point de loup-garou ici, mais des vampires. C’est parti pour An Erotic Vampire in Paris. Alors, premier point qui fâche dés le début, la présence de William Hellfire, à la fois à la musique (rah) et au casting. Au moins, il ne réalise pas, il ne pourra plus me traumatiser à ce niveau. Mais autre point qui surprend dés les premières minutes également, et ce malgré les défauts inhérents de ce style de production (à savoir donc un éclairage quasi amateur, un cadrage 4/3 un peu à l’arrache et une direction artistique aux abonnée absente), c’est la mise en scène de ce certain Donald Farmer qui signe la mise en scène donc mais également le scénario. Il tente des choses, expérimente. Pas toujours avec réussite ou subtilité, mais dés qu’il le peut, il tente des choses. Que ce soit des inserts lors de quelques scènes, des filtres un peu space lors de scènes de rêves le tout sur de la musique classique, ou un poil plus tard un photoshoot qui tente de faire des choses visuellement, tout en rappelant dans le fond un certain film de genre d’un artiste français peu aimé chez nous mais adoré en Amérique, j’ai nommé Lèvres de Sang de Jean Rollin. Hasard, ou réel hommage sachant que les Américains aiment l’œuvre de Rollin, tout est possible, mais le hasard est en effet trop grand vu le concept du film (un film érotique avec une vampire, à Paris) pour n’être qu’une heureuse coïncidence.

Oui, heureuse, car quoi qu’on en dise, je l’aime bien Jean Rollin, et Lèvres de Sang est un métrage que j’aime beaucoup. Mais dés que le film se déroule par contre en extérieur, on sent bien que An Erotic Vampire in Paris a été tourné sans autorisations. La caméra est à l’épaule, les expérimentations absentes, les prises sont souvent plus longues. Encore une fois, oui, il n’y avait aucune autorisation, et le tournage a été aussi court que sur les autres productions du studio, à savoir cinq jours. Un tournage guérilla donc en quelque sorte. Dans quelques lieux un peu plus isolés, le réalisateur se fait par contre un peu plus proche de ses acteurs, et donc de l’émotion (oui j’ai bien écris émotion), comme lors de la visite du cimetière par Misty Mundae, qui arrive donc fraichement à Paris, et qui se mettra à pleurer en arrivant sur la tombe de sa mère. Elle se montre là très convaincante. Et lorsque l’instant d’après, la fameuse vampire du titre se retrouve allongée sur la tombe avec un bouquet de fleurs dans les mains, encore une fois, c’est l’œuvre de Rollin qui plane sur le métrage, notamment Lèvres de Sang et La Rose de Fer. Du coup, de par cette proposition, An Erotic Vampire in Paris se montre plus pertinent et plus appréciable dans son hommage à l’œuvre de Rollin, comparé à An Erotic Werewolf in London, qui peinait à tous les niveaux et ne s’avérait même pas être un hommage sincère à l’énorme Le Loup-Garou de Londres de John Landis. Mais hommage ou pas, le métrage trouve également ses limites avec son tournage guérilla dans les rues sans autorisation. L’exemple flagrant sera ses quelques scènes de dialogues dans les rues, certes filmées d’une traite pour rendre le traitement de l’image et du son plus simple, et surtout réduire le nombre de prises, mais qui du coup nous offre une prise de son calamiteuse avec une ambiance sonore envahissante (bruits ambiants de la ville, Paris n’étant pas une ville silencieuse).

En tout cas, la première partie, les quarante premières minutes en réalité, m’aura plutôt surprise dans le bon sens malgré son lot de gros défauts. Il y a des idées, quelques beaux plans par moment, et le couple qui se forme entre Misty Mundae et Tina Krause (qui se sera elle aussi tournée par la suite vers le cinéma horrifique à très bas budget, avec par exemple récemment Camp Blood 666 ou encore She Wolf Rising) fonctionne étonnement bien, comme dans cette scène dans un manège avec Paris en fond, qui démontre encore une fois qu’il y a des idées. Mais par la suite, le métrage tombe comme souvent dans les travers de ses productions, avec des scènes érotiques qui s’étirent pour amener la durée du métrage à celle d’un long, et qui semblent surtout torchées. On a quand même une scène durant quasiment 20 minutes où les deux demoiselles se rendent chez une future victime (jouée par Hellfire, aaaaaaah) pour le séduire et le vider de son sang. S’ensuit un long striptease avant une scène gentiment érotique dans une baignoire, qui s’étire, et s’étire, et le fait de mettre du Schubert dessus ne me fera pas changer d’avis. Les deux demoiselles ont beau être très agréables à regarder, ça traîne en longueur, surtout qu’à un ou deux dialogues près, toute la dernière partie du métrage n’est constitué que de deux scènes érotiques qui s’étirent pour pas grand-chose. Ça partait bien, ça m’avait presque séduit durant 40 minutes, puis le soufflé est retombé pour mettre en avant les défauts, jusqu’à un dernier plan plutôt prévisible. Dommage. Avec plus de rigueur et sans doute une réelle vision, film érotique ou non, An Erotic Vampire in Paris aurait sans doute pu être bien meilleur. Reste que pour le studio, l’effort est louable

Les plus

Misty Mundae et Tina Krause
Quelques expérimentations visuelles
La première partie plutôt plaisante
L’hommage à Jean Rollin

Les moins

La prise de son en extérieur
Toute la dernière partie, trop longue et torchée
Des scènes érotiques parfois étirées

En bref : An Erotic Vampire in Paris se veut très probablement un hommage au cinéma de Jean Rollin, et durant sa première partie, ça fonctionne bien malgré les défauts inhérents des mini budgets tournés sans autorisation. Mais ça s’étire plus que de raison dans sa seconde partie pour atteindre la durée d’un long métrage, et ça perd de son intérêt. Dommage.

7 réflexions sur « AN EROTIC VAMPIRE IN PARIS de Donald Farmer (2002) »

  1. Ça m’a fait bien plaisir cette petite chronique sur une zederie signée Hellfire. Pas du meilleur fumet visiblement, composé tout de même d’un casting alléchant, voire intrigant puisque je lis la présence d’un dénommé Christopher Bier, pseudonyme transparent d’un fameux amateur de cinéma bis et de mauvais genre qui traîne sa plume du côté de Mad Movies.
    Un film pirate donc, tourné dans une capitale à haut potentiel, les cimetières parisiens étant parmi les lieux les plus gothiques qui soient pour un film de vampires. Et puis je note le clin d’œil à Notre Dame encore intègre.
    Vivement le prochain !

    1. Hop hop hop, monsieur Hellfire heureusement n’est pas réalisateur, sinon le niveau aurait été tiré vers le bas. Mais il reviendra, j’ai encore 7 ou 8 films de la miss datant de cette période, donc forcément, il y aura bien un Hellfire dans le lot snif !

      Et oui oui, tu as bien lu Christopher Bier, j’aurais pu en parler. On le voit un peu caché dans l’ombre sur le capture au niveau de la Seine, pour jouer le cliché du Français qui veut abuser des étrangères.
      La scène du cimetière, qui est une de celle rappelant le plus les oeuvres de Rollin, est d’ailleurs une des scènes les plus réussies, même si elle reste assez courte (3/4 minutes).
      Le prochain viendra plus rapidement, entre les films période Misty que j’ai, et honte à moi, la possession de deux métrages récents en qualité Blu-Ray.

      1. Je suis sur qu’il doit traîner quelque part dans un vieux Mad un compte-rendu d’expérience du sœur Bier sur ce tournage. Je vais essayer de retrouver ça.

        1. Oh ça pourrait être intéressant s’ils parlent de ce film là, car c’est vrai que pour trouver des infos dessus, il faut fouiller de chez fouiller le fin fond du net, et encore, on trouve quasi rien (pour certains, on a droit à quelques interviews en bonus sur le dvd, déjà ça, mais c’est souvent hyper court).

            1. Déception oui. Va vite falloir que les frontières rouvrent intégralement et que je puisse lancer un projet pour amener plus d’anecdotes 😀

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