ESCAPE FROM THE SHARK’S MOUTH (鲨口逃生) de Zhu Jiang (2021)

ESCAPE FROM THE SHARK’S MOUTH

Titre original : 鲨口逃生
2021 – Chine
Genre : La Chine fait son Asylum
Durée : 1h06
Réalisation : Zhu Jiang

Avec Xu Dongdong, Yu Berlin, Zhang Xinyuan, Zhang Ziwen, Yang Yubin, Liu Qianyu, Wang Xiaolong, Zhuang Qiqian et Su Shenghua

Synopsis : Un tsunami vient frapper de plein fouet un hôtel à touristes sur une île paradisiaque, amenant avec elle un gigantesque requin affamé. Wang Lei, un chauffeur, son amie Lisa et quelques autres personnes se retrouvent bloqués à l’intérieur de l’hôtel… avec le requin !

Mais que se passe-t-il donc en Chine en 2021 ? L’année 2020 était si pourrie qu’ils ont envie de décompresser en jouant dans le terrain d’Asylum ? Non parce qu’avec son titre international, Escape from the Shark’s Mouth (parfois aussi nommé Escape from the Sharks), son requin en CGI, ses scènes un brin risibles, un pitch de départ venant rappeler également un certain film Australien nommé Bait 3D mais en remplaçant le supermarché par un hôtel, on peut se poser des questions. Escape from the Shark’s Mouth est une des dernières sorties, datant du 12 Août 2021, sur la plateforme de streaming Chinoise iQiyi, dont je vous avais déjà parlé lorsque j’avais pu découvrir sur la plateforme le sympathique Alien Invasion. Pour rappel donc, pas d’inscriptions, pas de CB à sortir tant que l’on ne vise pas le 1080p. Ainsi, il est possible d’accéder à l’intégralité du catalogue en se limitant au 720p, et pas mal de films disposent de sous titres anglais afin de faciliter la vision, pour nous, pauvres occidentaux que nous sommes. Et c’est en tombant sur la pochette que j’ai eu envie de me frotter aux requins Chinois. Après tout, allaient-ils reprendre la mauvaise formule des productions Asylum et Syfy, ou bien innover et faire leur truc à eux ? Finalement, la réponse paraît évidente dés la scène d’ouverture. On a beau être en Chine, c’est exactement la même chose qu’en Amérique, ce qui peut faire très peur, lorsque l’on sait la capacité des Asiatiques à se foirer au niveau des CGI, et ce malgré de gros efforts depuis quelques années. On a donc un film de requin improbable, avec beaucoup de CGI, pour le requin, pour le tsunami, pour pleins de jolis petits oiseaux qui fuient, qui resserre très rapidement son intrigue en huis clos.

Est-ce que c’est mauvais ? Hmmm, en tout cas je n’irais pas dire que c’était bien. Mais mauvais… Disons qu’Escape from the Shark’s Mouth, c’est comme une production Asylum, mais avec quelques atouts dans sa poche qui lui permettent d’être un peu au-dessus. Des atouts ? Oui messieurs dames ! Sa courte durée déjà joue clairement en sa faveur. Oui, on ne va pas attendre 30 minutes ou plus pour que ça démarre, ou se faire chier sur une trop longue durée, puisque la durée réglementaire en Chine et sur iQiyi, ce n’est pas 1h30. Le métrage ne dure en effet que 1h06 générique inclus. Pas le temps de s’ennuyer donc, c’est rythmé, ça va souvent à l’essentiel, les péripéties se suivent et ne se ressemblent pas. Ça ne change pas la formule en soit, qui enferme un groupe de personnages aux décisions parfois idiotes dans un hôtel après qu’un tsunami frappe les lieux. Tsunami en CGI bien dégueulasse comme il faut. Et les personnages ? Oh beaucoup de clichés évidemment, ça fait clairement dans la facilité, et d’ailleurs, exactement comme chez Asylum, ça joue souvent n’importe comment. Pas de jaloux comme ça. Reste à voir si le charme des charmantes Chinoises en bikini marchera sur vous et jouera donc en faveur du métrage. Quand au héros, on lui met forcément un trauma dans les pattes, un passé qui le hante, que l’on nous présente cash dans la scène d’ouverture, aussi amusante que surprenante. On y apprend qu’en Chine, normal, on peut faire des mariages sous l’eau pour se passer la bague au doigt. Sauf qu’un méchant requin débarque et bouffe la mariée. Le budget a dû partir dans cette scène d’ailleurs, car si son concept reste stupide, les effets eux sont plutôt convaincants, et même supérieurs aux productions Asylum.

Car passé cette scène, que dire du fameux requin et de ses attaques ? Forcément en CGI, car on ne va pas risquer de faire nager un requin dans des couloirs exigus, il est aussi naturel que dans une cinématique de jeu vidéo datant d’il y a 10 ans, voilà voilà, rien de neuf. Peu naturel, souvent présent à l’écran. Mais ces attaques par contre valent clairement le détour, tant l’équipe ne semble avoir peur de rien. On aura même un plan copiant Peur Bleue, avec personnage sortant de l’eau et finissant dans la gueule du requin, le tout filmé directement du-dessus. Ou ce magnifique plan où notre requin tente de bouffer notre héros, mais celui-ci saute à travers un trou dans le mur pour aller dans une autre pièce… sauf que le requin, malin, il sautera aussi pour continuer à le poursuivre. Là, c’est clair et net que le film ne cherche absolument pas la crédibilité, mais le divertissement fun, bête et méchant. Enfin j’espère pour lui. L’amateur de ce genre de bobines sera aux anges en tout cas, avec ces requins en CGI et qui parfois grognent, ses dialogues fins (« Viens ici sale brute » criera-t-on au requin), ses moments improbables, son aileron en plastique, ses nombreux faux raccords. Le spectateur ayant bon goût lui passera son chemin, même si en soit, c’est très court et pas pire qu’ailleurs.

Les plus

Les Chinoises sont mignonnes
La scène d’ouverture amusante
Quelques grands moments improbables
Très court, 1h06

Les moins

Des personnages cons
Des CGI « subtils »
Le tsunami, hideux visuellement
Un remake déguisé de Bait 3D ?

En bref : La Chine veut elle aussi son grand film de requin ! Mais ce ne sera pas celui-là. Remake à peine déguisé de Bait 3D en remplaçant le supermarché par un hôtel, le film est blindé d’attaques improbables, de moments involontairement drôles, et mine de rien, ça se regarde, car c’est court.

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