PALMER de Fisher Stevens (2021)

PALMER

Titre original : Palmer
2021 – Etats Unis
Genre : Drame
Durée : 1h50
Réalisation : Fisher Stevens
Musique : Terian Mirzeyev et Tamar-kali

Scénario : Cheryl Guerriero

Avec Justin Timberlake, Ryder Allen, Alisha Wainwright, Juno Temple, June Squibb, Lance Nichols, Molly Sue Harrison et J.D. Evermore

Synopsis : Un ex-détenu, ancienne star de football universitaire, Eddie Palmer, se lie d’amitié avec un jeune garçon délaissé par sa mère junkie.

À la lecture du pitch, Palmer n’a rien de véritablement enthousiasmant, tant il semble raconter une histoire que l’on a déjà vu mille fois ailleurs. Et dans le fond, ce n’est pas totalement faux, même si, il faut bien l’avouer, le pitch officiel oublie souvent une donnée importante qui vient alors quelque peu changer la donne. Ouf. Palmer, c’est Justin Timberlake donc, qui sort de prison après 12 ans au trou, et qui retourne vivre chez Vivian, sa grand mère. Premier constat, sa réinsertion dans la vie active ne va pas être simple, vu que même pour un simple travail dans un supermarché, on ne veut pas de lui. Et oui, avoir un casier, ça n’aide pas, surtout lorsque l’on ne vit pas dans une grande ville, où doucement les choses changent et où certaines personnes sont prêtes à aider, mais dans une petite ville paumée où la façon de pensée n’a pas bien évoluée depuis des années. Point important de l’intrigue, pourtant, Palmer met assez rapidement cet élément de côté, même s’il y reviendra plus tard, pour s’attarder sur un autre point, qui paraît sur le papier tout aussi cliché et déjà vu. À savoir que Palmer va se retrouver, par la force des choses, à devoir s’occuper de Sam, un petit garçon, fils de la voisine, junky et souvent absente (parfois des semaines sans prévenir). Oui, rien qu’à la lecture de ça, on s’attend à voir débouler tous les clichés par paquet de 20. Oui, la mère junky, le petit ami abusif, le manque de tolérance général. Sauf qu’encore une fois, si le métrage utilise (plutôt astucieusement et sans lourdeur) ses éléments là, il se focalise sur un autre élément, certes dans l’ère du temps, mais qu’il manie beaucoup mieux.

À savoir que le petit Sam, il aime s’habiller avec de longues bottes, il regarde des programmes pour filles avec des fées, princesses et licornes, il aime jouer à la dinette et se déguiser en princesse avec sa meilleure amie, et il veut être le premier garçon à faire parti du fan club des princesses volantes. Un jeune garçon aux goûts différents. Et donc vivant dans une ville où la pensée de pas mal d’habitants n’est pas franchement ouverte. Dès lors, Palmer, le film, devient autant le chemin de Palmer, ancien détenu qui cherche sa rédemption, à trouver sa place dans la société, que celle de Sam, ce petit garçon aux goûts différents et qui se moque de ce que les autres pensent, et qui trouve en Palmer un père de substitution. Bien évidemment, le chemin de ses deux personnages ne sera pas de tout repos, même si pendant un temps, tout semble leur sourire. Un boulot enfin dans une école pour Palmer, comme homme de nettoyage, ou homme à tout faire, quelques rares potes toujours présents, et pour Sam, l’absence pour une durée indéterminée de sa mère vient rendre les choses un peu moins chaotiques dans la vie de tous les jours. Sauf que la vie n’est pas toujours simple et ne va pas toujours dans le bon sens, et Palmer s’en aperçoit bien vite. Préjugés de la part des autres, ses potes même qui font n’importe quoi dés qu’ils ont un verre de trop, Vivian sa grand-mère qui passe l’arme à gauche et dont le testament, qui n’a pas jamais été à jour, et prévoit la vente de la maison. Palmer n’a quasiment que Sam, et Sam n’a que Palmer pour grandir.

Oui, le propos du film est simple, pourrait presque le plus souvent être vu comme un feel good movie, une ode à la tolérance, au ton tour à tour grave ou comique. Ce genre de parcours et de sujets, ils ne sont pas rares. Mais ici, ça fonctionne, même très bien. Grâce à la mise en scène de Fisher Stevens, plus habitué aux documentaires et courts métrages, ou au métier d’acteur qu’il exerce depuis les années 80 (dans des films aussi variés que Carnage en 1981, Appelez Moi Johnny 5 en 88, Super Mario Bros en 93 et tout un tas de séries récemment). Il signe là une mise en scène simple, mais surtout efficace, qui laisse les acteurs s’exprimer. Et ça tombe bien, car le plus gros point fort du film, c’est son casting, que ce soit dans les premiers rôles ou dans les secondaires. Justin Timberlake est très bon dans son rôle, parfois touchant et toujours juste, et le tout jeune Ryder Allen dans le rôle du petit Sam est juste impressionnant de naturel. Et du coup, l’alchimie entre les deux à l’écran fonctionne du tonnerre, puisqu’ils n’en font jamais trop, et sont attachants. Ce qui permet également, lorsque le film verse dans l’humour, de faire sourire le spectateur à de maintes reprises. Notons aussi dans le rôle de la mère droguée la présence de Juno Temple (Magic Magic, Horns, Killer Joe), comme toujours très bien dans son rôle. Un casting investi qui se met au service de leurs personnages, et sont donc toujours justes. Ce qui permet à Palmer, même s’il reste prévisible sur toute la ligne, de se faire touchant, que ses 1h50 passent à la vitesse de l’éclair, et que l’on en ressorte avec le sourire. N’est-ce pas là l’important ? Ressortir du film en étant plein d’optimisme, face à un traitement léger mais convaincant de sujets comme la réinsertion sociale, l’identité, le regard des autres, la famille.

Les plus

Justin Timberlake et Ryder Allen, justes et touchants
Des sujets traités avec sérieux
Un film qui fait sourire, qui donne la pèche
Des moments simples mais qui fonctionnent

Les moins

Mais finalement assez prévisible
Aurait sans doute pu aller plus loin dans certains domaines

En bref : Palmer ne vient pas bouleverser le genre, dans son texte, sa narration ou autre, mais il fait très bien les choses, et le casting se donne à fond pour nous faire passer presque 2h qui fonctionnent et s’avèrent justes.

8 réflexions sur « PALMER de Fisher Stevens (2021) »

    1. Si avec PALMER et PIG, je parviens à te faire découvrir deux petits films indépendants réussis, mission accomplie 🙂
      Et Justin Timberlake, que je connais finalement peu comme acteur (de mémoire, je n’arrive à citer que THE SOCIAL NETWORK, c’est te dire), m’a vraiment bluffé ici.

        1. Ah mais oui pardon, comment ai-je pu oublier ce film maudit et détesté de tous, que j’adore au plus haut point et me refais une fois par an !!!
          TIME OUT jamais vu, je n’ai eu que de très mauvais échos, et c’est vrai que le film ne m’intéresse pas plus que ça, du coup j’ai fais l’impasse.

            1. Oh bordel, je l’ai pas vu venir celle-là !! Écoute, je te laisse le plaisir de trouver ça, je passe mon tour haha. La vie privée des stars, je la laisse dans le domaine du privé 😀

              1. Arrête, tu sais que pile quand je lis ton com, je tombe sur la news : en Novembre en exclu sur Disney +, on a droit à…. un remake de MAMAN J’AI RATÉ L’AVION ! Ma seule consolation est de savoir que ça n’a pas droit à une sortie ciné 😀

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