AO ONI VER 2.0 (青鬼ver 2.0) de Maekawa Hideaki (2015)

AO ONI VER 2.0

Titre original : Ao Oni Ver. 2.0 – 青鬼ver 2.0
2015 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h10
Réalisation : Maekawa Hideaki
Musique : –

Scénario : Inagawa Hideaki

Avec Nakagawa Taishi, Taira Yûna, Matsushima Shôta, Hisamatsu Ikumi, Kanshûji Leo et Tamoto Soran

Synopsis : Hiroshi, Takuro, Mika et Takeshi se rendent dans une maison réputée hantée. Sur place, ils se retrouvent enfermés, et poursuivis par un démon bleu, le Ao Oni, ce qui rappelle bien des choses à Hiroshi, puisque son ami Shun a créé un jeu vidéo sur ce même concept. Enfermé chez lui, Shun reçoit la visite d’Anna, et sembles, ils se rendent compte que le jeu se joue tout seul, suivant les événements qui se déroulent réellement dans la maison.

On ne change pas une équipe qui… ah ben si ! Malgré un accueil critique glacial, mais on s’y attend légèrement vu le film (un film horrifique un peu fauché adaptant un jeu vidéo indé), Ao Oni en 2014 a eu droit à un petit succès, surtout qu’il est sorti au Japon dans quelques salles, et oui. Pas comme en France donc, où dés qu’on passe sur des films de niche, on a déjà de la chance si ça sort en blu-ray. Du coup, à peine un an plus tard, le 4 Juillet 2015, voilà qu’une suite débarque, Ao Oni Ver. 2.0. Kobayashi Daisuke ne rempile pas à la mise en scène, Kuroda Kenji et Kozuru ne rempilent pas au scénario, le casting est intégralement changé, et pourtant, dans les faits, ça adapte la même histoire, avec les mêmes personnages. La différence majeure étant que dans le premier film, Shun était le personnage principal, avec Anna, et qu’ici, Takuro et Hiroshi sont les personnages principaux. Cette version 2.0 est donc plus une relecture de l’histoire et donc du premier film qu’une suite à proprement parler. Est-ce que c’était du même niveau ? Et bien malheureusement, non. Sans doute déjà que l’effet de surprise en moins, voir notre fameux démon bleu poursuivre nos héros a quelque chose de déjà moins excitant, quand les nouveautés ne sont pas au rendez-vous. Pourtant regardez bien la pochette, de la nouveauté, on nous en vend. Si si regardez bien, là, au centre de l’affiche, en valeur par un halo de lumière. Mais bon, retournons au commencement. Personne de l’équipe du premier film ne rempile. Maekawa Hideaki récupère la mise en scène, et Inagawa Ami récupère le scénario. Retenez bien ces noms, car malgré quelques recherches, je n’ai rien trouvé de bien passionnant à vous dire sur eux, n’ayant dans les deux cas qu’une seule ligne de plus à leur CV, datant d’années plus tôt, et n’ayant parfois rien à voir.

Maekawa Hideaki a par exemple travaillé sur les effets visuels d’un film deux ans avant de passer à la mise en scène ici. Voilà voilà. Mais c’est bien, il faut donner leur chance a des petits nouveaux, il faut former constamment de nouvelles générations de cinéastes. Juste, il n’en fera assurément pas parti. Car Ao Oni Ver 2.0 a sans doute un budget aussi étriqué que son grand frère, mais Kobayashi Daisuke, sans être un réalisateur de génie, avait un certain sens de la débrouillardise. En fait, grâce à des choix en soit tout bêtes, et bien il parvenait à donner une certaine ambiance à son métrage. Ça pouvait paraître trop éclairé mais jouer pendant 1h10 sur la suggestion était impossible, ces scènes de poursuites étaient filmées de manière originale en utilisant des caméras GoPro. Et ici, on a la version Eco+. Pas d’éclair de génie, juste un réalisateur qui reçoit son script et filme tout ça mot pour mot sans rien y ajouter. On se retrouve donc avec des dialogues filmés platement, une maison filmée platement sans aucune réelle conviction, originalité ou autre. Pire, beaucoup de meurtres seront hors champs et on ne verra rien, alors que le premier se faisait très généreux à ce niveau. Heureusement que le Ao Oni a toujours une bonne trogne et qu’il a l’air de s’éclater à poursuivre et bouffer l’intégralité du cast, avec sa grosse tête et son petit corps. Et ses dents acérées. Lui, pas grand-chose à en dire, il est fidèle à lui-même. Mais c’est dommage qu’il soit dans un film largement inférieur au premier film. Même si dans les faits, on pourra aussi dire que ça ne dure encore une fois que 1h10, et que le scénario tente des choses. En séparant les personnages en deux groupes par exemple, Hiroshi, Takuro, Mika et Takeshi dans la maison, et Anna et Shun à l’extérieur.

Et si l’intégralité des personnages, déjà présents dans le premier film, puisqu’étant une relecture, ou une version « améliorée », ont droit à de nouveaux acteurs, et qu’on évite la catastrophe du premier film pour le personnage d’Anna (Taira Yûna est fort charmante), le souci vient finalement de l’ensemble. Tout le monde semble faire le minimum syndical, réciter ces lignes et puis voilà, scène suivante. Un peu comme si le casting mais aussi le réalisateur n’étaient pas si contents que ça d’être là. Surtout que la partie de l’intrigue avec Shun et Anna n’est pas bien passionnante. Oui, ils sont dans la chambre de Shun, ils parlent, et ils regardent des écrans. Super non ? Mais bon, il est temps d’y arriver non, à la grosse nouveauté du titre mise en avant sur la pochette ? Alors oui, le Ao Oni n’est plus seul dans la maison, puisque le jeu est en version 2.0. Il sera rejoint assez tardivement par le Blockman Oni, ou Fuwatti, ou Fishcake, ou Domo, ou Poptart (ou フワッティー), oui il a pleins de noms différents en fait. Il a l’air tout mignon non, tout petit, pas agile, avec des petits sons amusants. Le souci, c’est que finalement, ce nouvel ennemi, il aura une scène, assez tardivement, assez réussie, mais une scène. Une seule, puis on passe à la suite et on remet notre Ao Oni en avant. Déception. Le résultat final est clairement moins emballant que le premier film, dénué d’ambiance, de vrais moments sanglants. Le fan pur et dur du jeu s’y retrouvera peut-être plus, l’intrigue étant en lien étroit avec celui-ci. L’amateur de films horrifiques un peu fauchés comme moi parviendra à trouver quelques scènes au-dessus du lot et à venir à bout du titre. Un spectateur normal plus habitué aux gros budgets, non.

Les plus

On retrouve ce bon grand Ao Oni
Le nouveau monstre, amusant…

Les moins

Rien de bien neuf
Le nouveau monstre présent pour une scène seulement
Moins emballant que le premier
Mise en scène basique et peu inventive

En bref : Ao Oni Ver. 2.0, c’est un peu comme le premier… la surprise en moins, le sang en moins, le fun en moins. Pas totalement mauvais, mais bien moins marquant, prenant, intéressant. À réserver aux fans.

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